Changement climatique : quelle part pour l’Afrique dans le fonds « pertes et dommages » ?

Macky Sall, président du Sénégal à la tribune des Nations Unies

« Si nous voulons que la COP28 soit le rendez-vous des promesses tenues, faisons en sorte que les financements annoncés soient disponibles et accessibles selon des procédures et modalités simplifiées et transparentes », a martelé le président sénégalais, Macky Sall, à la tribune des Nations Unies en septembre dernier. Son appel semble avoir été entendu par les pays développés. En tout cas, un pas vient d’être marqué vers la « justice climatique ».

Le weekend dernier à Abu Dhabi, un accord a été trouvé (entre pays du nord et du sud) sur un fonds destiné à indemniser les pays vulnérables pour les catastrophes naturelles causées par le changement climatique. Il s’agit du fonds « pertes et dommages ». Et, l’Union européenne serait prête à y verser une contribution financière substantielle.

On ignore encore à combien doit s’élever ce nouveau fonds, mais il devrait quand-même être géré par la Banque mondiale pour une période transitoire de 4 ans. Les pays sud sont majoritairement opposés à cette idée. Ils accusent la Banque mondiale d’être un instrument à la solde des occidentaux et redoutent que l’accès à ce fonds ne soit assorti de conditions plus ou moins complexes. Des conditions qui pourraient limiter considérablement les décaissements.

Ce sont les pays développés (les principaux pollueurs de la planète) qui sont appelés à mettre la main à la place pour alimenter ce fonds en faveur des pays sous-développés et plus vulnérables aux effets (inondations, sécheresse…) causés par le changement climatique.

L’Afrique est-elle bénéficiaire de ce fonds ?

L’Afrique est le continent qui contribue pour moins de 4 % des émissions de gaz à effet de serre, mais il en souffre le plus. Malheureusement, il bénéficie de peu de moyens pour financer l’action climatique. En majorité, les projets verts en Afrique sont financés par recours à la dette commerciale. « La justice climatique voudrait qu’un continent qui contribue pour moins de 4% des émissions ne soit pas condamné à s’endetter pour réparer et prévenir des dommages dont il n’est point responsable », a dénoncé le président sénégalais, Macky Sall, à la 78ème assemblée générale des Nations Unies.

Ce nouveau fonds devrait permettre de prendre en compte certaines préoccupations du continent sur le changement climatique. Mais, les textes sur ledit fonds ne définissent pas clairement les bénéficiaires. Il y est simplement mentionné « les pays les plus vulnérables » au changement climatique. Les pays développés (les donateurs) prônent une priorité donnée aux petits états insulaires en développement (PEID) et aux pays les moins avancés (PMA). Mais, cette idée peine à trouver d’adhérents.

Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com

Tel : 622 97 27 22

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