Manque d’eau et d’électricité à Mambia (Kindia) : les habitants de Kolibaya interpellent le Colonel Doumbouya

Les habitants du district Kolibaya, relevant de la Commune rurale de Mambia, situé à 58 km du chef-lieu de la préfecture de Kindia, sont confrontés au manque d’eau, d’électricité, et de nombreuses autres infrastructures socio-économiques de base. Les autorités locales plaident pour l’électrification rurale et la réalisation de certaines infrastructures en faveur de la population. Elles ont lancé cet appel, notamment au Colonel Mamadi Doumbouya, dans un entretien accordé à un des correspondants de Guineematin.com basé dans la préfecture.

Aboubacar Bangoura, alias Abou Conteneur, président du district Kolibaya

Selon Aboubacar Bangoura, connu sous le nom de Abou Conteneur, président du district de Kolibaya, la localité abrite l’une des plus grandes sociétés minières du pays depuis le premier régime. Mais, elle manque d’électricité. « Nous avons des difficultés liées au manque de courant. Depuis le temps de Sékou Touré, la Compagnie des bauxites de Kindia (CBK) est en train d’exploiter la terre de nos ancêtres de Débélé, surtout dans le secteur Khonia. De là-bas sur le site d’exploitation, il y a 8 km. Toutes les maisons sont fissurées. En quittant le district centre de Kolibaya pour aller là-bas, c’est une distance de 7 km. Nous avons mené des démarches depuis le temps de Sékou Touré. Ça n’a pas marché. Les autorités de Kindia, celles de de notre commune rurale ont refusé. Au temps de Lansana Conté jusqu’au régime d’Alpha Condé, en passant Dadis Camara et Sékouba Konaté, rien. La population a fait plusieurs manifestations et arrêté les travaux de la compagnie RUSAL/CBK ; jusqu’à présent, rien n’est fait », a déclaré le président du district Kolibaya.

La population de cette localité, évaluée à plus de 10 000 âmes, fonde l’espoir sur l’actuel président de la Transition, le Colonel Mamadi Doumbouya pour obtenir de l’électricité. « Comme le Colonel Doumbouya a pris le pouvoir, nous lui prions, avec son gouvernement, de nous aider à avoir le courant. Dans le district de Kolibaya, il y a huit secteurs avec plus de 10 000 habitants. De Tabily jusqu’à Moriakhory, où se limite le courant, il y a 4 km. En quittant notre district Kolibaya également pour se rendre à Mambia centre où il y a le courant, c’est 12 km qui nous séparent. Nous sollicitons vraiment le courant », a plaidé le président du district de Kolibaya.

Sékouba Camara, Directeur Sous Préfectoral de la jeunesse et Sport de Mambia

Même son de cloche chez Sékouba Camara, Directeur sous-préfectoral de la Jeunesse et des Sports de Mambia, qui se plaint du manque d’infrastructures dans la collectivité, composée de 15 districts et de 79 secteurs. « Mambia est très peuplée et bien lotie, avec plein d’aménagements. Mais nous avons un manque criard d’infrastructures. Le premier grand souci de cette localité est surtout l’affaire de courant. Vue que la société minière CBK évolue dans cette collectivité, nos différents districts n’ont pas de courant. Il n’y a que trois districts sur 15 qui ont le courant. Le grand souci aussi de la jeunesse et la population de Mambia c’est le courant. Ensuite, la commune n’a pas un terrain de football encore moins un foyer des jeunes. Alors que cette collectivité fait partie des anciennes sous-préfectures. Il y a plus de 50 ans que cette société minière est là. Nos marigots et rivières ne nous apportent pas de l’eau potable compte tenu des mélanges de la poussière et des boues de la mine. Suite à cette réelle préoccupation, nous avons écrit plusieurs fois aux autorités sous préfectorales, régionales jusqu’au Ministère de l’Administration du Territoire. Il y a également sur le plan de l’éducation le manque d’écoles. C’est l’école qui forme les futurs cadres du pays. Et jusqu’à présent rien ne fait à ce niveau. Nous sollicitons une aide auprès du gouvernement pour que la sous-préfecture de Mambia est accès à ces besoins », a-t-il déclaré.

En outre, Sékouba Camara dénonce le non-respect du contenu local par la Compagnie RUSAL/CBK. « Le contenu local n’est pas respecté ici. Les jeunes natifs d’ici sont dans le chômage. La société RUSAL/CBK ne recrute pas nos jeunes pour travailler à la mine de Débélé malgré la qualification de beaucoup des jeunes de cette localité », déplore notre interlocuteur.

Mme Bountouraby Bangoura, porte-parole des femmes du district Kolibaya

Pour Bountouraby Bangoura, porte-parole des femmes du district Kolibaya, le manque d’eau potable, d’écoles et autres, constitue une réelle préoccupation des femmes. « Nos difficultés sont nombreuses. Nous faisons de la culture maraîchère. Mais le plus souvent, nos champs sont dévastés par les bœufs appartenant aux éleveurs de chez nous. Ensuite, nous n’avons pas de forages pour obtenir de l’eau potable et nos puits tarissent pendant la saison sèche. L’eau de la rivière de Tabily est imbuvable pendant la période de la saison sèche. Le problème de poste de santé n’est pas totalement réglé. Nous sommes également en manque d’infrastructures au marché. Le hangar dont les femmes disposent à Tabily ne peut pas contenir tous les marchands et marchandes compte tenu d’une forte explosion démographique. Nous sollicitons auprès des autorités de nous aider à réaliser des forages pour obtenir de l’eau potable, d’un grand hangar pour le marché des femmes et l’affaire d’hôpital. En ce qui concerne l’éducation, nous demandons la réalisation d’un collège. Si nos enfants décrochent l’examen du CEE, c’est difficile d’aller continuer les études du secondaire ailleurs faute de moyens. Si les enfants restent à côté des parents, ils pourront mieux continuer les études au collège, sans difficultés », a-t-elle laissé entendre.

De retour de Kolibaya (CR Mambia), Amadou Baïlo Batouala Diallo pour Guineematin.com

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