Dans la journée d’hier mercredi 29 novembre 2023, Dr Neree Noumon, le Représentant résident du Fonds monétaire international (FMI) en Guinée, a animé une conférence-débat à l’Université Gamal Abdel Nasser de Conakry (UGANC), portant sur la publication du Rapport sur les perspectives économiques régionales en Afrique subsaharienne. Une rencontre qui avait pour thème : « Une éclaircie à l’horizon ? ».
Cette cérémonie qui a mobilisé des diplomates, des partenaires techniques et financiers a réuni également des acteurs économiques de la place et des étudiants venus de plusieurs universités de la capitale.
Parlant de ce Rapport à la presse dont Guineematin.com, cet expert du FMI, a résumé le document en quatre principaux axes. Dans son message, Neree Noumon a laissé entrevoir de belles perspectives pour les pays d’Afrique subsaharienne.
« Nous avons quatre principaux messages. Au niveau de l’Afrique Subsaharienne, nous avons constaté que le rebond économique est en cours si les conditions extérieures s’améliorent. Si vous regardez au niveau de l’inflation, nous avons constaté une chute globale de celle-ci liée aux chaînes d’approvisionnement. On a les niveaux des denrées de base qui baissent au niveau extérieur. Et au niveau interne, on voit beaucoup d’améliorations avec en moyenne les pays qui arrivent à satisfaire leur niveau de dette et à la maîtrise de leur taux d’inflation ».
Ces belles annonces se heurtent par la présence d’obstacles économiques dans ces différents Etats membres du FMI. C’est notamment la pénurie des financements extérieurs.
« On a insisté sur un certain nombre de nuages qui sont à l’horizon. Le plus important pour l’Afrique subsaharienne, c’est la pénurie des investissements, la pénurie des financements. En plus de cela, il y a le niveau de l’inflation alimentaire encore très élevée. A cela s’ajoutent les chocs successifs de la COVID-19 et la guerre en Ukraine qui ont affecté négativement le développement des économiques des pays », a expliqué le patron du FMI en Guinée, Neree Noumon. Pour le cas de la Guinée, l’expert a apporté d’autres précisions et non des moindres.
« Il y a également un certain nombre de crises qui s’appliquent à la Guinée. Il y a la volatilité des prix des matières premières qui peut être aggravée par le conflit en cours entre le Hamas et l’Etat d’Israël. Il y a la Chine, dont dépendent les économies de la Guinée et certains pays africains, qui commence à connaître un ralentissement séculaire de son économie. Et cela peut avoir des répercussions sur les exportations qui peuvent aller jusqu’à ½ point de leur PIB », a-t-il indiqué.
Pour amortir ces chocs, Neree Noumon a rappelé quelques recommandations contenues du Rapport.
« La politique monétaire doit continuer le travail sur la maîtrise de l’inflation. En Guinée, ce rôle est établi avec la baisse de manière substantielle de l’inflation à un seul chiffre. On a aussi recommandé aux Etats la diversification de leurs économies, d’avoir une plus grande participation du secteur privé. L’une des manières très importantes de contenir ce choc est la mobilisation des ressources internes. Le Rapport insiste sur ce point très important pour le cas de la Guinée. Que ce soit dans le secteur non minier ou minier où beaucoup d’initiatives sont en cours et méritent de continuer », a conclu le représentant résident du FMI en Guinée.
Mamady Koulibaly, Secrétaire exécutif adjoint de la cellule technique de suivi des programmes au ministère de l’économie et des finances, représentant le ministre de l’économie et des finances à cette rencontre, s’est réjoui de sa publication.
« Le FMI publie chaque six mois un Rapport sur les perspectives économiques régionales pour pouvoir mieux conseiller et faire des recommandations aux différents pays membres de cette institution. Ce qui permet à ces États de s’inscrire sur une tradition de bonne gouvernance et de stabilité économique. Ce qui est une bonne chose pour nos Etats ».
Le représentant du ministre de l’économie et des finances a rappelé le niveau élevé des efforts du gouvernement dans le cadre macroéconomique, notamment la maîtrise de l’inflation.
« Selon l’indice du mois d’octobre qui permet de calculer l’inflation, on est autour de 4%. Avec tous les chocs sur les économies mondiales, à savoir les chocs alimentaires, énergétiques, climatiques, la guerre russo-ukrainienne, les autres crises en termes de conflit, cela fait que les financements se raréfient sur le plan mondial. D’où la nécessité pour les pays comme la Guinée de renforcer le dispositif la plus grande préoccupation de notre pays reste la mobilisation des ressources internes ».
Pour atténuer ces chocs, la Guinée est en train de prendre des mesures concrètes, a rappelé Mamady Koulibaly.
« Pour atténuer la volatilité des prix, sur le secteur agricole, à partir du partenariat qu’on a avec le FMI, la Guinée a bénéficié 71 millions de dollars, grâce à son partenariat avec cette institution dans le cadre du guichet choc alimentaire. Ce montant vient aider les populations vulnérables à pouvoir atténuer les chocs qui sont déclinés dans les différents documents. Tout récemment, nous avons été délégués par le ministre de l’économie et des finances à N’Zérékoré, en Guinée forestière, pour voir les différentes activités qui se sont déroulées dans le cadre de ce financement avec le PAM, notamment les cantines scolaires et l’appui aux paysans pour l’amélioration des rendements agricoles », a expliqué ce haut cadre du département de l’économie et des finances.
Le rapport Perspectives économiques régionales en Afrique subsaharienne est un précieux document économique publié deux fois par an par le FMI. Au printemps et à l’automne, il rend compte de l’évolution économique de la région. Ces projections de politique économique qu’il présente sont celles des services du FMI, et ne représentent pas nécessairement les points de vue du FMI, de son conseil d’administration ou de sa direction, précise le document.
Abdallah BALDE pour Guineematin.com
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