TPI de Kaloum : Mamadama Bangoura jugée pour « rébellion et occupation illégale du terrain d’un Libanais à Sandervalia

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Trimballée en justice par Mohamed Faouaze, un opérateur économique libanais, Mamadama Bangoura a comparu hier, mercredi 13 décembre 2023, devant le tribunal correctionnel de Kaloum. Elle y est poursuivie pour « rébellion et occupation illégale » d’un terrain à Sandervalia (dans la commune de Kaloum). Mais, elle réfute ces faits articulés contre elle devant cette juridiction, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Cette affaire de terrain oppose Mohamed Faouaze et certains habitants du quartier Sandervalia. Le plaignant accuse ses voisins de l’empêcher de jouir de sa propriété et indexe Mamadama Bangoura comme le cerveau de cette opposition. Mais, la prévenue ne reconnait pas ces faits.

« Je ne connais pas Faouaze, moi je ne suis pas sur le terrain, ce n’est pas moi qui ferme le terrain, je ne sais pas s’il a un terrain là-bas. Donc, je ne connais rien. Aussi, je n’ai pas empêché Mohamed Faouaze de jouir de son terrain… Il y a une grande route qui nous sépare, c’est cadenasser et il y a des tôles. Ce jour, je n’étais pas là-bas. Je n’ai jamais vu un huissier, ni manifester une rébellion pour dire qu’il n’y aura pas de travail là-bas… Même une seule fois je n’ai été convoquée. Je me demande pourquoi je suis là », a-t-elle déclaré à la barre

Dans sa plaidoirie, l’avocat de la partie civile, Me Koï koï, a demandé l’accès de Mohamed Faouaze sur son terrain.

« Nous avons déjà justifié devant le tribunal que Faouaze est propriétaire d’un terrain à Sandervalia, plusieurs décisions de justice l’ont confirmée, et par voie d’huissier de justice une exécution a été faite. Mais par contre, des personnes se sont opposées à cette exécution, on a dit qu’il y a un groupe de femmes scandant des slogans. Donc, nous avons formulé une plainte… L’huissier a fait son travail, on s’est dirigés vers la police, des investigations ont été faites, et Mamadama Bangoura a été retrouvée sur les lieux, elle fait partie des groupes de femmes qui bloquent la rentrée et la sortie de Mr. Faouaze. Il y a des milliers de gens dans Conakry, elle a dit qu’elle loge tout près, elle connaît les lieux, elle fait l’innocente… Nous ne voulons pas nous rendre justice, on vient pour qu’on soit en possession de notre terrain… Il y a eu un groupe, et elle s’est retrouvée là-bas, elle est hostile. C’est pour nous permettre de jouir pleinement de notre propriété. Et nous demandons 500 millions pour réparation », a-t-il plaidé.

Dans ses réquisitions, le ministère public a demandé au tribunal de renvoyer Mamadama Bangoura des fins de la poursuite pour des délits non constitués.

« Mr. Faouaze se dit propriétaire d’un immeuble… Le terrain faisait l’objet d’un litige. Litige dans lequel il a porté plainte contre les héritiers de Facinet Sylla, tous décédés. Et, il voulait rentrer en possession de son terrain… Il a porté plainte contre certaines personnes. Après rapprochement, on s’est rendu compte que le nom de Mamadama Bangoura ne se trouve pas dans les plaintes. Puisqu’il s’agit de rébellion, à partir du moment que le tribunal est saisi, nous allons observer le comportement de la prévenue… Il est évident que Mr. Faouaze est perturbé dans sa jouissance… Il se trouve au-delà de la plainte, il a dépêché un huissier de justice pour voir jusqu’à quel niveau la jouissance est troublée. L’huissier a mentionné plusieurs femmes et hommes sur les lieux scandant des slogans contre Mr. Faouaze. Il y a eu des barricades empêchant toutes circulations. Quelque part, il n’y a pas eu de sérieux dans cette affaire… Dans ce cas, de renvoyer Mamadama des fins de la poursuite des délits non constitués. Il n’est pas acquis dans les débats que Mamadama Bangoura faisait partie de ses groupes », a dit le procureur Mohamed Bangoura.

Dans la plaidoirie, l’avocat de la défense Me Soumah, a abondé dans le même sens que le ministère public en demandant au tribunal de renvoyer sa cliente des fins de la poursuite pour délit non constitué.

« C’est un procès basé sur des hypothèses, ils (la partie civile) utilisent des raccourcis… Cette procédure est irrégulière, la plainte déposée n’y est pas. Mais quand quelqu’un d’autres a plus de relation, plus d’argent, on biaise les procédures… Pendant qu’elle est en détention, ses enfants ne bénéficient d’aucune éducation. Il n’y en a jamais eu la moindre preuve contre elle. Nous vous prions d’appliquer l’article 544 et de la renvoyer pour des délits non imputable », a-t-il indiqué.

Finalement, le tribunal a déclaré Mamadama Bangoura non coupable et la renvoie des fins de la poursuite pour délit non constitué.

Ismael Diallo pour Guineematin.com

Tel : 624693333

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