Conakry : un militaire « porté disparu » depuis le 4 novembre, sa famille lance l’alerte !

Sergent-Chef Moussa Cheick Soumah, porté disparu

L’attaque survenue à la maison centrale de Conakry le weekend dernier, avec des cas de morts, de blessés et même de portés disparus, continue de susciter diverses réactions. Le sergent-chef Moussa Cheikh Soumah fait partie de ces « portés disparus » depuis l’après-midi du samedi, 04 septembre 2023.

Dans sa famille au quartier Dixinn port, dans la commune de Dixinn, l’inquiétude grandit. Oumou Soumah, sa grande sœur, interrogée par un reporter de Guineematin.com, est revenue sur ce qui s’est passé avant d’interpeller le président de la transition.

Depuis l’attaque de la maison centrale de Conakry le 4 novembre dernier, le sergent-chef Moussa Cheick Soumah, connu sous le nom de Pablo, n’a donné signe de vie à sa famille. Domicilié au quartier Gbessia, il a quitté le domicile de la grande famille à Dixinn Port, peu avant 14h GMT. Depuis, il reste introuvable.

Mme Oumou Soumah, grande sœur de Moussa Cheick Soumah (Pablo)

Sa grande sœur Oumou Soumah s’inquiète de cette disparition de son petit frère qui, selon elle, est le pilier de la famille. Au micro de notre reporter, il a expliqué les derniers moments passés avec son petit frère. « Moussa Cheikh Soumah, c’est mon petit frère. Il a grandi avec moi ici à Dixinn, depuis le décès de notre papa en l’an 2000. Samedi 4 novembre dernier, il est venu ici, habillé en tenue civile à 10 h. Je revenais du marché, dès que je l’ai vu, je lui ai demandé d’où il venait. Il m’a répondu qu’il venait de la maison. Je lui ai demandé de rentrer à la maison au regard de la situation en ville. Il loge à Gbessia. Il était venu ici à Dixinn pour un baptême. Quand il est revenu du baptême vers 13h, il m’a demandé de l’eau à boire. Mon fils lui a donné à boire. Je lui ai donné du riz qu’il a mangé. Puis, il a pris sa moto pour partir », explique notre interlocutrice.

Poursuivant, Oumou Soumah dit avoir appris que son jeune frère a eu des problèmes en cours de route. «  A l’approche de la prière de 19h, je faisais les ablutions, un de ses amis est venu ici. Je ne le connaissais même pas. Il a demandé si j’étais la sœur de Pablo, j’ai répondu par l’affirmative. Il m’a dit qu’ils ont tiré sur Pablo au niveau du pied. J’ai crié.  Je lui ai demandé à ce qu’on aille voir. Il a dit qu’il ne sait pas où est-ce qu’ils l’ont amené. J’ai appelé son téléphone, mais ça ne passait pas. Selon des informations que j’ai eues après, lorsqu’il a quitté ici, quand il est arrivé au niveau de la Belle vue, son carburant est fini. Il a poussé la moto jusqu’à la station de Camélia. C’est là-bas que des militaires sont venus l’attraper. Ils lui ont demandé de se coucher. Il a répondu pour quelles raisons il allait se coucher. Ils lui ont demandé de sortir son pistolet. Il a répondu qu’il n’en avait pas un. Une bagarre s’est engagée entre lui et eux. C’est ainsi qu’ils ont tiré sur lui au pied. On ne sait pas où il se trouve aujourd’hui. C’est Dieu seulement qui le sait. Dites au président Mamadi Doumbouya de m’aider à revoir mon petit frère. On n’a pas de père ni de mère. Je suis la première fille de la famille, je n’ai rien et je suis malade. C’est lui qui m’aidait à acheter mes médicaments », a déclaré Oumou Soumah, en larmes.

Selon les autorités, les événements survenus à la maison centrale ont fait officiellement 9 morts et 6 blessés.

Amadou Lama Diallo pour Guineematin.com

Tél : 669 681 561

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