La ministre de Pêche et de l’Economie maritime a procédé à l’inauguration de plusieurs points de vente de poissons au kilogramme hier, mercredi 29 novembre 2023, dans la ville de Conakry. La démarche initiée par Charlotte Daffé vise à améliorer la disponibilité et l’accessibilité du poisson sur le marché local, notamment dans 25 points de vente de différentes communes de la ville de Conakry. L’intérieur du pays bénéficiera de la même chose en 2024, a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Madame Charlotte Daffé, ministre de la Pêche et de l’Economie maritime, est revenue sur les motivations de cette initiative. « Cette initiative est venue d’un constat. Vous vous souviendrez, à notre prise de fonctions, nous avions sillonné toute la Guinée en commençant par Conakry. Et nous nous sommes rendus compte qu’il y avait un problème d’accessibilité, de disponibilité de poissons. Aujourd’hui, sur les poissons, il y a beaucoup de spéculations. Nous nous sommes fixés comme objectif d’instaurer la vente de poissons au kilogramme et surtout de faciliter l’accessibilité et la disponibilité du poisson pour les populations guinéennes. C’est comme ça que mon département a pris cette initiative d’installer des points de vente dans toutes les communes de Conakry. Mais aussi c’est quelque chose qui va se poursuivre à travers tout le pays. Pour cette première phase, nous allons installer 25 points de vente. Et comme vous l’avez vu avec moi, le poisson se vend effectivement au kilo. Nous avons fait un partenariat avec la fédération de la pêche industrielle mais également avec la pêche artisanale, la CONAPEG (Confédération Nationale des Professionnels des Pêcheurs en Guinée) afin qu’ils puissent rendre disponibles les poissons dans ces points de vente. Ce que je voudrais signaler, ces points de vente, c’est vrai que c’est le Ministère qui met en place, mais il n’est pas associé à la gestion. Ce sont des gérants qui sont trouvés et qui ont été formés, qui sont mis à la disposition des acteurs de la pêche pour fournir ces poissons et approvisionner la population », a fait savoir Charlotte Daffé.
Par ailleurs, la ministre de la Pêche et de l’Economie maritime a indiqué que le poisson va être désormais accessible à toutes les bourses. « Cela va régler le prix et faciliter l’accès aux poissons. Qu’est ce qui se passe aujourd’hui ? Une ménagère va au marché, elle demande un poisson, le poisson se vend à la tête du client, en fonction de la taille. On peut demander jusqu’à 50 mille GNF. Mais aujourd’hui, quelque soit le poisson que vous voulez acheter, quelque soit votre bourse, vous pouvez accéder au poisson. Vous avez besoin de poisson, du Sinapa, du Kessi Kessi, le prix est fixé. Vous venez, vous prenez un ou deux en fonction de ce que vous voulez. Si vous avez besoin d’un gros poisson, vous le prenez. Si vous avez besoin d’un petit poisson, vous avez la possibilité d’avoir au moins deux. Mais actuellement, vous partez, vous prenez un petit poisson, on vous dit 25 000 GNF. Et 25 000 GNF, ça ne peut pas vous suffire. Mais vous venez dans ce kiosque, vous donnez 25 000 GNF, cela peut vous permettre d’avoir deux ou trois poissons. C’est mieux. J’invite les citoyens à venir vers les points de vente, à encourager la mise en vente, surtout à encourager la mise en place et encourager les gérants », a lancé Charlotte Daffé.
Pour sa part, la Générale de brigade M’Mahawa Sylla, gouverneure de la ville de Conakry, a exprimé ses sentiments de réconfort. « C’est un sentiment de joie et de réconfort pour la population guinéenne en général, mais plus particulièrement de Conakry, de la mise en place de l’initiative présidentielle à travers le Ministère de la Pêche, pour rapprocher les points de vente de poissons à la population. Aujourd’hui, l’idée première est de pousser la vente de poissons par kilo à Conakry et dans toute la Guinée parce que c’est un projet qui va s’étendre à l’intérieur du pays. Mais aussi que la population puisse accéder aux poissons à n’importe quel lieu et à un prix raisonnable fixé par l’Etat. Et ça, c’est en commun accord avec les pêcheurs », a-t-elle laissé entendre.
De son côté, Ibrahima Diallo, directeur national de l’économie maritime, a annoncé l’élargissement, dans un bref délai, de ces points de vente de poisson à l’intérieur du pays. « C’est un grand jour pour nous parce que c’est la première fois que le Ministère de la Pêche est en train d’instituer la vente du poisson au kg. Sur ce, madame la ministre nous a instruit pour qu’on puisse installer cette fois-ci 25 points de vente pour cette phase pilote. Mais bien entendu, en 2024, nous comptons élargir ce projet à l’intérieur du pays pour que toutes les préfectures soient touchées. L’objectif visé est de faciliter l’approvisionnement et l’accessibilité du poisson sur le marché. Chaque fois on nous dit que le poisson est cher, et il y a un manque de poisson sur le marché. Nous cherchons donc à réduire la chaîne de distribution de poissons pour que ces points vente servent comme étant des points régulateurs pour stabiliser le prix du poisson sur le marché. C’est ça l’objectif visé par le Ministère de la Pêche. Le prix est fixé au kg. On ne vend pas le poisson par carton. Le kg est fixé par espèces. Mais les marges aussi sont définies avec le Ministère de la Pêche. Donc, il y a des agents qui sont mis sur le terrain pour contrôler justement les prix qui sont fixés par le département. Aucun gérant n’est habilité à augmenter le prix au niveau de ces points de vente », a insisté le directeur national de l’économie maritime.
En outre, Ibrahima Diallo est revenu sur les prix des différentes espèces de poissons. « Si vous voyez, il y a les Kessi kessi, les Bologui… surtout qui sont beaucoup plus prisés au niveau des marchés. Ces espèces-là, au niveau déjà du débarquement, nous les prenons à 32 000 GNF. Et on revend ici le kg à 12 000 GNF. Voyez-vous combien de fois le prix est réduit au niveau de ces points de vente pour alléger le panier de la ménagère ? Les espèces nobles se vendent à 25 000 GNF par kg, dont le carton est vendu au débarquement à 470 000 GNF, où il n’y a pas plus de 20 000 GNF de marge bénéficiaire sur le carton », a-t-il indiqué.
À préciser que la ministre Charlotte Daffé a bouclé sa mission au compte de la journée par la visite des chefs de service et inspecteurs relevant de son département en atelier de formation au Centre National de Surveillance et des Pêches (CNSP).
Amadou Baïlo Batouala Diallo pour Guineematin.com
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