Le Conseil national de la transition (CNT) a adopté à l’unanimité la création de 10 nouvelles communes urbaines et rurales à travers la Guinée. Dans la même foulée, le président du CNT Dr Dansa Kourouma a proposé au gouvernement la création d’une nouvelle capitale politique à Dabola, au centre de la Guinée. C’était à l’occasion d’une plénière tenue dans la journée d’hier, jeudi 18 janvier 2023. Interrogé ce vendredi par un reporter de Guineematin.com, Docteur Ben Youssouf Keita, président du parti Alliance pour le Changement et le Progrès (ACP), salue cette décision de l’éclatement de certaines communes et la proposition du président de choisir Dabola comme capitale politique.
Pour Dr Ben Youssouf Keita la création de nouvelles communes, notamment avec l’éclatement des communes de Ratoma, Matoto et Dubréka, va permettre aux citoyens d’acquérir facilement des documents administratifs, entre-autres. « Nous sommes totalement en harmonie avec l’idée de projet adoptée par le CNT (Conseil National de la Transition). Plus les lieux de décisions sont rapprochés de la population, cela va permettre aux citoyens d’acquérir des documents administratifs. Prenons par exemple un extrait de naissance, un casier judiciaire, une carte d’identité, un passeport. Il faut aller au sein de l’administration. Et cela généralement, c’est au niveau des communes. Donc, ce découpage va permettre à la population de se rendre plus rapidement et être plus proche des lieux de décisions. Nous à l’ACP, nous saluons et cela va faciliter la vie à la population. Le ministre de l’administration l’a dit hier, cela va permettre la création de nouvelles infrastructures. Il va y avoir de nouvelles possibilités de développement. Tous les Guinéens doivent l’appuyer parce que l’administration, c’est la continuité. On a vécu Sékou Touré, Lansana Conté, Dadis, Sékouba Konaté, Alpha Condé, et aujourd’hui, nous sommes avec Mamady Doumbouya. Demain, ça sera un autre. Tout ce qui est fait dans l’intérêt des Guinéens, nous supportons cela. Ce n’est pas parce que c’est une transition qu’on ne doit pas le faire. La Guinée ne doit pas s’arrêter, c’est un faux débat de dire il ne faut pas faire ceci ou cela ; il faut aller aux élections… Non, il faut développer toutes les activités, tout doit aller de manière coordonnée et évolutive. Il ne doit pas y avoir d’arrêt. Nous disons que la transition, tout comme un régime normal, doit œuvrer pour le développement de la Guinée. La transition actuelle du Colonel Mamadi Doumbouya est en train de poser les bases pour contribuer à l’évolution positive de la Guinée, jusqu’à l’élection prochaine d’un nouveau président. Il n’y a pas d’incohérence ni de dysfonctionnements à la continuité des actions de ceux qui sont aujourd’hui au pouvoir », soutient-il.
En outre, Docteur Ben Youssouf Keita affirme que la proposition de faire de Dabola la capitale politique de la Guinée est une question sécuritaire et stratégique. « Je suis totalement d’accord avec lui. Stratégiquement, en 1970, nous avons eu l’agression portugaise, pourquoi ? Parce que les bateaux se sont approchés de manière très discrète sur les côtes guinéennes, nous avons été bombardés, les assaillants ont débarqué. Donc, c’est plus facile d’attaquer par les côtes avec les sous-marins et les bateaux. Deuxièmement, ceux qui sont en Guinée forestière, en Haute Guinée, au Fouta, et en Basse côte, peuvent à la même distance, parcourir, se rendre à la capitale pour résoudre leur problème. Nous pensons que cette proposition du CNT, à travers Docteur Dansa Kourouma, c’est une très bonne chose. Nous à l’ACP, on a ça dans notre projet de société. Si Dieu nous donne le pouvoir, nous ferons de Dabola la capitale politique, Conakry sera la capitale économique. C’est comme au Nigeria, quand vous prenez Lagos, à cause de la mer, c’est la capitale économique. Mais la capitale politique où le président doit résider, c’est à Abuja. Nous aussi, ça sera la même chose. Toutes les infrastructures seront créées pour que tous les guinéens puissent accéder à la capitale et se sentir au même titre que tous les autres qui vivent dans ce pays », a-t-il laissé entendre.
Ismaël DIALLO pour Guineematin.com
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