C’est la 5ème victime qui comparaît devant le tribunal criminel de Dixinn, délocalisé dans l’enceinte de la Cour d’appel de Conakry, mercredi 18 octobre 2023. Elle a été blessée par balles au niveau de la main droite et à la fesse droite, rapporte l’équipe de Guineematin.com qui couvre ces audiences.
Thierno Souleymane Diallo est arrivé au stade avec plusieurs des ses amis, mais il décide d’aller prendre son petit-déjeuner. C’est à ce moment que les bérets rouges sont arrivés, et les tirs ont commencé.
« Ça a tiré pendant longtemps, tout le monde a fui. Je suis retourné dans le stade. Je suis revenu là où j’avais laissé mes amis, mais personne n’y était. Je suis allé vers le portail, ça tirait toujours. Je me suis arrêté quelque part, les militaires sont venus en tirant. Certains parmi eux tiraient sur le sol, quand j’ai vu les autres courir, je les ai suivis. Mais au moment où ils tiraient au sol, une balle m’a touché sur la main droite. J’ai continué à courir mais avant d’arriver à l’université mes jambes ont commencé à s’alourdir. C’est comme si elles étaient mortes, je ne pouvais plus avancer. Les militaires poursuivaient les gens, ils ont tiré sur beaucoup de personnes. Une personne était couchée-là, j’ai mis ma tête sur sa poitrine. Ils sont passés pour aller tabasser les gens, d’autres tiraient sur eux. Les militaires sont venus nous soulever pour nous emmener dans leurs pick-up, on a rencontré d’autres qui leur disaient de nous laisser pour qu’ils nous tuent. Les deux qui me tenaient ont refusé, ils m’ont emmené dans le pick-up. Avant de me faire monter, l’un d’entre eux a demandé ce que j’avais dans ma poche, j’ai dit que c’était un téléphone. Il m’a ordonné de le lui remettre, j’ai refusé, un autre a dit « si tu ne le donnes pas, je vais te tuer ». Quelqu’un a sorti une machette pour me dire de donner le téléphone, puisque j’ai résisté, il m’a poignardé sur le bras droit, la tête, ils m’ont soulevé une dent. Ils m’ont mis dans leur pick-up. Il y avait des militaires en maillot qui se jetaient des cailloux avec d’autres personnes (…). Un des militaires qui était avec moi a fait une rafale pour me tirer dessus, une balle m’a atteint sur la fesse droite J’ai réussi à m’enfuir pour ressortir vers le carrefour Oasis », a expliqué ce chauffeur âgé de 31 ans.
Thierno Souleymane Diallo sera pris par la croix rouge qui l’emmène à l’hôpital Donka, où environ 4 semaines plus tard, il sera opéré pour extraire la balle de sa fesse. Mais jusqu’à présent, il dit avoir du mal à utiliser sa main à cause des blessures qu’il a subi à ce niveau.
Depuis Kaloum, Mamadou Yahya Petel Diallo et Thierno Hamidou Barry pour Guineematin.com
