La chape de plomb continue de peser lourd sur les médias guinéens, frappés de restrictions et de brouillage des ondes ces derniers mois. Après l’épisode Guineematin.com, ce sont Espace FM, FIM et Djoma Médias qui sont dans le viseur des ennemis de la presse. Depuis plus de 24h, l’on assiste au retrait de Djoma TV et Djoma FM du bouquet Canal+ « sur instructions des autorités guinéenne ». Une situation qui révolte Alpha Bayo, coordinateur national de la Maison des Associations et ONG de Guinée (MAOG), interrogé à ce sujet par le correspondant de Guineematin.com basé à Kankan.
« Je suis sidéré, je suis abattu par cette décision injustifiée des autorités de la transition. Le retrait de Djoma média sur canal, cela relève d’une absurdité totale », soutient d’entrée cet acteur de la société civile en séjour dans le Nabaya.
Selon Alpha Bayo, Djoma médias ne mérite pas un tel traitement au regard de son rôle dans le débat démocratique dans notre pays. « Nous, en tant qu’organisation de la société civile, nous condamnons cet acte avec la dernière énergie. La MAOG soutient totalement Djoma médias dans cette dure épreuve. Aujourd’hui, nous savons que ce média joue un grand rôle dans le processus de démocratisation de notre pays. Donc pour nous, Djoma médias mérite respect et considération. C’est pourquoi d’ailleurs nous avons fait un communiqué pour condamner cette attitude du gouvernement de la transition », a indiqué Alpha Bayo.
Par ailleurs, ce jeune activiste de la société civile dénonce les difficultés auxquelles la presse est confrontée ces derniers temps en Guinée. « Nous sommes conscients aujourd’hui des bavures que la presse guinéenne est en train de subir dans notre pays. Et, il faut ça cesse. Les autorités de la transition n’ont aucun intérêt d’engager le bras de fer avec les médias. Vous savez, ce n’est pas que Djoma média, il y a des ondes qui sont brouillées par endroit, notamment de FIM FM et Espace Fm. Je pense que les autorités de la transition ont intérêt à trouver un terrain d’entente avec les médias. Ce qui passe maintenant n’est pas ce que Mamadi Doumbouya nous a dit le 5 septembre 2021. En tout cas, si ça continue comme ça, les risques seront très graves pour le peuple de Guinée », a déclaré le coordinateur de la MOAG.
De Kankan, Souleymane Kato Camara pour Guineematin.com
