Report du procès du 28 septembre : Me Samory Traoré de la défense dénonce l’attitude du parquet

Le procès du massacre du 28 septembre devrait se poursuivre ce lundi 27 novembre 2023, après une semaine de suspension liée à la formation des avocats. Mais il a été ajourné, à cause de l’abesence des avocats de la défense.

La veille, ces avocats ont sorti une déclaration dans laquelle ils ont dénoncé le comportement du département de la justice à travers le parquet et la Direction des services pénitentiaires pour leur avoir refusé l’accès à leurs clients. Et par conséquent, ils suspendaient leur participation à ce procès.

Vu la mise à exécution de cette menacé, le Président du tribunal criminel de Dixinn, délocalisé à la Cour d’Appel de Conakry, Ibrahima Sory 2 Tounkara, a rénové les débats à demain mardi, 28 novembre.

Interrogé par la presse dont Guineematin.com, maître Almamy Samory Traoré soutient que ce refus opposé à la défense d’accéder à ses clients est une violation de la procédure.

« Nous avons signifié les raisons devant le tribunal et nous avons sorti une déclaration à la presse pour signifier que nous ne sommes pas autorisés à accéder actuellement à nos clients à la maison centrale. Pour nous, cela, est une violation des droits de la défense. Les clients ont le droit d’accéder à leurs avocats. Nous devons nous entretenir avec eux. Nous sommes dans une phase cruciale du procès portant sur la déposition des témoins et la phase de la discussion des preuves. Nous devons discuter avec nos clients. Puisque la plupart des personnes qui comparaissent ici comme des témoins, soit, ont été des collaborateurs. Il peut y avoir des antécédents et on a besoin de le savoir. Et pour cela, il faudrait qu’on s’entretienne avec clients. Ce n’est pas pour rien qu’on nous communique la liste des témoins. C’est une exigence de la loi. Nous exigeons que nous ayons accès à la maison centrale. Nos confrères de la défense qui parlent, eux-mêmes, ils n’ont pas accès à leurs clients. Est-ce-que c’est responsable de la part d’un avocat de poursuivre un procès alors que tu n’as pas accès à ton client », a signifié ce conseil de la défense.

 Maître Almamy Samory Traoré répondant aux piques de la partie civile expliqué que cela n’est pas un problème de déontologie.

« Nous n’avons pas les mêmes intérêts. Avec la partie civile par rapport à cette question, c’est nous qui n’avons accès à nos clients. Eux, ils sont tout le temps avec leurs clients. On ne recevra aucune leçon de morale de qui que ce soit », a fait savoir l’avocat d’un ton ferme.

Plus loin, interrogé par rapport au retour de la défense dans le procès en cas d’évacuation de cette question, Almamy Samory Traoré se dit être surpris du comportement du parquet qu’il accuse d’avoir fui ses responsabilités.

« Le lundi d’avant la formation, Me Jocamey avait pris la parole pour dire au tribunal que la défense n’avait pas accès à ses clients à la maison centrale. Il a attiré l’attention du tribunal. Et quelle a été la réaction du parquet ? C’est de dire qu’il n’a aucun contrôle sur l’administration pénitentiaire. Cela veut dire que le parquet a fui ses responsabilités. Si aujourd’hui le parquet soutient qu’il va prendre des mesures pour que la défense puisse accéder à ses clients, cela veut dire que le parquet était dans un refus systématique et que la défense a raison. Nous accordons que cela soit effectif. Et quand ce sera effectif, le collectif se réunira pour prendre la meilleure décision », promet cet avocat de la défense.

Revenant sur le reproche fait par un des avocats de la partie civile à la défense, Me Almamy Samory Traoré soutient qu’ils n’ont pas de leçon de morale à recevoir de quelqu’un. Etant donné que les intérêts sont opposés.

« Nous avons des intérêts opposés avec la partie civile et nous n’avons aucune obligation de partager nos stratégies avec les avocats de la partie civile », a martelé ce conseil de la défense.

Faut-il le rappeler que la rencontre de ce lundi matin avec les avocats de la défense, programmée par le garde des sceaux, ministre de la justice et des droits de l’Homme, Alpha Charles Wright, n’a pas eu lieux. Du moins jusqu’au moment où nous rédigions cette dépêche, à 12 h 20.  Les avocats de la défense disent attendre d’être informés par les voies officielles en la matière pour répondre à toute invitation.

Abdallah BALDE pour Guineematin.com

Tél : 628 08 98 45

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