Drame de Kaloum : « les sinistrés sont en colère, nous n’avons rien », dénonce le Chef de quartier de Coronthie

Le quartier Coronthie 1 est la localité la plus impactée de l’incendie enregistré au dépôt de carburant dans la nuit du 17 au 18 décembre 2023 à Conakry. Depuis la survenue de ce drame, les secours s’organisent et une véritable chaîne de solidarité se met en place pour soutenir les sinistrés de Kaloum.

Elhadj Momo Soumah, président du Conseil de quartier de Coronthie 1, encore sous le choc, interrogé par des journalistes de Guineematin.com hier, mercredi 20 décembre 2023, dénonce les conditions pénibles dans lesquelles vivent ses concitoyens.

Elhadj Momo Soumah, Chef de quartier Coronthie

« Nous remercions  notre Créateur qui nous a sauvé la vie. Dans notre quartier, le plus impacté, il y a eu un mort. C’est Mabinty Sylla, une vieille hypertendue qui a piqué crise dès après l’explosion. Il y a eu des blessés. Après l’explosion, les gens ont fui pour aller en haute banlieue. Il y en a qui ont laissé la maison ouverte pour partir. Beaucoup de nos habitations ont été impactées. Il y a eu beaucoup de dégâts. Dans la journée du mercredi 20 décembre, beaucoup sont revenus et les blessés ont été pris en charge. Des ambulances sont passées pour les envoyer au centre de santé de Kaloum. Au Petit Bateau qui relève du quartier Coronthie 2, il y a eu beaucoup de morts et de personnes brûlées », a expliqué Elhadj Momo Soumah.

Parlant de la distribution de la nourriture, ce responsable local déplore la façon dont l’aide est donnée aux sinistrés.

« Quand les camions transportent la nourriture, avant qu’ils n’arrivent au lieu à Coronthie 1 et plus précisément le secteur 3 Momo Camara qui est le plus impacté, les jeunes s’acharnent et débarquent tout à leur niveau. La nourriture n’arrive pas aux sinistrés. Nous avons de la peine à trouver à manger. C’est la colère partout ici. Le courant est coupé, tu ne peux pas garder à manger. Le marché ne fonctionne pas. Même si tu as de l’argent, tu ne peux pas acheter à manger», souligne le Chef de quartier de Coronthie, assis dans un couloir, entouré de quelques-uns de ses membres.

Déjà sur le terrain, des structures étatiques comme le Fonds social, l’Agence nationale de l’inclusion économique et sociale (ANIES), la croix rouge et des ONG continuent de sillonner le quartier pour recenser les sinistrés.

« Tous ceux-ci sont là, ils sont en train de travailler sur le terrain. Ils n’ont pas fini. Puisque s’ils finissent, ils vont me présenter les listes, je signe et cachète. Ils me laissent une copie. C’est à partir de là que je peux savoir combien de sinistrés sont pris en charge parmi les 12 mille habitants de mon quartier. Pour organiser la distribution de l’aide, nous voulons être associés par les autorités. Nous voulons que les équipes qui viennent nous associent. C’est nous qui connaissons les gens qui habitent notre quartier composé des secteurs Momo Camara, Karamoko Cissé (CCK) et Soriba Touré. Les camions de vivres rentrent par le quartier Coronthie 2, avant qu’ils n’arrivent à Coronthie 1, il se trouve que c’est fini. Il y a des cantines humanitaires qui sont installées. Les gens viennent préparer pour distribuer le repas. Mais c’est insuffisant. Ce que nous voulons, c’est d’être associés intimement dans la distribution de l’aide pour éviter des frustrations et la colère des populations », a demandé Elhadj Momo Soumah aux autorités.

Abdallah Baldé pour Guineematin.com

Tél : 628 08 98 45

Facebook Comments Box