Labé : les enseignants contractuels boudent les classes et menacent de passer à la vitesse supérieure

Mamadou Cellou Diallo, coordinateur régional des enseignants contractuels de Labé

Au cours d’une assemblée générale extraordinaire, la coordination régionale des enseignants contractuels communaux de Labé a décidé, à l’unanimité, de boycotter les cours. La démarche vise à dénoncer le « refus » du gouvernement de respecter le protocole d’accord qui les lie et qui prévoit l’engagement et la prise en charge des enseignants contractuels à la fonction publique. Si rien n’est fait d’ici la semaine prochaine, ils menacent de durcir le mouvement pour obtenir gain de cause, rapporte le correspondant de Guineematin.com basé dans la préfecture.

Interrogé par notre reporter, le coordinateur régional des enseignants contractuels de Labé, Alpha Mamadou Cellou Diallo, soutient que le boycott des cours est largement suivi par ses collègues. « Comme vous l’avez constaté, nous sommes rentrés en grève depuis le lundi dernier et cette grève est largement suivie dans la région de Labé. Ce qui veut dire qu’ils sont à la maison en ce moment. Cette grève est suivie à 90 %, nonobstant les menaces proférées par certains responsables éducatifs. On s’est concerté à travers une visio-conférence avec l’ensemble de toutes les coordinations des différentes régions du pays. Nous allons à nouveau nous retrouver pour pouvoir fixer les grandes lignes pour la semaine qui vient. Elle va s’amplifier davantage si toutefois d’ici la fin de la semaine il n’y a pas un signal fort de la part des autorités. Je voudrais vous rappeler que nous sommes sur le terrain depuis 2018 et nous continuons à former les enfants. Je pense que s’il y a une priorité parmi les priorités, ça devrait être l’engagement et la prise en charge des enseignants contractuels à la fonction publique. C’est un dépôt d’hydrocarbures certes qui a brûlé, et nous déplorons les pertes en vies humaines. Mais nous nous disons que cela ne peut pas impacter la prise en charge des enseignants contractuels. Le gouvernement a signé ce protocole d’accord de bonne foi et il doit l’appliquer. À cela s’ajoute notre abandon des 15 mois de salaires et de primes », a expliqué Alpha Mamadou Cellou Diallo.

A en croire le Coordinateur régional des enseignants contractuels communaux de Labé, la semaine à venir risque d’être décisive dans le combat contre le non-respect de la parole donnée. « Rassurez-vous que les communautés ne peuvent pas prendre en charge un enseignant. Ce qu’ils font, c’est une manière de se tromper, parce qu’ils font semblant de les prendre en charge et l’enseignant va faire semblant d’enseigner. Si toutefois le gouvernement persiste dans cet égarement-là, en fin d’année, vous verrez l’impact sur le système éducatif. Ce sont les élèves et leurs parents qui vont le sentir. Malheureusement, on est avec un État qui ne se fiche pas mal de l’avenir de ce pays. Nous vous donnons rendez-vous la semaine prochaine au cas où une issue ne sera pas trouvée. C’est une semaine qui sera très décisive », martèle Cellou Diallo.

Il faut rappeler que dans la région administrative de Labé, ils sont plus de 2 900 enseignants contractuels déployés dans les différentes zones urbaines et rurales.

Depuis Labé, Alpha Boubacar Diallo pour Guineematin.com

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