16 jours d’activismes contre les VBG : l’ONG Femmes développement et droits humains en Guinée lance ses activités à Conakry

C’est au Lycée-collège 1er Mars que l’ONG Femmes développement et droits humains a lancé ses activités ce samedi, 02 décembre 2023, dans le cadre des 16 jours d’activismes contre les violences basées sur le genre. Au sein de cet établissement scolaire situé dans la commune de Matam, il y a eu notamment une conférence-débat sur le thème : “Viol sur mineur en Guinée, le poids des pesanteurs socioculturelles”, animée par Marie Gomez, directrice de l’OPROGEM, Me Halimatou Camara, avocat au barreau de Guinée et Asmaou Barry, conseillère nationale de la Transition au sein du CNT (conseil national de la transition), rapporte un journaliste que Guineematin.com avait dépêché sur place.

En plus de la conférence au cours de laquelle les élèves ont pu échanger avec les animatrices sur ce sujet ô combien important, l’ONG Femmes développement et droits humains en Guinée (F2DHG) a installé un club de droits dans cet établissement pour lutter efficacement contre les violences basées sur le genre.

Moussa Yéro Bah, présidente de l’ONG Femmes développement et droits humains en Guinée

« C’est une suite d’activités parce qu’au mois de juin (mois de l’enfant), nous avions lancé le concours “les enfants parlent de leurs droits”. À Conakry, nous avons eu une lauréate, à Coyah mais aussi à Télimélé. Nous avons 6 lauréats, le premier et le second seront désormais des ambassadeurs du droit dans leurs écoles. Et donc la suite pour nous aujourd’hui c’était d’implanter un club de droits dans cette école mais aussi montrer à la face du monde, des invités que ces enfants-là valent quelque chose, et que peut-être c’est un autre bout par lequel on peut mener le combat. C’est-à-dire, impliquer les enfants eux-mêmes à mener la lutte contre les violences faites aux femmes, la lutte contre la violation des droits humains. Eux-mêmes peuvent mener ce combat en prenant la parole. La preuve est que vous avez vu ces enfants qui ont slamé sur les questions de mutilations génitales féminines, sur les questions de viol sur mineur et sur d’autres questions concernant les violences faites aux femmes. Ils peuvent s’impliquer parce que l’éducation contre les violences faites aux femmes doit démarrer à l’enfance. Quand l’enfant grandit avec le fait qu’il ne doit pas violenter sa femme ou même violer sa femme et qu’il est préparé à ça, mentalement il sait ce qu’il doit et ce qu’il ne doit pas faire, il a des limites et c’est un homme accompli qui grandit. Voilà pourquoi nous sommes partis à la base, la base c’est l’enfant et tout commence par l’enfance », a dit Moussa Yéro Bah, présidente de l’ONG Femmes Développement et Droits Humains en Guinée.

Honoré d’abriter le lancement des activités de F2DHG, le proviseur du Lycée-collège 1er mars s’engage à accompagner le club installé dans son école pour qu’il réussisse et sollicite la contribution des parents d’élèves.

Sékou Camara, proviseur Lycée-collège 1er mars

« C’est une joie pour nous de recevoir cette conférence (…). C’est un thème qui nous intéresse tous parce que chacun de nous peut être père, mère, frère ou sœur d’une fille. L’équipe qu’on eu à mettre en place, nous ferons tout pour qu’elle puisse faire ce qu’il faut et que leurs collègues aient confiance en nous. Je demande aux parents d’élèves d’éduquer leurs enfants et de les protéger. Il ne faut pas attendre que le problème arrive pour dire qu’on va protéger l’enfant. Non, il faut préserver l’enfant en le suivant, en le conseillant et en lui donnant l’éducation qu’il faut pour ne pas qu’il tombe dans des cas comme ça », a conseillé Sékou Camara.

De son côté, la directrice générale de l’Office de protection du genre, de l’enfance et des mœurs encourage les parents à briser le silence pour stopper ce phénomène.

Marie Gomez, directrice générale de l’OPROGEM

« Le message que nous avons à donner aux parents (mères et pères de famille), c’est de briser le silence. Aujourd’hui on dit que le taux de viol est très élevé, non ce n’est pas parce que le taux est élevé, c’est parce qu’il y a plus de dénonciations. Les gens ont le courage de venir au niveau des ONG, au niveau des services des forces de défense et de sécurité pour venir dénoncer les différentes infractions surtout liées aux VBG mais aussi au viol. Nous demandons aux familles, aux parents d’être vigilants mais aussi d’avoir le courage de venir auprès de nos sévices de sécurité pour dénoncer les différents cas de viol dont nos enfants sont victimes », a invité Marie Gomez.

Par ailleurs, le satisfecit “femme courage 2023” a été décerné à la présidente de femmes développement et droits humains en Guinée par l’ambassade des États-Unis, qui l’accompagne depuis ses débuts.

Anne Dudte, première conseillère de l’ambassade des États-Unis en Guinée

« Je suis ravie d’être ici, c’est un honneur de reconnaître Moussa Yéro Bah. Chaque année on a un prix pour une femme courageuse, c’est un prix pour une femme de courage. Donc j’ai eu l’honneur d’assister à cette conférence avec beaucoup d’élèves qui sont tellement engagés pour l’égalité entre les femmes et les hommes, mais aussi pour les droits de l’homme ainsi que la lutte contre les violences basées sur le genre. Et nous les États-Unis sommes un partenaire solide et durable dans cette lutte », a indiqué Anne Dudte, première conseillère de l’ambassade des États-Unis.

Dans la suite de ces activités, 3 conférences sont prévues à Conakry et Coyah pour installer d’autres clubs dans les écoles pour la défense du droit.

Mamadou Yahya Petel Diallo pour Guineematin.com

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