Programme civilo-militaire : les forces de défense et de sécurité à l’école de la DSV/BI

Dr Aminata Germer, représentante pays du programme DSV BI en Guinée

Le renforcement de la paix et la cohésion nationale, le respect des droits de l’homme et la prévention des conflits, préoccupent les partenaires de la Guinée. C’est pourquoi dans le cadre de son appui au programme d’amélioration des relations civilo-militaires, l’ONG Démocratie sans violence/baïonnette intelligente (DSV/BI) a décidé de former, en cinq jours, 55 membres des forces de défense et de sécurité (gendarmes et policiers), d’élus locaux, des jeunes de la société civile, des partis politiques et des représentants du ministère de l’administration du territoire et de la décentralisation.

Ces différents acteurs qui interviennent souvent dans les manifestations seront particulièrement formés sur les questions de droits de l’homme et du maintien d’ordre, a fait savoir Dr Aminata Germer, représentante pays  de la DSV/BI en Guinée, interrogée par un journaliste de Guineematin.com, en marge de la cérémonie d’ouverture de l’atelier ouvert ce lundi, 13 novembre 2023 à Conakry.

Dr Aminata Germer, représentante pays  de la DSV/BI en Guinée

« L’objectif de cette formation, c’est la mise en œuvre d’une de nos composantes dont le but est de favoriser le partenariat civilo-militaire en même temps de réduire les violences dans la société guinéenne, surtout pendant les manifestations politiques. En Guinée, le constat est que la mauvaise compréhension entre les différents acteurs est de plusieurs sources. On a pensé que ce serait la meilleure idée de combiner les différents acteurs de la société, à savoir les forces de défense et de sécurité, les élus locaux, les partis politiques, la société civile, les représentants du ministère de l’administration du territoire pour partager avec eux le contenu d’un certain nombre de textes comme portant sur le code de bonne conduite et les droits de l’homme », a expliqué Dr Aminata Germer qui compte sur les participants pour une très restitution de cette formation à la base.

Ce programme s’étendra jusqu’en 2024 et prendra en compte l’organisation des différents scrutins, comme dans le programme de transition.

« On est en train d’envisager de faire parvenir cette formation à un plus grand nombre d’acteurs, notamment les membres des forces de défense et de sécurité, de la société civile et des partis politiques. Le programme va continuer les cinq composantes citées plus haut sur des thèmes comme la transformation et la gestion des conflits, les violences pendant les manifestations, le partenariat civilo-militaire, la prévention de l’intégrisme religieux ou encore la prévention des crises inter ethniques », a  souligné la représente pays de PSV/BI en Guinée, Dr Aminata Germer.

De son côté, Mamadou Kaly Diallo, responsable du Bureau de Conakry de BSV/BI, des thèmes de grande importance seront débattus.

Mamadou Kaly Diallo, responsable du Bureau de Conakry de BSV/BI

« Le Programme de formation de la DSV/BI dans la continuité de formations pour l’amélioration des relations civilo-militaires afin d’œuvrer à l’instauration d’un Etat de droit sans violence en Guinée, nous organisons pendant cinq jours (du lundi 13 au vendredi 17 novembre 2023) un programme de formation de plusieurs acteurs dont de 22 gendarmes, 22 policiers, directement impliqués dans le maintien d’ordre. Pendant ces cinq jours, les questions de droit de l’homme, la documentation sur les violations des droits de l’homme, de la torture, les questions de maintien d’ordre (la discipline et le respect de la hiérarchie) dans le maintien des droits de l’homme, le code de bonne conduite sur les partis politiques et les FDS pendant les manifestations », a expliqué Kaly Diallo. En sa qualité d’activiste des droits de l’homme, ce responsable du Bureau de BSV/BI de Conakry se réjouit des avancées observées par les FDS dans la culture du droit de l’homme en Guinée, même s’il déplore le comportement de certaines brebis galeuses.

« Nous sommes convaincus aujourd’hui qu’il y a de plus en plus au sein des FDS des membres qui sont attachés au respect du principe républicain, au respect des droits de l’homme, au respect des libertés fondamentales et des libertés publiques. Par contre, il faut reconnaître que dans toute entité, dans toute organisation, on peut retrouver des brebis galeuses. Heureusement, nous fondons l’espoir qu’avec l’implication des autorités, en poursuivant ce programme de renforcement des capacités de nos FDS, l’Etat de droit sera une réalité à notre portée », a dit Kaly Diallo.

Le Colonel Michel Théa, Directeur national chargé des questions de droits de l’Homme et du droit international humanitaire au ministère de la sécurité et de la protection civile, formateur de son état, a rappelé aux FDS qu’ils sont protégés par la loi, ils ont des interdits et peuvent être punis en cas de violation de la loi.

Colonel Michel Théa, Directeur national chargé des droits de l’Homme au ministère de la sécurité

« Le ministre de la sécurité et de la protection civile, le Général à la retraite Bachir Diallo, fait du renforcement des capacités de ses agents sa priorité absolue, notamment la formation et l’enseignement des droits de l’homme. En son nom, je remercie DSV/BI pour cet atelier de formation qui regroupe majoritairement des gendarmes et de policiers, chargés du maintien d’ordre. D’ailleurs il faut se réjouir de cette volonté de nos autorités dans la promotion des droits de l’homme. Sur les 213 recommandations du Bureau des Nations Unies chargés de droits de l’homme, la Guinée a ratifié 203. Ce qui constitue une avancée très significative. Nous voulons que la Guinée ressemble aux autres pays. Vous voyez que dans cet atelier, en plus des agents de la sécurité, il y a les élus locaux, les représentants des partis politiques, de la société civile et du ministère de l’administration du territoire et de la décentralisation. Ce qui montre que les questions des droits de l’homme préoccupent tout le monde et chacun doit jouer sa partition. A chaque occasion, le commandement nous demande de faire en sorte que les populations et les FDS se retrouvent et conjuguent le même verbe. Nous nous sommes inscrits sur cette logique. Chaque participant a l’obligation de restituer, à son retour, ce qu’il a appris. Mieux, il doit appliquer sur le terrain ce qu’il a appris. A toutes les occasions, il est rappelé aux agents que la loi nous protège. Mais également, elle nous interdit certains comportements et certains faits. Et si nous ne sommes pas dans l’esprit de la loi, nous faisons, elle nous punit. Et au pire des cas, les gens sont radiés. Vous avez suivi dernièrement qu’il y a eu 30 cas de radiation des rangs de la police, au total », a rappelé le Colonel Michel Théa du ministère de la sécurité et de la protection civile.

Cette formation organisée par le programme Démocratie sans violence/ Baïonnette intelligente (DSV/BI)  est financée par  l’ONG allemande Weltfridensdienst E.V. (WFD) qui est un Service Mondial pour la Paix basée à Berlin. La WFD bénéficie du financement du Ministère Allemand de la Coopération et du Développement (BMZ).

Abdallah BALDE pour Guineematin.com

Tél : 628 08 98 45

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