Enlèvement d’un bébé à Conakry : 3 femmes jugées au tribunal de Dixinn

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Foulématou Kaba, M’Mah Sylla et Aminata Cissé sont jugées au tribunal correctionnel de Dixinn pour enlèvement, complicité et recel d’enfant. A l’audience d’hier, mardi 17 octobre 2023, les 3 dames ont nié les faits mis à leur charge. Avec le désistement de la partie civile, les prévenues ont bénéficié d’une remise en liberté en attendant la suite des débats, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Après avoir passé cinq mois de détention à la maison centrale de Conakry, les trois femmes, jugées pour l’enlèvement d’un bébé, appartenant à dame Sounkaro, ont été entendues à la barre.

Foulématou Kaba, née en 1958 à Kankan, douanière à la retraite, domiciliée au quartier Lambanyi, nie les faits d’enlèvement d’enfant qui lui sont reprochés. « La mère de l’enfant, c’est son mari que je connais très bien. C’est moi qui l’ai amené chez la sage-femme pour accoucher. Quand elle a accouché, elle était souffrante. J’ai pris l’enfant pour le confier à ma nièce, pour lui dire que j’allais à Coyah. C’est moi qui ai confié l’enfant à Aminata Cissé comme quoi, le matin je vais à Coyah. Je n’ai pas enlevé l’enfant. Je n’ai pas dit non plus que je ne savais pas où était l’enfant. J’ai donné de l’argent à M’Mah Sylla, c’est parce qu’elle s’en est occupée, je lui ai donné 300 000 GNF. Juste pour la récompenser et non pas pour ne pas qu’elle parle. Elle a accouché la nuit et elle ne se retrouvait pas. C’est pourquoi j’ai remis l’enfant à Aminata. Et Pendant que moi je suis en prison, le papa de l’enfant part chez moi pour demander pardon et dire qu’il s’agissait d’une incompréhension. J’ai dit que je ne voulais plus le revoir », a-t-elle déclaré.

Même son de cloche chez M’Mah Sylla, sage-femme de profession, née en 1971 à Kindia, qui a nié les faits mis à sa charge. Elle soutient avoir simplement aidé une pauvre femme qui avait besoin d’assistance. « C’est moi qui ai l’habitude de suivre la femme de son neveu. Un jour, Foulématou Kaba m’a appelé pour me demander d’assister dame Sounkaro. Je n’étais pas à la maison quand elle m’a appelé pour me dire, ma fille, la fille est venue… À 19h, elle m’a trouvé à la maison, le travail avait commencé. La femme était un peu souffrante. Je lui ai donné l’enfant. Elle a appelé sa nièce pour lui donner l’enfant. J’ai suivi la femme pendant trois fois. Quand elle est revenue à elle, elle ne m’a jamais demandé son enfant. J’ai été arrêté le dimanche. On m’a posé la question de savoir où est l’enfant, j’ai répondu que je l’ai remis à Foulématou. Elle m’a donné 300 000 GNF juste pour me remercier de m’être occupée de la mère. Madame Foulématou est une bonne mère, je ne pense pas qu’elle allait faire du mal à cet enfant », a expliqué la sage-femme, jugée pour complicité.

Pour sa part, Aminata Cissé, née en 1987 à Conakry, domiciliée à Lambanyi, couturière de profession, est accusée de recel d’enfant. « Je ne savais pas. J’ai été appelé pour venir à Yimbaya pour chercher l’enfant. Quand je suis allée, on m’a dit que l’enfant ne se portait pas bien. On m’a demandé de garder l’enfant jusqu’au lendemain parce que la mère de l’enfant ne se portait pas bien. J’ai été interpellée le dimanche et conduite à Mafanco. Lorsque les agents sont venus chez moi, ils ont grimpé le mur en criant et insultant, en demandant où était l’enfant. Je le leur ai montré », a-t-elle expliqué.

Après avoir écouté ces dépositions, le Ministère public va demander un renvoi à deux semaines pour la comparution de la partie civile. « Nous, nous savons dans quelle conditions l’enfant a été retrouvé… ».

Les quatre avocats de la défense ne partageaient pas cet avis du parquet, rappelant que la partie a déjà désisté dans cette affaire. « La partie civile a désisté, elle a fait une déclaration lors du procès-verbal. L’une des prévenues a un âge avancé et est diabétique », a dit la défense qui va plaider une mise en liberté provisoire en cas de renvoi du dossier.

Le tribunal a ordonné la mise en liberté provisoire des prévenues et renvoie l’affaire au 24 octobre 2023 pour la suite des débats.

Kadiatou Barry pour Guineematin.com

Tél : 628 286 119

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