Manque de personnel de santé à Labé : « pour un besoin de 1 347 agents, nous n’évoluons qu’avec 570 agents »

Au compte de l’année 2023, l’Inspection régionale de la santé (IRS) de Labé a mené plusieurs activités et fait plusieurs réalisations. Malgré les efforts déployés sur le terrain, de nombreux défis subsistent en termes d’infrastructures mais aussi de manque de personnel dans les structures sanitaires. Pour un besoin de 1347 agents, la région n’en compte que 570. C’est une annonce faite par Dr Kassié Fangamou, inspecteur régional de la santé de Labé, dans un entretien accordé au correspondant de Guinematin.com basé dans la préfecture.

L’Inspection régionale de la santé de Labé est l’organe de coordination des activités de la santé de la région. Le numéro un de ce service, Dr Kassié Fangamou, est revenu sur certaines actions réalisées dans la région.

« L’inspection régionale de la santé couvre les cinq préfectures de la région avec une population estimée, en 2023, à 1 million 286 mille 939 habitants. Sur le plan infrastructurel, nous avons quand-même eu quelques projets de construction et de rénovation de quelques infrastructures, notamment la construction du centre de santé amélioré de Dougountouny, dans la préfecture de Mali ; le centre de santé amélioré de Koïn, dans la préfecture de Tougué pour lequel les travaux avancent très bien. Nous avons aussi deux autres infrastructures qui sont en cours de réalisation pour lesquelles les travaux ont retardé. Il s’agit du centre de santé amélioré de Teliré et de Donghol Sigon, dans la préfecture de Mali. Mais, une mission était déjà passée pour pouvoir relancer et finaliser ces infrastructures », a fait savoir Dr Kassié Fangamou.

Par ailleurs, l’inspecteur régional de la santé est revenu sur d’autres actions en cours de réalisation et qui auront des impacts à l’avenir. « Les autres centres de santé ont bénéficié, au courant de l’année 2023, d’équipements de la part de l’Etat et de nos partenaires techniques et financiers. Nous avons également bénéficié de deux autres infrastructures durant l’année 2023. Il s’agit du centre d’hémodialyse à l’hôpital régional de Labé qui est en cours dont les travaux se situent autour de 70 voire 75 %, et l’unité de prise en charge des personnes vivant avec le VIH dont les travaux sont complètement terminés. Tout ce qui reste, c’est de le meubler et de mettre en service cette infrastructure au bénéfice des populations.

En 2023, il y a aussi eu la pause de la première pierre de l’hôpital régional à caractère universitaire de Labé. Tout ce qui reste maintenant, c’est le démarrage des activités ; sinon, toutes les études sont clauses, le plan de mise en œuvre de ce chantier est déjà fait et on attend le démarrage qui va intervenir très bientôt sur ce site. Ce qui va permettre aux services de santé de prendre en charge certaines pathologies que nous ne sommes pas en mesure de prendre en charge dans la région. Il faut aussi dire que durant 2023, nous avons été confrontés à des cas d’épidémies, notamment la coqueluche dans les préfectures de Lélouma et Mali, que nous avons réussi à éteindre. Il y a eu aussi une épidémie de rougeole dans la préfecture de Labé et précisément à Dara Labé que nos équipes ont réussi à maîtriser », a indiqué notre interlocuteur.

Cependant, un certain nombre de défis restent à relever. « Nous avons quelques défis en matière d’infrastructures sanitaires dans la région. Il s’agit des deux nouveaux centres de santé qui ont été intégrés en 2021 et 2023. Il s’agit du centre de santé rurale de Badougoula et celui de Tarambaly, érigé en centre de santé le 5 février 2023. Ces deux centres de santé ruraux ont besoin d’une infrastructure adaptée pour pouvoir répondre aux besoins de soins de santé primaire digne d’un centre de santé. Nous avons aussi d’autres centres de santé qui ont quand même besoin de construction et d’extension. Il s’agit du centre de santé de Kansaghil, dans Tougué, qui depuis son intégration, n’a pas connu une amélioration en terme d’infrastructures, mais aussi quelques besoins d’équipements », déclare Dr Fangamou.

Au terme des activités courant 2023, l’inspecteur régional de la santé de Labé a fait état d’un certain nombre d’indicateurs et des défis liés aux ressources humaines. « Ce sont, entre autres, la disponibilité en médicaments essentiels mais aussi le taux de consultation prénatale numéro 4 pour les femmes enceintes où nous sommes passés de 58% en 2022 à 71 % en 2023. Le taux d’accouchement assisté avec un objectif national de 70 %, et la région de Labé est à 69%. Nous avons quelques défis auxquelles nous avons été confrontés. Le premier, il s’agit de l’interférence des multiples activités des programmes et des projets. L’autre défi, c’est la disponibilité des ressources humaines. Nous sommes en insuffisance de ressources humaines. Pour toutes les catégories confondues, nous avons besoin de 1 347 agents, et au jour d’aujourd’hui nous évoluons avec 570 agents. Cela est dû par la mutation d’agents vers la zone de Conakry sans être remplacés et des agents mutés dans des préfectures lointaines qui, malheureusement, ne restent pas. L’autre défi, c’est le retard dans la mise à disposition des fonds pour les activités et le manque d’une chaîne de froid régionale pour la conservation des vaccins », a expliqué Dr Fangamou.

Pour ce qui est des perspectives, l’inspecteur régional de la santé précise : « nous voulons maintenir les acquis parce que nous avons déjà élaboré les plans d’action opérationnelle pour toutes les structures et nous sommes à l’attente du financement pour pouvoir continuer les activités. Aux populations, je les exhorte à croire à notre système sanitaire et d’accepter surtout les conseils du personnel sanitaire… »

Depuis Labé, Alpha Boubacar Diallo pour Guineematin.com

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