Sommet Arabie Saoudite-Afrique : la Guinée doit faire entendre sa voix dans le conflit Israélo-Palestinien (Francis Haba de l’UGDD)

Comme indiqué dans une de nos précédentes dépêches, le président de la transition, le colonel Mamadi Doumbouya, s’est envolé dans la soirée d’hier pour l’Arabie Saoudite. Le chef de la junte guinéenne du CNRD prend part au sommet Arabie Saoudite-Afrique qui s’ouvre ce vendredi 10 novembre 2023, à Riyad. À Conakry, la participation de la Guinée à cette rencontre internationale alimente les débats.

Quelles retombées économiques pour notre pays ? Quelles sont les opportunités à saisir ? Un reporter de Guineematin.com a interrogé le président de l’Union Guinéenne pour la Démocratie et le Développement (UGDD). Francis Haba estime que cette sortie du président Mamadi Doumbouya est bénéfique pour le pays. Cette rencontre au sommet est une belle opportunité que le chef de la junte militaire guinéenne doit saisir pour attirer les investisseurs saoudiens en République de Guinée, a laissé entendre le leader du parti UGDD.

Pépé Francis Haba, président du parti UGDD

« Je pense que la sortie du président de la République pour l’Arabie Saoudite est bénéfique pour notre pays pour plusieurs raisons. Premièrement, je pense que le président pourra profiter de cette tribune pour parler au nom de la Guinée et surtout donner la position de la Guinée par rapport au conflit Israélo-palestinien. N’oublions pas que la Guinée est membre de la Umma islamique. Donc, cette Umma islamique a beaucoup de chance, en tout cas s’ils veulent miser sur cette crise, il faudra parler d’une seule voix. La deuxième raison, c’est que l’Arabie Saoudite est l’un des pays les plus riches en tout cas du point de vue financier dans le monde. Aujourd’hui, les États-Unis, les pays européens font la cour à l’Arabie Saoudite. Donc, il est important pour le président et toute la délégation qui l’accompagne de présenter notre pays même s’il est connu en Arabie Saoudite et de tout faire pour attirer les investisseurs puisque notre pays à besoin d’améliorer les conditions de vie de sa population, la transformation de ses matières premières. Nous avons aussi besoin d’une grosse enveloppe pour aller vers le retour à l’ordre constitutionnel. Je pense que les autorités de Conakry pourront aussi profiter de l’occasion pour demander un soutien moral, financier et matériel pour accompagner notre transition », a dit le président du parti UGDD.

Pour cet ancien allié de la coalition ANAD, le président et sa suite devraient mettre à profit cette rencontre d’échanges et de partages entre les hommes d’affaires saoudiens et africains pour défendre notre indépendance énergétique.

« Notre pays a surtout besoin de gros investissements dans le secteur de l’énergie. Parce que si nous n’avons pas suffisamment d’énergie, malheureusement, nos matières premières ne pourront pas être transformées sur place. Je ne sais pas s’ils ont dans leur enveloppe les projets novateurs de barrage hydroélectrique par exemple. Il y a aussi dans le domaine des infrastructures sociales de base.

La CEDEAO a effectivement émis des tensions vis-à-vis de la Guinée, notamment les interdictions de voyage. Mais, je ne crois pas que les interdictions là couvrent les conférences et les sommet internationaux. En tout cas, à chaque fois que le chef de l’État sort pour les grands pays comme les États-Unis et l’Arabie Saoudite, ça ne peut être que porteur pour notre pays. Tout dépendra des activités que la délégation mène sur le terrain », a-t-il dit.

Cependant, Francis Haba, s’est offusqué de la politique occidentale visant à réduire l’Afrique à un pays. Selon lui, nos relations avec les pays européens ou autres riches du monde devraient être bilatérales.

« Il ne faut pas aussi oublier l’autre côté qui fait tâche noire. À chaque fois qu’on parle de sommet d’un pays européen ou d’un pays riche par rapport à toute l’Afrique, ça fait un pincement de cœur. Pour moi, les relations doivent être bilatérales. Souvent, l’Afrique est réduite à sa plus petite expression. Les gens considèrent l’Afrique comme un pays. C’est pourquoi je dis que l’Afrique étant le deuxième plus grand continent, l’Afrique étant le présent et l’avenir du monde, les africains doivent tout faire pour parler d’une même voix pour s’affirmer du point de vue social, économique et financier pour que les gens nous considèrent beaucoup plus », a conclu Francis Haba.

Entretien réalisé par Malick DIAKITE pour Guineematin.com 

Tél. : 626-66-29-27 

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