Abidjan : journalistes et acteurs de la société civile à l’école de la lutte contre la désinformation dans le Sahel

Un atelier régional de renforcement des capacités d’une cinquantaine de journalistes, d’acteurs de la société civile et d’experts en communication sur la lutte contre la désinformation a pris fin hier, jeudi 7 décembre 2023, à Abidjan, en Côte d’Ivoire. Organisé par le National Democratic Institute (NDI) Washington, l’atelier avait pour objectifs de consolider l’intégrité de l’information afin de contrer le recul démocratique dans le Sahel et certains pays voisins, a appris sur place Guineematin.com à travers son envoyé spécial.

Durant trois jours, ces participants, venus du Burkina, du Niger, du Mali, de la Guinée et du pays hôte, se sont penchés sur le thème « malinformation, désinformation et mésinformation : quelles conséquences sur la démocratie en Afrique ? »

Dans sa prise de parole, Ulrike RODGERS, Directrice du programme en Afrique Francophone de NDI Washington, a affirmé que l’idée est de créer une communauté de pratiques pour juguler ce phénomène des MDM (Malinformation, Désinformation et Mésinformation).

Ulrike RODGERS, Directrice du programme de l’Afrique francophone NDI WASHINGTON

« Ce programme est issu de plusieurs programmes que le NDI mène depuis 2014, qui concernait d’abord les trois pays du Sahel (le Burkina, le Niger et le Mali). Mais, vu le développement politique, nous avons décidé d’ajouter la Guinée et la Côte d’Ivoire pour créer un cadre de dialogue et d’échanges entre les organisations de la société civile et les médias sur la question de la désinformation et l’impact sur la démocratie. On a eu une première rencontre de ce genre au mois d’août ici en Côte d’Ivoire. Nous avons vu que pour vraiment créer une communauté vivante d’acteurs de la société civile et des médias, il faut maintenir le rythme, il faut donner des occasions pour qu’on puisse se retrouver. Parce que l’objectif à moyen et à long terme, c’est vraiment de créer un groupe vivant qui échange de manière régulière sur les phénomènes de la MDM (malinformation, désinformation et mésinformation), pour comprendre comment ça se manifeste dans les différents pays. Et, les échanges permettront de voir avec d’autres acteurs, de savoir comment ils s’y sont pris, quelle est leur expérience. Donc, on voudrait créer ce groupe pratique pour les bonnes pratiques comme : les échanges sur la vérification de l’information, les échanges sur les différents défis auxquels sont confrontés les OSC dans les pays participants », a dit la directrice du programme de NDI.

En recevant cette délégation de l’Afrique francophone, François Traoré, Directeur pays résident de NDI Côte d’Ivoire, a tout d’abord souhaité la cordiale bienvenue à ses hôtes. Il a en plus promis la création d’une véritable passerelle à l’effet de lutter efficacement contre la désinformation dans les pays membres.

François Traoré, Directeur résident de NDI Côte d’Ivoire

« Le thème qui nous réunit à cet atelier est un thème d’actualité, et nous suivons avec beaucoup d’intérêt le développement (politique, sécuritaire) dans notre sous-région, le recul de la démocratie et tout cet environnement dans lequel nous vivons nous interpelle. Et, cet atelier pour nous, est une étape importante qui va nous permettre de réfléchir ensemble sur les pistes que nous pouvons ensemble explorer et voir comment nous apportons notre pierre à faire en sorte que nous contribuons tant soit peu à dresser cette question de recul de la démocratie, mais surtout apporter un regard critique sur cette notion de la malinformation et de la désinformation. De nos jours, l’usage des nouvelles technologies, qui est un apanage que nul n’ignore et que nous savons qui crée aussi assez de conséquences ; donc, il est pour nous de pouvoir réfléchir pour que nous-mêmes adressions la question en synergie. Nous avons dans cette salle assez d’expertises en matière de communication, de développement local, en matière institutionnelle. Nous pensons que nous avons tous les documents qu’il nous faut pour réfléchir de façon idoine à ce fléau. Au NDI, nous assumons aussi l’avantage d’être présent dans tous les pays de la sous-région. Nous pensons que nous constituons une véritable passerelle, un mécanisme à travers lequel le NDI peut continuer à travailler avec les communautés à la base, mais aussi à travailler avec les États, les institutions pour que nous puissions apporter une solution pérenne », a laissé entendre François Traoré, Directeur pays résident de NDI Côte d’Ivoire.

Issouf Coulibaly, représentant du ministre de la communication

En représentant le ministre Ivoirien de la Communication à cette rencontre, Issouf Coulibaly, a dit dont espoir de voir les recommandations issues de cet atelier servir à changer les choses. « Le thème de cet atelier représente un intérêt tout particulier pour M. Le ministre Amadou Coulibaly. Depuis son accession à la tête du Ministère de la Communication, il ne ménage aucun effet pour que la jeune génération ait un meilleur usage de l’outil informatique. Et, c’est à juste titre qu’il a annoncé le 21 août dernier, une campagne de sensibilisation dénommée : en ligne, tous responsables. Fort des résultats attendus en cours de consolidation, il s’est engagé à poursuivre avec détermination la sensibilisation de la jeune génération. C’est aussi ici ce qui justifie l’accord qu’il a marqué pour la présidence de cet atelier. Nous espérons que ces jours de réflexion produiront des recommandations capables de lutter efficacement contre la désinformation, une tendance majestueuse visant à déstabiliser et à perturber la culture de démocratie dans nos pays », a dit le représentant du ministre de la Communication à cet atelier.

Mme Randa Farhat, Directrice résidente de NDI en Guinée

Pour sa part, Randa Farhat, directrice pays de NDI en Guinée, a dit ce que la Guinée peut tirer d’une tel atelier. « Nous sommes en Côte d’Ivoire sous l’invitation du bureau de Washington. C’est un programme régional. Ce programme implique essentiellement les pays du Sahel, mais c’était aussi très important d’impliquer la Guinée dans cet atelier sur la désinformation, car partager les informations avec les autres est très important. Comme vous le savez, la désinformation c’est partout, ce n’est pas un phénomène qui est nouveau. C’est seulement qu’il y a de nouvelles chaînes de propagation maintenant. C’est vraiment pour garantir l’intégrité des informations. Cet atelier est important pour la Guinée d’être présente avec leurs collègues des autres pays pour partager l’information tous ensemble et avoir les différentes idées dans chaque pays », a martelé la directrice de NDI Guinée.

À la clôture de la conférence régionale à Abidjan, au nom des participants, Mahamane Hameye Cissé a remercié les organisateurs pour l’accueil et la qualité des travaux.

Malick DIAKITE pour Guineematin.com

Tél : 626-66-29-27

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