Sangaredi (Boké) : 77 mariages, 156 naissances, 7 décès enregistrés en 2023

Dans la commune rurale de Sangaredi (dans la préfecture de Boké), la déclaration des décès est encore un véritable défi. En 2023, seuls 7 cas de décès ont été enregistrés par l’État civil de zone minière. Ce qui est loin de refléter la réalité du terrain.

Dans un entretien accordé à Guineematin.com, Mamadou Saliou Pethé Bah, le chargé de l’État civil de Sangaredi, est revenu sur ces statistiques. Il a aussi fait mention du nombre de mariages et de naissances dans cette commune rurale au cours de l’année qui vient de tirer sa révérence.

« Du mois de janvier jusqu’à maintenant au niveau de naissance de 0 à 6 mois, nous avons 456. Au niveau de jugement supplétif, nous avons fait la transcription de 183. Le cas des décès, on était en insuffisance de registre depuis près d’une année. C’est tout récemment qu’on a bénéficié d’un registre de cas de décès. Pour le moment on en a que 7. En ce qui concerne les mariages, il y en a eu 77. A chaque fin de mois, il y a un rapport que nous devons établir en fonction des registres que nous avons utilisés. Donc, il y a un montant qui revient à la commune. Avec notre rapport mensuel, nous pouvons verser un montant qui varie entre 500 000 et 800 000 GNF.

Les tarifs que nous utilisons sont : Décès 5000 GNF, l’extrait de naissance de 0 à 6 mois 10 000 GNF et l’acte de mariage à 50 000 GNF. Par exemple, si la personne est née à Sangaredi, nous lui livrons ici l’extrait de naissance ordinaire qu’il va envoyer à la justice de Boké et ils feront le jugement. Maintenant 10 jours après, la personne revient avec le jugement supplétif et on fait la transcription ici à 15 000 GNF. Le taux de fréquentation est très faible, vu la grandeur de la ville aujourd’hui. Mais, je crois tout cela est dû au manque d’information et de sensibilisation à côté des parents et des citoyens, parce que le premier droit d’un enfant c’est son nom et l’extrait de naissance. C’est une situation qu’il faut revoir et améliorer pour qu’on puisse enregistrer les cas de naissance et autres…

Sangaredi n’a pas un centre d’enregistrement biométrique de fait d’État civil. En ce qui concerne la mise en place de ce service, nous avons fait des propositions au maire afin de remonter l’information, parce que vu la population de Sangaredi, c’est nécessaire que nous ayons ici un centre opérationnel pour les faits biométriques. Autres difficultés, si vous rentrez dans un bureau d’Etat civil où il n’y a même pas un ordinateur ou bien une imprimante est un grand handicap pour nous. L’Etat civil aussi a besoin de formation même si c’est trimestriel à tout moment pour que le service fonctionne très bien », a dit Mamadou Saliou Pethé Bah.

Par ailleurs, le chargé de l’État civil de Sangaredi a évoqué l’insuffisance du personnel et la non prise en charge par l’Etat de l’effectif existant.

« On a un personnel suffisant. Les 5 personnes qui sont là, les opérateurs de saisie et autres sont tous des contractuels. On a une volontaire. Le premier officier chargé de l’État civil qui était là a fait 35 ans de service ici sans être titulaire. Vraiment nous demandons à l’Etat, surtout au ministre de l’administration du territoire et de la décentralisation, de renforcer les capacités de l’État civil pour que ce service soit plus opérationnel pour la population. Par exemple construire des centres secondaires d’État civil et enfin recruter le personnel qui est en activité. Vous voyez avec une telle population de Sangaredi que nous avons aujourd’hui, alors s’il y a un seul centre d’enregistrement de fait d’État civil, c’est une véritable difficulté surtout pour les villages environnants… En ce qui concerne la sensibilisation, nous devons normalement avec le personnel de la santé organiser des campagnes d’information de la population, expliquer l’importance de l’enregistrement des faits d’État civil », a conclu Mamadou Saliou Pethé Bah.

De retour de Sangarédi, Amadou Baïlo Batouala Diallo pour Guineematin.com

Tel : (00224) 628516796

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