Le mouvement syndical menace d’aller en grève : « le fonctionnaire guinéen est le moins payé de la sous-région »

Abdoulaye Sow, secrétaire général de l’Union générale des travailleurs de Guinée (USTG)

L’on s’achemine peut-être vers une grève générale et illimitée en Guinée. C’est Abdoulaye Sow, secrétaire général de l’Union générale des travailleurs de Guinée (USTG) qui a brandi une telle menace ce mercredi 1er novembre 2023, dans l’émission Mirador de la radio FIM FM. Le syndicaliste parle d’échec des négociations au tour de la valeur monétaire du point d’indice et annonce une assemblée générale le mardi prochain où de fortes résolutions pourraient être prises, a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Selon Abdoulaye Sow de l’USTG, dans les négociations tripartites (Gouvernement, Syndicat et Patronat), le syndicat est revu ses prétentions d’augmentation de salaires à 90% au lieu des 100% initialement réclamés. Le gouvernement pour sa part, dit-il, reste intact sur sa proposition de 20%.

Cette position du gouvernement pousse les syndicalistes à brandir de nouveau la menace de grève et appelle à une assemblée générale le 7 novembre 2023 à la Bourse du travail. « Depuis un certain moment, nous sommes en négociation avec le gouvernement, mais l’incompréhension a atteint un niveau où on peut parler de blocage. Quand votre partenaire dit qu’il ne peut plus aller au-delà des propositions qu’il a faites, ça bloque les négociations et ça amène à prendre des dispositions par rapport à ça. Nous avons montré notre bonne foi depuis le début. Une commission de négociations, qui est à la hauteur, qui a négocié jusque -à de façon responsable pour clore les négociations, mais à la fin le gouvernement est entrain de montrer de la mauvaise foi, qui fait que les négociations sont bloquées. Donc, nous sommes condamnés à venir vers nos mandants pour leur expliquer, pour qu’eux-mêmes nous commandent la conduite à tenir. On a demandé 100%, mais le gouvernement se cantonne à 20%, ça veut dire le partenaire ne veut plus négocier », martèle monsieur Sow.

Pour le secrétaire général de l’USTG, les négociations ont échoué alors que les fonctionnaires guinéens sont les plus mal payés en Afrique de l’Ouest. « Pour le moment, les négociations ont tout simplement échoué, parce qu’à ce niveau des négociations, nous devrions continuer à faire des propositions pour aller vers un consensus. Mais le gouvernement ne veut plus négocier. Pour le moment, nous sommes sur la valeur du point d’indice. Le gouvernement a proposé 20%, qu’il ne bouge plus. Nous les syndicalistes, nous sommes à 90%… Les fonctionnaires guinéens sont les moins payés dans la sous-région, nos salaires sont extrêmement bas. Même quand on fait 200% de nos salaires, il n’y a pas de signification. Il faut qu’on nous donne une base acceptable, que le fonctionnaire guinéen soit payé et que nous tenions compte de la situation économique, parce que tous les prix ont grimpé. C’est ce qui nous a poussés à demander 100%, pour que celui qui a 1 million GNF puisse avoir 2 millions », a laissé entendre Abdoulaye Sow.

Ismaël Diallo pour Guineematin.com

Tél : 624 693 333

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