Bagarre entre policiers et taximotards à Conakry : Ibrahima Diallo et Fodé Niabaly condamnés pour outrage à agents, injures…

Ibrahima Diallo et Fodé Niabaly, conducteurs de taxi-motos, ont été jugés et déclarés coupables d’outrage à agents, d’injures et de rébellion hier, mercredi 29 novembre 2023. Devant le tribunal correctionnel de Dixinn délocalisé à la mairie de Ratoma, ils ont écopé de six mois de prison assortis de sursis. Ils étaient poursuivis suite à une altercation survenue il y a quelques jours au marché de Taouyah entre policiers et taximotards, a appris sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Le premier à faire sa déposition est Ibrahima Diallo, domicilié à Hamdallaye commune de Ratoma, célibataire sans enfants. « Il y a un cas de violences qui a eu lieu à Taouyah. J’ai appris que les autorités nous ont demandés de déguerpir parce que des taxis motards ont saccagé le commissariat de Taouyah. Ils nous ont demandés de rentrer dans la clôture de l’étage. Quand je suis venu, un agent est venu me dire de quitter. On était trois. Au moment où il se retournait pour aller vers le commissariat, je suis allé aussi vers mes amis. Trois policiers se sont dirigés alors vers moi. Leur chef a demandé qui était arrêté (stationné) là-bas. Il m’a indexé. Ils sont venus me dire de descendre de la moto. J’en ai demandé les raisons. Ensuite, on m’a pris par la ceinture. Je le jure, au nom de Dieu, je n’ai pas insulté. J’ai juste dit laissez-moi, laissez-moi. Je demande pardon pour ça », a déclaré Ibrahima Diallo, chauffeur de taxi moto de profession.

Reproché également d’avoir résisté violemment à une autorité chargée d’une mission de service public, d’injures et de rébellion, Fodé Niabaly, né en 1995 à Koundara, domicilié à Ratoma, ne reconnaît pas les faits. « On m’a interpellé comme ça. Il y a un groupe qui est venu de la Minière pour insulter la police routière de Taouyah le matin. J’ai travaillé toute la journée, j’ai effectué des courses. Vers le soir, entre 16h et 17h, un client m’a remis des documents biométriques à déposer à l’étage qui est à Taouyah. J’ai garé ma moto pour déposer en haut ces documents. En montant, j’ai vu les policiers venir. J’ai couru pour prendre ma moto et c’est là que les policiers m’ont arrêté et je les ai suivis sans résister », a déclaré Fodé Niabaly.

La partie civile dans cette affaire, Aboubacar Sylla, policier né en 1976, domicilié à ENTAG, dans la commune de Matoto, a annoncé son désistement dans cette affaire.

De son côté, le Ministère Public fait savoir que ce désistement n’écarte pas l’infraction. Ainsi, seule l’injure est écartée de la procédure. Dans ses réquisitions, il a requis de retenir les prévenus dans les liens de la culpabilité. Pour la répression, il va demander leur condamnation au paiement d’une amende de 2 millions de francs guinéens chacun, et de constater le désistement des parties civiles.

Pour sa propre défense, Ibrahima Diallo a dit regretté ce qui s’est passé. « Ce n’était pas mon intention. Je regrette ce que j’ai fait. J’ai même demandé pardon à la personne. Cela est devenu une leçon ».

Fodé Niabaly va demander la clémence du tribunal. « Je vous demande pardon. C’est ce qui s’est passé le matin qui est retombé sur nous. Je m’excuse », a-t-il plaidé.

Le tribunal, « après en avoir délibéré conformément à la loi, sur l’action publique, déclare les prévenus Fodé Niabaly et Ibrahima Diallo coupables des délits injures, outrage à agents et rébellion à eux reprochés. Pour la répression, les condamne à 6 mois d’emprisonnement assortis de sursis assortis, constate le désistement des parties civiles ».

Kadiatou Barry pour Guineematin.com

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