Née de l’explosion du principal dépôt d’hydrocarbures de Kaloum, une crise de carburant secoue la Guinée depuis le 18 décembre dernier. Et, cette crise impacte sérieusement les activités de pêche artisanale dans le pays. En tout cas, dans la préfecture de Boffa, cette crise est en passe d’engendrer un manque de poissons sur le marché local. Déjà, le poisson commence à se faire dans cette préfecture, a appris Guineematin.com à travers son correspondant à Boffa.
Dans cette préfecture ouverte à l’océan atlantique, la pêche artisanale est une activité de choix des populations. A bord des pirogues ou de barques en bois, des pêcheurs s’aventurent quotidiennement en mer à la recherche du poisson. Mais, depuis près de trois semaines, ces barques motorisées ne parviennent pas à quitter les différents ports de la zone. Et pour cause, les pêcheurs peinent à trouver du carburant pour les voyages en mer. La ville de Boffa connaît une pénurie de carburant depuis l’explosion du dépôt d’hydrocarbures de Conakry.
« Il y a de cela deux semaines que les pirogues ne sortent pas sur la mer. Nous, notre réservoir c’est le jerrican. Mais, à la station-service, on ne nous sert pas, on peut faire toute une journée sans avoir même un demi litre d’essence. Nous sommes mis à l’écart, voire même abandonnés. C’est ce qui fait qu’il n’y a pas de poisson aux marchés », a déploré Idrissa Bangoura, chef du port central de Boffa.
En plus du port central de Boffa, les ports artisanaux de Saka, Koukoudé et Bongolon sont impactés par cette crise de carburant qui immobilise leurs barques de pêche. Et, cette situation commence déjà à avoir des répercussions sur le marché local.
« Le poisson se fait rare et les prix grimpent du jour au lendemain. Avant cette crise de carburant, on voyait de bons poissons et les prix étaient abordables. Et puis, le marché grouillait d’acheteurs. Nous prions Dieu de sauver la Guinée de cette crise, parce que tout est cher », a indiqué Salematou Sylla, vendeuse de poisson.
De Boffa, Lato Camara pour Guineematin.com
