Vol à Cofina S.A : la partie civile réclame plus de 2 milliards GNF aux prévenus

Le procès des anciens employés de la Compagnie financière africaine (Cofina S.A), société de microfinances, a amorcé son dernier virage ce mercredi, 10 janvier 2024, au tribunal de Dixinn. La partie civile dans cette affaire réclame la somme de 750 millions de francs guinéens à titre principal et le paiement d’un milliard 500 millions de francs guinéens de dommages et intérêts. Pourtant, les 4 prévenus dans cette affaire n’ont cessé de clamer leur innocence, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Les prévenus dans cette affaire sont Kerfalla Diané, Sira Keïta, Alhassane Coumbassa et Aïssatou Fofana. Ils sont poursuivis par leur ancien employeur, la Cofina S.A, d’avoir décaissé, en mars 2020, un montant de 600 millions de francs guinéens au préjudice de la société Soguiprem. Ces quatre prévenus, qui comparaissent tous libres, ont plaidé non coupables depuis le début du procès au mois de mars 2023.

Après la déposition des prévenus et les témoins lors des audiences précédentes, le tribunal a déclaré les débats clos ce mercredi, 10 janvier 2024. Les réquisitions et plaidoiries ont été entamées aussitôt après.

En présentant ses plaidoiries, le conseil de la partie civile a dit que les actes posés par les prévenus ont causés des conséquences « hautement pécuniaires et morales » à Cofina. L’avocat demande au tribunal de les condamner solidairement au paiement de la somme principale de 750 millions de francs guinéens et à un milliard 500 millions de francs guinéens à titre de dommages et intérêts.

Pour sa part, le ministère public représenté par Mamadou Hady Diallo a fait remarquer au tribunal que les montants de 600 millions de francs guinéens ont été payés à Kerfalla Diané, un des prévenus, à travers sa pièce d’identité qui a servi de fond du dossier.

« La caissière qui est venue témoigner à la barre a confirmé avoir payé le montant à Kerfalla Diané et que c’est sa carte d’identité qui était le fond du dossier. Les faits de vol sont établis à l’encontre de Kerfalla Diané. Il a agi avec la complicité de Alhassane Coumbassa, responsable des opérations. N’eût été l’approbation de Alhassane Coumbassa, n’eût été la validation de Coumbassa, ce montant n’allait pas être payé. En validant le paiement de ce montant sans aucune procédure régulière interne, il a facilité, aidé à la commission de l’infraction…

Pour Sira Keïta, chargée de clientèle, et Aïssatou Fofana, cheffe d’agence, nous estimons qu’elles n’ont posé aucun acte ayant facilité ou aidé à faire sortir ces fonds. Donc, je vous demande de les renvoyer des fins de la poursuite pour délit non constitué à leur égard. Par contre, je vous demande de retenir Kerfalla Diané dans les liens de culpabilité de vol et Alhassane Coumbassa dans les liens de culpabilité de complicité de vol.

Pour la répression, vous condamnerez Kerfalla Diané à 2 ans d’emprisonnement et au paiement d’une amende de 2 millions de francs guinéens. Concernant Alhassane Coumbassa, vous le condamnerez à 1 an 6 mois d’emprisonnement et au paiement d’une amende de 2 millions de francs guinéens. Sur l’action civile, nous estimons que les demandes de la partie civile sont fondées. Mais vous ramènerez les dommages et intérêts sollicités par la partie civile à leur juste valeur », a requis le procureur.

Au terme de cette réquisition, les avocats Mohamed Sidiki Bérété, Gabriel Kamano et autres, qui défendent les intérêts des prévenus, ont tous plaidé non coupables et demandé au tribunal de renvoyer leurs clients des fins de la poursuite pour délit non constitué.

« Vous avez entendu ici plusieurs fois le ministère public dire que Kerfalla Diané a été payé en se servant de sa pièce d’identité. Mais, on ne paye pas le vol. Le vol n’est pas payé. On nous dit que le montant de 600 millions de francs guinéens a été frauduleusement soustrait à Cofina au préjudice de Soguiprem. Que Cofina a remboursé Soguiprem et il s’est mis à poursuivre. Cofina n’a aucune qualité de porter plainte à la place de Soguiprem. Nous plaidons non coupable et nous vous demandons de les relaxer pour délit non constitué à leur égard », a plaidé maître Mohamed Sidiki Bérété.

Le tribunal a mis l’affaire en délibéré pour décision être rendue le 21 février 2024.

Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com

Tel :620 589 527/664 413 227

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