Deux journalistes de la radio Nostalgie convoqués à la HAC : la rencontre a tourné court (les raisons)

Les journalistes Aboubacar Touré et Ibrahima Sylla, communément appelé Imam Dicko, se sont présentés hier, mardi 31 octobre 2023, devant la Haute Autorité de la Communication (HAC). Ces animateurs de l’émission Zone libre en langue Sosso de la radio Nostalgie y ont été convoqués pour des faits présumés de diffamation. Mais la rencontre a tourné court avec le refus de la HAC que le Syndicat de la presse soit présent sur les lieux pour l’audition des confrères. Les Deux journalistes et le Syndicat ont boudé la rencontre, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Selon une source proche du dossier, les deux journalistes, animateurs en langue Sosso d’une émission grande écoute (Zone Libre), sont invités par la HAC pour un rappel à l’ordre. Mais, Sékou Djamal Pendessa, secrétaire général du syndicat de la presse, c’est une convocation qui ne respecte aucune forme. Pour lui, la HAC ne peut pas remettre en cause le principe de l’assistance des journalistes par leur syndicat.

Sékou Djamal Pendessa, secrétaire général du SPPG

« J’étais à la tête d’une délégation du syndicat ce matin pour accompagner nos confrères de nostalgie (Aboubacar Touré et Ibrahima Sylla dit Imam Dicko) de l’émission zone libre, convoqués par la HAC. D’abord, la HAC a envoyé une convocation qui ne respecte aucune forme, une convocation sans les faits, dans laquelle on dit tout court pour diffamation ; on ne sait même pas laquelle des émissions est concernée. Est-ce que c’était l’émission du lundi, Vendredi, du mercredi ? Rien de tout ça pour leur permettre de préparer leur défense avant de venir. Ils n’ont pas dit également qui a porté plainte. Mais par respect pour cette institution, après concertation, on s’est dit d’aller répondre. Une fois dans la salle, avant de commencer, les commissaires prennent la parole pour rappeler les principes de la HAC. Après, ils disent aux syndicats de sortir, de laisser les journalistes convoqués entre leurs mains, ils vont les broyer, parce que c’est ce que ça voudrait dire. Alors que même au tribunal du travail, quand un employé est convoqué, il a droit à l’accompagnement de son syndicat, la HAC ne peut pas remettre ça en cause. Ils m’ont dit de sortir, de laisser les deux entre leurs mains, comme ça ils vont continuer à violer leurs droits, personne pour les défendre. Donc, nous avons décidé ensemble si le général Pendessa doit sortir, tous les journalistes convoqués vont sortir avec lui », a expliqué le syndicaliste.

Par ailleurs, le Secrétaire général du SPPG reste droit dans ses bottes. Pour lui, la HAC est libre de prendre sa décision. « Qu’ils prennent la décision qui leur semble bonne, ils sont libres de prendre n’importe quelle décision. Ils ne vont pas entendre nos confrères sans le syndicat, c’est un droit le plus absolu. C’est comme si on vous dit : vous êtes convoqués au tribunal et votre avocat ne doit pas vous accompagner. Vous avez vu la complicité de la HAC qui est en train de permettre aux autres de se foutre de notre corporation par la complicité et la faiblesse de la HAC, qui nous jette dans la gueule du loup, qui nous abandonne entre les mains de ceux-là qui veulent tuer la presse, alors que nous sommes une corporation respectée. Ils n’ont qu’à prendre la décision qu’ils veulent. Dans tous les cas, on ne va pas se taire. On connaît les textes de lois, ce que ça prévoit…. Désormais, nous sommes abandonnés, nous n’avons personne pour nous défendre. C’est à nous, nouvelle génération, de prendre notre destin en mains. Le journaliste qui ne sera pas capable de défendre ses droits serait maudit. Lui, il ne mérite pas le soutien du syndicat. On est ensemble jusqu’au bout. Soit on perd ensemble ou on gagne ensemble… ».

 Malick DIAKITE pour Guineematin.com

Tél : 626-66-29-27

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