Hôpital régional de Labé : par manque de sang, une femme meurt suite après un accouchement

Une dame du nom de Mariama Korka Diallo est décédée à l’hôpital régional de Labé suite à des saignements consécutifs à un accouchement. Une source médicale explique que le décès est lié à un manque de sang à l’hôpital. Un décès qui relance les débats sur la difficulté d’obtenir du sang dans les centres hospitaliers pour les patients qui en ont souvent besoin, rapporte le correspondant de Guineematin.com basé dans la préfecture.

Après avoir accouché un mort-né par voie basse, Mariama Korka Diallo a beaucoup saigné. Pour la sauver, il fallait compenser la quantité de sang perdue. Malheureusement, par manque de sang, la mère est décédée.

Docteur Fatoumata Binta Barry, médecin cheffe de la maternité de l’hôpital régional de Labé

C’est ce qu’a expliqué Dr Fatoumata Binta Barry, médecin cheffe de la maternité de l’hôpital régional de Labé. « C’est une femme qui a été reçue vendredi, vers 13 heures par Docteur Paul. Elle avait une hypertension artérielle. Après examen, la dilatation du col était à 2 centimètres. Le médecin a préféré la laisser avec l’équipe de permanence pour une surveillance rapprochée. Cette équipe a fait la dose d’attaque de sulfate de magnésium. Après cette dose, vers 15 heures, elle était à 5 centimètres de dilatation. Donc, l’accouchement par voie basse était favorable, surtout que l’enfant était mort déjà. Vers 21 heures, elle a expulsé le fœtus mort-né macéré. Et après l’expulsion, il y a eu une hémorragie qui est survenue. La sage-femme a essayé de gérer à son niveau, elle a fait le curage, elle a placé des perfusions d’oxitocine, elle a utilisé le musoprostol pour arrêter l’hémorragie. Mais vu l’intensité de l’hémorragie, elle a fait appel au médecin de garde. Ce dernier aussi a essayé de tasser l’hémorragie, ça n’a pas marché. Ils ont demandé une transfusion sanguine. Mais les parents qui étaient avec elle, c’est des parents qui ne pouvaient pas donner le sang », explique

Pour sauver la femme, il fallait faire recours à la banque sanguine de l’hôpital régional de Labé, mais il n’y en avait pas, le médecin. « On s’est adressé à la banque sanguine de l’hôpital régional de Labé, mais on n’avait pas de réserve de sang à ce niveau. C’est ainsi que le médecin a décidé de l’envoyer au bloc pour faire une strectomie, enlever l’utérus pour voir si on pouvait la sauver. C’est arrivé au bloc opératoire que le médecin a constaté qu’il y avait une apnée. Ils ont essayé d’oxygéner, c’est sur la table qu’elle a rendu l’âme sans même le coup du bistouri. Comme moi j’étais à la maison, le matin très tôt, ils m’ont informé et m’ont fourni les explications », ajoute Dr Fatoumata Binta Barry.

Selon la cheffe de la maternité, son équipe a tout fait pour sauver la femme, mais l’état dans lequel elle se trouvait l’exposait à une hémorragie. « L’enfant qu’elle a expulsé était un mort-né macéré. Non seulement la pré éclampsie sévère prédispose à une hémorragie et à un hématome mais encore, l’expression d’un mort-né macéré prédispose toujours la femme à une hémorragie. Son fœtus ne bougeait plus, elle n’a pas senti. Il a fallu qu’elle expulse pour qu’on trouve que l’enfant est mort-né. Quand on l’a examiné on lui a dit que son enfant ne vit plus. Elle dit non, que son enfant bougeait même quand elle venait. Alors que l’expulsion du fœtus a montré que l’enfant est mort dans son ventre, au moins il y a deux ou trois jours de cela. C’est pourquoi, Docteur Paul lui avait dit de rester dans le service, de ne pas aller ailleurs pour accoucher. Le médecin, les sages-femmes, ont fait de leur mieux pour pouvoir la sauver. La victime était aussi une de nous, c’était une animatrice de santé. Mais malheureusement, il n’y a rien qui remplace le sang, si ce n’est le sang. A noter que lors des campagnes, les gens sont toujours prêts à donner leur sang qu’on garde au niveau de la banque sanguine. Mais si la demande est supérieure à l’offre, c’est toujours des problèmes », soutient Docteur Fatoumata Binta Barry.

Selon nos informations, le mari de cette dame se trouverait à l’extérieur. Même si les commentaires vont bon train dans la ville autour du décès de Mariama Korka Diallo, aucune réaction de sa famille n’a encore été obtenue.

Depuis Labé, Alpha Boubacar Diallo pour Guineematin.com

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