Cliniques privées clandestines : la tumeur du système de santé ivoirien

En Côte d’Ivoire (comme dans la plupart des pays d’Afrique subsaharienne), les cliniques privées ont connu une floraison fulgurante durant la dernière décennie. Ces structures sanitaires pullulent surtout en zone urbaine, même si elles sont en train de s’implanter à qui mieux mieux en milieu rurale. Leur proximité avec les populations dans les quartiers leur confère une certaine affluence au détriment des structures sanitaires publiques. Et pourtant, la plupart de ces cliniques privées exercent en toute illégalité. Ce sont majoritairement des cliniques clandestines qui ne disposent d’aucun document administratif. Le gouvernement ivoirien vient même d’ordonner la fermeture de 1022 structures sanitaires privées dans le pays. Il a aussi promis d’engager des poursuites judiciaires à leur encontre.

Selon le rapport 2022 du Conseil national des droits de l’homme sur l’environnement global des structures privées de santé en Côte d’Ivoire, « sur un total de 1464 structures sanitaires privées à l’intérieur du pays, 343 ont une existence légale, 99 exercent avec un agrément provisoire et 1022 ne disposent d’aucun document administratif et exercent dans l’illégalité ».

Ces cliniques privées poussent partout sur le territoire ivoirien. Et, certaines d’entre elles, bien qu’installées illégalement, jouissent d’une certaine notoriété auprès des populations. Certains patients préfèrent les soins administrés dans ces structures sanitaires aux prestations dans les hôpitaux publics.

En mai 2023, la direction des établissements privés et des professionnels sanitaires du pays estimait que 60% du nombre de soins à Abidjan est administré par les cliniques privées. Et, « au niveau national, 40% du nombre de soins était fait par le secteur privé ».

Ceci dénote de la confiance que les populations accordent aux structures sanitaires privées. Mais, depuis quelque temps, le gouvernement ivoirien est vent debout contre les claniques clandestines. Il a récemment lancé une opération dénommée « Zéro Clinique illégale d’ici 2025 » dans le pays. Et, dans le cadre de cette opération qui vise à protéger et à sauver la vie des populations, des missions de contrôle sont constamment déployées sur le terrain pour vérifier la situation des structures sanitaires privées.

Au sortir du Conseil des ministres hier, mercredi 6 décembre 2023, le gouvernement ivoirien a ordonné la « fermeture de 1022 structures sanitaires privées qui ne disposent d’aucun document administratif et qui exercent dans l’illégalité ». Il a aussi ordonné des poursuites judiciaires contre ces structures sanitaires privées. L’annonce de toutes ces mesures a été faite par Amadou Coulibaly, le ministre de la communication et porte-parole du gouvernement.

Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com

Tel : 622 97 27 22

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