Conakry : 2 Guinéens et 5 Maliens jugés pour « acte de terrorisme » au tribunal de Kaloum

Deux (2) guinéens et cinq (5) ressortissants maliens sont jugés au tribunal criminel de Kaloum, à Conakry, pour faux en écritures privées et acte de terrorisme. A l’audience d’hier, mardi 09 janvier 2024, trois des accusés, tous maliens, ont nié les faits mis à leur charge. Pourtant, le parquet de Kaloum les poursuit pour relations présumées avec le Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans, a appris sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Les accusés dans cette affaire sont : Alhassane Diakité, Moussa Sangaré, Boukary Diakité, Hamidou Sidibé, Issa Sangaré, Nounkè Camara et Alpha Diakité. Selon nos informations, ils ont tous tracés à travers leurs numéros de téléphone et interpelés par les services de renseignements. Se disant éleveurs, ils évoluent dans les préfectures de Mandiana, Siguiri et Kankan. Ils sont soupçonnés et inculpés d’incitation aux actes de terrorisme en vue d’une insurrection générale en Guinée. Ils ont été transférés à Conakry et mis sous mandat de dépôt le 7 décembre 2022.

Selon l’ordonnance de renvoi du cabinet d’instruction, les 7 accusés seraient en lien avec le mouvement terroriste dénommé « Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans ».

Le premier accusé à faire sa déposition, Alhassane Diakité, de nationalité malienne, éleveur de bœufs à Mandiana, a nié tout contact avec une entreprise terroriste. « Je ne connais pas de terroristes et je ne travaille pas avec eux. Moi, je suis un éleveur. Cela fait 9 ans que je pratique cette activité dans la préfecture de Mandiana. Un jour, quelqu’un m’a juste appelé au téléphone pour e dire qu’il voulait me voir. Quand je suis arrivé, ils m’ont mis aux arrêts », a-t-il dit.

À la question du tribunal de savoir s’il a des contacts dans d’autres pays, l’accusé répond par la négative. « Je n’ai aucun contact à l’intérieur avec qui que ce soit. Il n’y a que la famille que j’appelle de temps à autre au Mali pour prendre de leurs nouvelles… »

Ensuite, c’est Moussa Sangaré qui a livré sa version des faits dans cette affaire. Il dit avoir été arrêté dans un village quand il partait prendre son bain. Jugé pour les mêmes faits, l’accusé a tout nié en bloc. « Je ne suis pas terroriste et je ne travaille pour aucune organisation terroriste. Je ne connais rien de cette affaire. Un jour, à mon retour du travail le soir, j’ai reçu la visite des agents de sécurité alors que j’étais sur le point d’aller me laver. Ils ne m’ont rien dit par rapport aux raisons de mon interpellation. Je leur en ai demandé les raisons, ils m’ont répondu qu’ils n’ont rien à me dire. De là, ils m’ont conduit à Mandiana puis à Kankan, avant de nous transférer à Conakry, précisément au PM3 de Matam où on a été entendu. Je ne suis en contact avec aucun terroriste au Mali. Il n’y a que ma mère et ma femme que j’appelle souvent pour m’enquérir de leurs nouvelles. À part elles, je ne suis en contact avec personne d’autre dans n’importe quel pays. Depuis ma naissance, je n’ai jamais touché à une arme encore moins manipulé une bombe », a déclaré Moussa Sangaré.

Même son de cloche chez Boukary Diakité, se disant également éleveur à Mandiana. « Je ne suis pas associé à un terroriste. Depuis 9 ans je ne pratique que cette activité d’élevage jusqu’à mon arrestation. Je n’ai jamais manié une arme dans ma vie. Si ce n’est pas à la télévision, je n’ai jamais vu une bombe », soutient-il.

Au terme de l’interrogatoire de ces trois accusés, le tribunal a renvoyé le dossier au 23 janvier 2024 pour la suite des débats.

Malick DIAKITE pour Guineematin.com

Tél : 626-66-29-27

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