Tribunal de Kindia : « En 2023, nous avons traité 44 cas de criminalité, dont 26 viols »

Au compte de l’année 2023, de très nombreux dossiers criminels mais aussi des cas de vol, de stellionat, entre-autres, ont été traités au tribunal de première instance de Kindia. Au total, 514 procès-verbaux concernant des affaires criminelles et correctionnelles ont été reçus au parquet, avec les infractions de vol qui sont les plus récurrents. C’est une annonce faite ce vendredi, 05 janvier 2024, par le Substitut du procureur de la République près le tribunal de première instance de Kindia, Sidy Mohamed Bah, dans un entretien accordé à Guineematin.com à travers son correspondant dans la préfecture.

Du 1er janvier au 31 décembre 2023, de nombreux dossiers ont été traités par le parquet du tribunal de première instance de Kindia. « Au total, nous avons reçu des PV allant jusqu’à 514 du 1er janvier au 31 décembre 2023 concernant des affaires correctionnelles et criminelles. Ce sont 126 cas de vols, 56 cas de stellionat, 44 cas de criminalité, dont 26 viols. A préciser que 366 décisions au correctionnel et 15 décisions au criminel ont été rendues par le tribunal. Les infractions les plus courantes à Kindia, c’est l’affaire de vol », a déclaré Sidy Mohamed Bah, substitut du procureur.

Par ailleurs, le magistrat est revenu sur les rapports qui existent entre le parquet du tribunal de Kindia, les forces de défense et de sécurité ainsi que les autorités administratives et locales. « Les rapports entre le parquet de Kindia et les autorités sont les plus simples et meilleurs. Étant donné que les unités d’enquêtes sont sous notre responsabilité, que sont la gendarmerie et la police ; en dehors de la CMIS et la BAC qui ne sont pas des unités d’enquête mais plutôt des unités d’intervention, qui sont aussi sous notre responsabilité dans la mesure où nous avons besoin de leurs aides, le rapport est magnifique. Parce que nous donnons des ordres et elles les respectent et le font très bien. Nous avons donné des ordres allant jusqu’à 700 et plus de 500 ont été respectés. Et avec les autorités locales, le rapport est très magnifique. Chacun respecte les injonctions du tribunal. Que ça soit des affaires pénales ou civiles. Nous remercions la population de Kindia pour ça », a déclaré Sidy Mohamed Bah.

Malgré tous les efforts, force est de constater que Kindia est devenu une zone de banditisme, de criminalité et de trafic de la drogue. Le substitut du procureur annonce des mesures pour lutter contre ce fléau en 2024. « Il est vrai que chez nous, il y a plus de banditisme à Kindia, comme la présence de la drogue dure qu’on appelle Kusch. Mais le banditisme n’est pas aussi comme ça que dans les autres juridictions. Dans notre statistique annuelle, l’infraction la plus récurrente, c’est le Vol. On a eu plus 126 PV de vols. Après le vol, on a d’autres infractions comme le stellionat (occupation illégale des domaines), 56 cas ; et tant d’autres infractions. Pour la lutte contre ces fléaux, il y a la présence de la BAC 24 depuis 2023. Et depuis son arrivée, nous assistons à une déferlante, une présence concrète de cette unité sur tout le territoire de Kindia. En dehors de cela, nous avons mis en place des unités qui bougent à Kindia dès 20h. Il y a des barrages un peu partout pour la sécurité de la population. Les jeudis de chaque mois, il y a une réunion du conseil de sécurité dans laquelle se trouvent le gouverneur, le procureur et tous les commandants des unités qui sont ici et les commissaires de police. À travers cela, les stratégies qui sont mises en place permettent aujourd’hui de lutter contre le banditisme », a fait savoir Sidy Mohamed Bah.

En outre, le substitut du procureur a mis l’occasion à profit pour exprimer les difficultés rencontrées dans l’exercice de la mission. « Les difficultés sont de deux ordres. La première, si les unités d’enquête n’ont pas à leur disposition des véhicules, n’ont pas de dotations pour qu’elles puissent aller chercher quand il y a des mandats d’arrêts, pour aller chercher des intéressés dans les quartiers et dans les villages, c’est difficile. Donc, c’est une des difficultés. Nos unités ne sont pas dotées en moyens techniques. Deuxième problème, c’est lorsqu’ils ont besoin d’expertise. Par exemple l’expertise à Orange. Quand il y a vol de téléphone, ça retarde un peu. Deuxième phase de difficultés, c’est avec la population. Parfois, la population est au courant qu’il y a un nid de bandits quelque part. Mais elle ne nous informe jamais. Si la population ne participe pas à la dénonciation des infractions, cela va être un obstacle pour le ministère public », a dit le magistrat.

Depuis Kindia, Amadou Baïlo Batouala Diallo pour Guineematin.com

Tél. : (00224) 628 516 796

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