Justice : les victimes de pillages sous Alpha Condé demandent l’accélération de la procédure

L’audition des personnes victimes de pillages sous le régime du président Alpha Condé s’est poursuivie ce jeudi, 25 janvier 2024, au tribunal de première instance de Dixinn (délocalisé à la cour d’appel de Conakry). A cette occasion, les victimes ont demandé aux autorités d’accélérer cette procédure qui n’a que trop durée afin qu’elles puissent être rétablies dans leurs droits, rapporte Guineematin.com à travers un de ses journalistes.

La présente audition vise à demander aux victimes de violences physiques, morales, et tous ceux qui ont perdu leurs matériels d’expliquer avec des éléments de preuves les circonstances dans lesquelles cela est arrivé. C’est dans ce cadre que 25 victimes ont été entendues ce jeudi par les enquêteurs. Les victimes (des gens qui ont tout perdu à l’époque) comptent toujours sur la justice pour être rétablies dans leurs droits. D’ailleurs, elles demandent au gouvernement d’accélérer cette procédure qui n’a que trop duré.

Mamadou Rissigou Diallo, victime de pillage en 2013

« La nuit du 27 février 2013, toute ma marchandise a été incendiée au marché de Taouyah dans la commune de Ratoma. C’est la nuit qu’ils sont venus saccager les magasins. Ils ont incendié toutes les marchandises. Ils ont emporté l’argent que je gardais dans un coin de la boutique. Le Groupe Organisé des Hommes d’Affaires (GOHA) est venu faire le constat. Par la suite, les huissiers aussi sont venus faire leur constat. Ils nous ont enregistrés dans leur registre. Mais depuis ça, rien n’a été fait. Et cela nous a causé beaucoup de préjudices. Nous souffrons beaucoup. Nous prenons des dettes par-ci, par-là. Vraiment, nous demandons au gouvernement de nous aider, nous demandons à la justice d’accélérer cette affaire, car nous avons beaucoup subi. Nous sommes des pères de famille ; et avant, on menait nos activités commerciales sans prendre des dettes ailleurs. Mais actuellement, nous souffrons énormément. Ça fait deux fois aujourd’hui que je viens ici sans être auditionné. On m’a dit que la liste des 25 personnes qui doivent être auditionnées aujourd’hui est close, donc de revenir encore demain. Je quitte jusqu’à Kagbelen (dans la préfecture de Dubréka), cela veut dire que je vais dépenser au minimum 100 000 francs guinéens pour le transport. C’est pourquoi nous comptons sur la justice et nous demandons à cette justice de nous aider à voir clair dans cette situation. Que chacun ait son dû. Et, nous demandons aux autorités d’accélérer cette procédure qui a déjà trop duré », a dit Mamadou Rissigou Diallo.

Cette autre victime, Ibrahima Diallo, attend depuis 9 ans d’être rétablie dans ses droits. Sa boutique a été « pillée par des manifestants » en 2015.

Ibrahima Diallo, victime de pillage en 2015

« Moi je vendais des écrans plats, des tapis, des barres rideaux et autres. Ils (les manifestants) sont venus défoncer les portes de la boutique, ensuite ils ont emporté tout ce qui était dedans. C’est Dieu qui m’a sauvé ce jour-là. On dit souvent que quand on est en face de deux problèmes majeurs, il faut en choisir le moindre. Donc, j’ai cherché à sauver ma vie pour laisser la boutique. Ils sont venus vandaliser tout. Ça s’est passé le 09 octobre 2015 à l’occasion de la rentrée de Cellou Dalein à Conakry pendant les campagnes présidentielles… J’ai tout perdu à l’époque. Je demande aux autorités de nous aider afin qu’on soit rétabli dans nos droits. Nous demandons à ce que l’affaire soit accélérée pour que nous puissions obtenir réparation, parce que ça fait 9 ans que nous attendons que justice soit rendue », a indiqué Ibrahima Diallo.

Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com

Tel : 620 589 527/664 413 227

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