Oumar Bobo Baldé (vendeur de médicaments à Madina) à la CRIEF : « je regrette amèrement d’avoir fait ce commerce »

Le procès des dix (10) vendeurs de médicaments se poursuit à la Cour de répression des infractions économiques et financières. Ils sont jugés pour des faits présumés « d’atteinte à la santé publique, usurpation de fonction, exercice illégal de la profession de pharmacien et complicité », rapporte Guineematin.com à travers son reporter dépêché à la CRIEF.

Ce mardi, 12 décembre 2023, c’est Oumar Bobo Baldé, âgé de 59 ans et père de 8 enfants, qui a ouvert le bal pour les 7 prévenus devant être entendus dans cette affaire. A la barre, il dit regretter “amèrement” d’avoir vendu des médicaments, « Je n’ai pas les facultés de vendre des médicaments parce que je ne suis pas pharmacien. Je fais ce métier par manque de moyens. Je regrette amèrement d’avoir fait ce commerce », a-t-il dit.

Cet époux de deux femmes explique qu’il parvenait à faire vivre sa famille en exerçant cette activité dont il est privé aujourd’hui.

« Grâce à l’aide de Dieu, avec le peu de médicaments que j’avais, je parvenais à subvenir aux besoins de ma famille », a ajouté M. Baldé.

Il est succédé par Alpha Abdoulaye Diallo, vendeur de matériels médicaux (tensiomètres, Cotton, bavettes et bandes) à Madina. « Ce sont les médecins qui viennent acheter chez moi (…). Si on me rend le matériel médical-là, je vais le jeter à la mer à cause des souffrances que je suis en train de subir. Si je sors d’ici, même à Madina je ne partirai pas », a-t-il fait savoir.

De son côté, Ibrahima Sory Baldé a signifié à la Cour qu’il avait des médicaments en stock qu’il cherchait à liquider. Et qu’il était même en train de vendre désormais du matériel électrique.

Après ce troisième prévenu, c’est Abdoulaye Djibril Diallo, se disant vendeur de matériels médicaux (blues, ciseaux, pinces) qui est venu à la barre. Il soutient que plusieurs fois des gendarmes lui ont dit qu’il n’avait pas de problèmes puisqu’il ne vend pas de médicaments.

Pour sa part, Amadou Sarah Dramé, vendeur de bijoux selon lui, dit avoir été arrêté à côté d’une boutique de vente de médicaments où il est allé chercher de l’argent (115 100 000 GNF). Argent qui lui a été confié. Il dit avoir été arrêté à cause de son argent.

Mais après environ une heure à la barre, le vieil homme reconnaît finalement être vendeur de médicaments. Il indique avoir eu peur c’est pourquoi il a dit qu’il était vendeur de bijoux.

Aboubacar Nabé est l’avant dernier à comparaître dans cette affaire. Il admet sans ambages être vendeur de produits pharmaceutiques, mais précise qu’il voulait les liquider pour continuer d’investir dans sa plantation à Banko. Pris d’émotions, il fond en larmes à la barre.

C’est Elhadj Boubacar Bah qui a bouclé la phase des débats dans cette affaire. Dans un premier temps, il indique être marchand de matériels électriques entre des vendeurs de médicaments à Madina. Mais à la suite des nombreuses questions de la Cour, mais surtout du témoignage de son co-accusé Oumar Bobo Baldé qui a affirmé qu’il vend des produits pharmaceutiques, il s’est rétracté pour avouer qu’il est vendeur de médicaments.

Les avocats de la défense ont estimé que le dossier pouvait être plaidé rapidement aujourd’hui, mais le parquet a fait valoir les nouvelles mesures de sécurité à la maison, qui imposent que les détenus y soient avant 16h30, pour demander le renvoi au jeudi pour plaidoiries et réquisitions. Les avocats de la partie civile (agent judiciaire de l’État) sont allés dans le même sens.

Ainsi, la Cour a déclaré les débats clos et renvoyé la cause au jeudi 14 décembre pour plaidoiries et réquisitions.

Depuis la CRIEF, Mamadou Yahya Petel Diallo pour Guineematin.com 

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