Conakry : un guérisseur traditionnel condamné pour menace de mort, violences et voies de fait

Amadou Tidiane Diallo, guérisseur traditionnel de son état, a été reconnu coupable de menaces de mort, violences et voies de fait. Des accusations qu’il a pourtant niées à la barre du tribunal de première instance de Dixinn où son procès s’est tenu jeudi dernier, 06 octobre 2023. Il est accusé de s’en être pris à Thierno Abdourahmane Baldé, partie civile dans cette affaire, dont il aurait soigné et détourné la jeune sœur. Il a écopé de 3 mois d’emprisonnement, dont deux assortis de sursis, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Comment en est-on arrivé à ces menaces de mort, violences et voies de fait ? Suivant les explications des uns et des autres, tout a commencé le jour où Tidjane Diallo a rencontré la sœur de Thierno Abdourahmane.

A la barre, Amadou Tidiane Diallo soutient qu’il y avait un antécédent entre lui et Thierno Abdourahmane Baldé. « Ce qui s’est passé entre nous avant, c’est ce qui a fait que je suis allé chez lui. Un jour, j’ai rencontré sa sœur, qui était malade. Elle m’a dit qu’elle a entendu parler de moi par beaucoup de personnes, mais qu’elle n’avait pas eu l’occasion de me rencontrer. Elle avait une maladie mentale. Elle m’a demandé si je pouvais l’aider. J’ai répondu que oui. En ce temps, je ne savais pas de quoi elle souffrait. Je lui ai donné le médicament et trois jours après, elle a recouvré sa santé. Elle m’a expliqué après qu’elle a divorcé et que son premier mari l’a abandonnée, mais qu’elle était venue chez son frère à Conakry ici. Elle m’a dit que ce dernier aussi la frappait et a fini par la chasser. Elle m’a demandé de l’épouser parce que je l’ai soignée. Je lui ai dit alors de me mettre en contact avec son frère, mais elle a refusé. Elle m’a dit d’envoyer les noix de colas à la mosquée. J’ai fait ça et je l’ai épousé. Je suis resté avec elle pendant une année et quelque. Elle a eu un enfant chez moi. Elle a dit que je suis le père, mais il y a un doute », a-t-il déclaré tout en omettant de répondre exactement à la question posée par la Présidente Damba Oularé de savoir comment a-t-il agressé la partie civile ?

Pour sa part, Thierno Abdourahmane Baldé, marchand de profession, domicilié au quartier Cimenterie, partie civile dans cette affaire, a expliqué comment ils sont parvenus à savoir que leur sœur vivait avec le prévenu. « Personnellement, je ne le connaissais pas. C’est un frère, qui s’appelle Mamadou Dian, qui vivait avec une de ses sœurs, malade. Ce Monsieur est venu la trouver et l’a amenée pour la garder avec lui pendant plus de deux ans. Quand elle a disparu, nous avons commencé les recherches. Nous avons même publié un communiqué ; car, on avait perdu notre sœur. Un jour, il est venu demander après notre sœur. Je lui ai demandé s’il la connaissait. Il a dit non. J’ai expliqué à mon petit frère qui vivait avec elle. Ce dernier m’a demandé de le surveiller. Je l’ai suivi pour savoir où il logeait. C’est ainsi que j’ai informé mon frère qui ensuite est venu avec des agents de la gendarmerie pour l’interpeller et récupérer notre sœur qu’il avait enceintée. Depuis lors, ce Monsieur n’arrête pas de me menacer. Ce jour-là, il est venu me dire de lui rendre sa femme et son enfant. Il avait un coupe-coupe et en a profité pour prendre une hache que je vendais pour me menacer. J’ai couru pour rentrer dans mon magasin prendre un bâton. Les personnes présentes sur le lieu ont réussi à récupérer les armes, mais il est venu me tenir au collet en déchirant ma chemise », a-t-il expliqué.

Dans ses réquisitions, le représentant du Ministère public a fait savoir que la femme en question état mariée. Elle a même rejoint son mari en Gambie, précise Amara Camara avant de demander que le prévenu soit retenu dans les liens de la prévention pour le délit de menaces de morts, voies de faits. Pour la répression, il va requérir la condamnation d’Amadou Tidiane Diallo à six (6) mois d’emprisonnement.

Pour sa propre défense, le prévenu va demander d’être remis en liberté avant de promettre de ne plus provoquer la partie civile.

Rendant sa décision sur siège, le tribunal a déclaré Amadou Tidiane Diallo coupable du délit de menaces de mort, violences, voies de fait. Pour la répression, il a écopé de 3 mois d’emprisonnement, dont deux assortis de sursis, et du paiement de 500 000 GNF. Il est également condamné au paiement de 100 mille francs guinéens à titre de dommages et intérêts.

Kadiatou Barry pour Guineematin.com

Tél. : 628 286 119

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