La première édition de la semaine de l’avocate, organisée par le réseau international des femmes avocates en collaboration avec l’Ordre des avocats de Guinée, a pris fin ce samedi, 21 octobre 2023, à Conakry. Pendant 3 jours, des sujets aussi pertinents que « l’accès aux professions juridiques et judiciaires pour les jeunes femmes » ont été abordés par les participants. Un vibrant hommage et des témoignages émouvants ont été rendus à maître Charlotte Laurence, première avocate inscrite au barreau de notre pays a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Au terme de cette rencontre, un prix a été décerné à maître Charlotte Laurence, première avocate inscrite au barreau de Guinée. Un prix remis par l’ancien bâtonnier maître Dinah Sampil à Catherine Laurence, sœur cadette de feue maître Charlotte Laurence.
Dans son discours, maître Houleymatou Bah, avocate au barreau de Guinée, représentante du Réseau international des femmes avocates en Guinée, est revenu sur le sens de cette rencontre. « C’était une semaine riche en émotion, en partage, surtout avec toutes les professions libérales. Toutes les femmes des autres professions ont été invitées. Les magistrats, les notaires, les greffiers, les huissiers, tous étaient là. Pour clôturer le tout, nous avons rendu hommage à la première femme avocate de Guinée, en la personne de feue maître Charlotte Laurence avec la présence massive de sa famille, depuis le premier jour jusqu’aujourd’hui. Donc, c’est un sentiment de fierté. Pour un premier pas, je me suis dit que c’est un coup d’essai, mais c’est un coup de maître. Parce que nous avons reçu des femmes, pas des moindres. Des femmes qui qui nous ont égayée pendant toute cette semaine », a déclaré Me Houleymatou Bah.
De son côté, Catherine Laurence, la sœur cadette de feue maître Charlotte Laurence, a dit être très émue par la reconnaissance à l’endroit de sa sœur. « Nous sommes très émues. Nous sommes vraiment très fières de ce prix. Nous remercions le Ministère de la Justice, les organisateurs de cet évènement, d’avoir pensé à Charlotte Laurence en cette première édition de la semaine de l’avocate. Une fois encore, nous sommes très heureux et nous acceptons ce prix. Pour cet évènement, nous souhaitons qu’il y ait beaucoup plus de femmes avocates, qu’elles puissent être vraiment très nombreuses en Guinée pour défendre toute la nation, les enfants et le peuple démuni », a-t-elle lancé.
Pour sa part, l’une des participantes, Wata Camara, étudiante (Master droit privé fondamental à l’Université Général Lansana Conté de Sonfonia), dit avoir beaucoup appris pendant ces 3 jours aux côtés de ces femmes avocates. « Ce qui m’a poussé à participer à cette semaine de l’avocate, d’abord l’avocature est une profession qui me passionne. J’effectue les études de droits afin de devenir avocate. Donc, si j’entends qu’il y a une organisation qui a pris l’initiative d’organiser une semaine qui est dédiée à l’avocate, cela me réjouis vraiment de participer. Dès qu’on a dit qu’il y aura un concours de plaidoirie qui va être organisé pour les femmes avocates, j’ai tout de suite postulé. J’ai appris beaucoup de choses au cours de cette rencontre auprès des femmes avocates. Donc, il faut s’approcher des autres femmes pour savoir comment elles progressent, comment elles traversent les difficultés, leurs relations avec les confrères, les magistrats, et même les clients. Donc, c’était un grand honneur et ça a été une très belle semaine parce qu’on a beaucoup appris à travers les femmes. Pas seulement les femmes avocates, mais aussi les femmes qui sont huissières, notaires, greffières… ».
Bon nombre d’avocats qui ont côtoyé feue Charlotte Laurence ont, à tour de rôle, apporté leurs témoignages. Me Elhadj Ibrahima Barry parle d’une femme rigoureuse et généreuse qui aimait son travail. L’avocat a dit être très heureux d’avoir passé son stage dans le cabinet de maître Charlotte Laurence. « Je tiens à le dire, moi j’étais très heureux de passer par le cabinet de maître Charlotte Laurence. Certaines personnes la trouvaient sévère. Ce n’est pas de la sévérité du tout. C’était de la rigueur. Je me rappelle bien, quand tu viens le matin, il y a les fiches de présence. Tu mets l’heure à laquelle tu es venu, l’heure à laquelle tu es parti, ce que tu as fait de 8 heures à 10 heures, tu dois le dire. A la fin de la journée, tu présentes ta fiche qui explique tout ce que tu as fait. S’il y a une heure creuse, tu expliques ce que tu faisais pendant ce temps. Donc, tu étais obligé de te former. Sa rigueur était là. Ensuite, elle était très rigoureuse sur l’heure. On ne devait pas venir en retard et elle était très généreuse… Ce sont ces dossiers qui m’ont permis de m’installer, d’ouvrir mon cabinet en 1997. Donc, ce que je retiens d’elle, c’est une personne très rigoureuse, qui aime bien son travail, et au-delà, elle faisait de l’agriculture », a expliqué maître Elhadj Thierno Ibrahima Barry.
Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com
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