Comme annoncé dans une de nos précédentes dépêches, la bataille judiciaire qui opposait Ibrahima Diallo (le responsable des opérations du Front national pour la défense de la constitution) au colonel Naby Ibrahima Traoré (ex commissaire spécial de l’aéroport international Ahmed Sékou Touré de Conakry) a pris fin ce jeudi, 26 octobre 2023. Au terme du procès, le tribunal de première instance de Mafanco a libéré le Colonel pour délit non constitué, tout en condamnant le responsable du FNDC au paiement d’un franc symbolique.
À la sortie de la salle d’audience, maître Abdoulaye Keïta, avocat du plaignant, a qualifié cette décision de bancale qu’il entend relever aussitôt appel.
« C’est une décision bancale ! Nous allons relever appel dès maintenant. Sans entrer dans les détails, nous avons porté plainte contre Naby Ibrahima Traoré (ex commissaire spécial de l’aéroport international Ahmed Sékou Touré de Conakry) pour abstention délictueuse, privation de liberté de monsieur Ibrahima Diallo. Il était invité à Niamey le 2 juin 2023. Mais, il avait été bloqué par l’ex commissaire spécial de l’aéroport international Ahmed Sékou Touré sans aucune décision de justice. Vous vous rappelez que nous avions demandé une décision de justice (que ce soit une réquisition ou une décision administrative) ; mais, ils n’ont jamais produit ce document jusqu’aujourd’hui. Et, la décision a été rendue, ils ont condamné mon client au paiement d’un franc symbolique. Nous allons relever appel de cette décision bancale pour que ça soit développé à nouveau au niveau de la Cour d’Appel de Conakry si le bon Dieu accepte…. ».
Par ailleurs, l’avocat de la partie civile dit ne pas être étonné du traitement de faveur dont l’ex commissaire spécial semble bénéficier, contrairement à son client. « Nous sommes dans une situation très difficile. Au début de la procédure, monsieur Naby Ibrahima Traoré avait refusé de comparaître. La deuxième journée d’audience, il avait refusé de venir comparaître. Il a fallut un temps pour qu’il vienne comparaître devant ce tribunal. Si on le libère aujourd’hui, et on condamne mon client au paiement d’un franc symbolique, cela ne m’étonne pas… », a estimé maître Abdoulaye Keïta.
De son côté, très satisfait de cette décision rendue en faveur de son client, Me Saa Dissi Millimouno, avocat du Colonel Naby Ibrahima Traoré, estime que c’est le droit qui a été dit au terme de cette procédure.
« La décision rendue par le tribunal n’est que légale. Je suis satisfait de cette décision. Le droit a été dit. Vous avez compris que le président du tribunal a pris soin de lire entièrement sa décision. D’habitude, les juges se contentent de lire le dispositif. Mais ici, il a rappelé les faits, il a rappelé les prétentions, les moyens exposés par les parties, il a fait lecture de la partie qu’on appelle discussion. C’est à dire, faire la confrontation des arguments présentés par chacune des parties au procès et il a tiré une conclusion qui, du reste, demeure tout à fait exemplaire. C’est pourquoi nous vous disons que nous sommes entièrement satisfait. Nous avions, lors de nos plaidoiries, demandé au juge de faire attention, d’éviter d’être populiste. C’est à dire qu’on ne tienne pas compte de ce qui s’est passé comme fait, qu’on ne tienne pas compte de ce que la loi a fait comme prévision, comme prescription, qu’on tienne compte de la tête ou du nom des parties. Ça, ce n’est pas du droit. Lorsqu’on veut savoir si une décision est une bonne, il faut tout simplement vous remettre aux faits et ce que la loi a prévu. Et, c’est ce que le juge a fait. Il a tenu compte uniquement des faits et de ce que la loi en la matière a prévu. C’est pourquoi nous disons que c’est une très bonne décision », s’est réjoui Me Saa Dissi Millimouno.
Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com
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