Boké : des jeunes de Kolaboui en colère contre le préfet, le secrétaire général des collectivités et CDM Chine

Des jeunes en colère ont manifesté ce jeudi, 2 novembre 2023, à Kolaboui, dans la préfecture de Boké, paralysant les activités minières sur la route de Dapilon-Fellobowal. Ces jeunes, réunis en Groupement d’intérêt économique (GIE), demandent l’octroi d’un contrat communautaire aux entrepreneurs locaux par la société minière CDM-Chine qui opère désormais à Kolaboui. Ils menacent de paralyser toutes les activités minières dans la zone si leurs revendications ne sont pas prises en compte.

Joint par téléphone par un reporter de Guineematin.com, Gassim Kaba, porte-parole du GIE, accuse le Préfet de Boké, le Colonel Silver Camara, et le Secrétaire général des collectivités, Sékouba Traoré, de vouloir s’approprier du contrat communautaire. Ce contrat minier consiste à donner du travail à la communauté, tout en valorisant les entrepreneurs locaux qui vont recruter des jeunes de la collectivité.

Gassim Kaba, porte-parole du groupement des intérêts économique (GIE)

« Cette manifestation à Kolaboui est liée à la colère de toute la population de Kolaboui, notamment les entrepreneurs locaux qui ont été marginalisés dans l’octroi d’un contrat par le préfet et le Secrétaire général des collectivités. C’est un contrat communautaire qui était géré dans les années 2016, 2017, 2018, jusqu’en 2019 par UMS, principal opérateur sur la route minière. Donc, il fut un moment où ils avaient recruté des jeunes pour sécuriser la route, et lorsque UMS a cessé d’opérer, c’est CDM-Chine qui a pris la relève. De 2019 à nos jours, cette route n’est pas sécurisée. Nos concitoyens et les bétails sont exposés à des risques d’accidents. Du coup, on est parti vers la société et les autorités, on a fait des propositions en tant qu’entrepreneur. Donc, c’est une opportunité de faire occuper la jeunesse. Si UMS, pendant qu’il opérait était occupé, la CDM-Chine à son tour doit prendre des entrepreneurs locaux pour sécuriser cette route. Lorsqu’on est parti à la préfecture, les autorités préfectorales, notamment Monsieur le préfet, refusaient de nous recevoir en nous disant de partir se constituer en groupement, qu’ils ne pouvaient pas donner un contrat à tout le monde », a-t-il expliqué.

C’est ainsi que les jeunes vont s’organiser. « Étant des entrepreneurs, parce que déjà nous nous sommes constitués en unions des entrepreneurs, de réunir les RCCM (Registre du Commerce et de crédit mobilier) pour pouvoir créer un GIE pour répondre aux exigences des autorités. Nous avons créé ce groupement ; à notre fort étonnement, le préfet était dans ses démarches sourdines avec le Secrétaire Général des collectivités qui est l’acteur principal. Ils ont fait les démarches avec un jeune qui représentait la coordination sous préfectorale de la jeunesse, qui a été destitué de ses fonctions, parce que son mandat était fini il y a longtemps. Il menait des démarches à la préfecture et à la Direction de CDM-Chine. Finalement, c’est ce Général Traoré qui établit un procès-verbal au nom de la jeunesse de Kolaboui. Au lieu de donner instruction aux autorités locales à la base, eux ils le font dans leur bureau pour le faire au nom de la jeunesse. Le Secrétaire Général qui devrait signer en dernier, il le fait en première position. Maintenant, il renvoie ça aux autorités locales. Lorsque le Sous-préfet et Monsieur le président de la délégation spéciale ont vu ce document pour un premier temps, ils étaient réticents, ils ont dit qu’ils ne signent pas. Le sous-préfet a donné à son adjoint, le Président de la délégation spéciale a donné au général de la commune. Les deux ont signé et envoyé le document. Lorsque le Secrétaire général a vu ce document, il a dit non, que ce n’est pas les auteurs principaux qui ont signé. Il a déchiré ce document et refait un autre procès-verbal. Il a ensuite appelé les autorités en les menaçant avec un ton ferme, que c’est eux qui doivent signer. Comme le maire n’est pas élu, le Sous-Préfet est nommé aussi par arrêté, ils ont finalement cédé aux menaces », a dit Gassim Kaba.

Devant cette situation, le porte-parole du groupement demande que le contrat soit signé directement avec la communauté et menace de paralyser toute les activités minières, si les autorités de Conakry n’interviennent pas. « Maintenant, la société pense que le procès-verbal est issu de la communauté. Avant qu’on ne finisse à établir ce GIE, eux ils sont partis, ils étaient en phase de signer le document, on a dit Non. On a été victime de ça en 2016-2017, ils prennent des contrats communautaires et donnent à des individus qui n’ont rien apporté à la communauté. Cette fois-ci, si on doit donner un contrat, ça sera avec un groupement d’intérêt économique. Et dans les statuts et le règlement intérieur de ce groupement, la part de la communauté doit exister juridiquement. Donc, si les intérêts sont générés et qu’on a un chiffre d’affaires par an, maintenant le pourcentage accordé à la communauté, on prend cet argent qu’on envoie à la commune qui va faire la recevabilité à la communauté et orienter ces fonds vers d’autres actions sociales… Si dans les 72h nos réclamations ne sont pas entendues, on va tout barricader… », a-t-il martelé

Ismaël DIALLO pour Guineematin.com

Tél : 624 693 333

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