Coronthie (Kaloum) : « Nous exigeons qu’ils réparent nos maisons » (manifestante)

Barricade à Coronthie

Comme indiqué précédemment, les femmes de Coronthie, quartier de la commune de Kaloum, manifestent depuis la matinée de ce jeudi 1er février 2024 pour réclamer la reconstruction de leurs maisons touchées lors de l’explosion du principal dépôt de carburant de la Guinée dans la nuit du 17 au 18 décembre dernier, mais aussi dénoncer la mauvaise redistribution des dons collectés après le drame. Rencontrées par le reporter de Guineematin.com dépêché sur place, les manifestantes crient leur colère et interpellent les autorités au plus haut sommet pour régler leurs difficultés.

C’est munies de sifflets et pancartes que les femmes de Coronthie sont sorties pour manifester dans ce quartier de Kaloum. Elles ont érigé des barricades dans les rues dudit quartier à l’aide de bacs à ordures et tables rendant ainsi la circulation quasi impossible à l’intérieur. Elles sont déterminées à se faire entendre pour que leurs maisons soient réparées.

Oumou Keïta, manifestante

« Nous sommes sortis aujourd’hui parce que nos maisons sont gâtées et depuis l’incendie du dépôt de carburant on passe la nuit à la belle étoile.  Nous passons la nuit avec les chats, avec les moustiques, ils n’ont qu’à nous aider à reconstruire nos maisons. S’ils veulent ils n’ont  qu’à garder  le riz mais ils n’ont qu’à reconstruire nos maisons. Nos enfants sont malades, la Guinée est dure en ce moment, on ne sait pas quoi faire », dit Oumou Keïta, habitante de Coronthie.

 Après la survenue du drame à Coronthie,  le gouvernement a annoncé une opération de recensement des personnes et maisons impactées, mais plus d’un mois après, la reconstruction des bâtiments tarde encore à se faire.

 « Lors de l’incendie du dépôt de carburant on a tapé de Coronthie à Dixinn mon enfant sur le dos, sans chaussures. Chaque jour, ils sont dans des recensements, on ne voit rien de concret. Des recensements inutiles, on ne sait même pas d’ailleurs s’ils font ce recensement. Toutes nos maisons sont gâtées, si vous nous voyez dans la rue aujourd’hui c’est pour ça. Ils n’ont qu’à réparer nos maisons, c’est tout ce qu’on demande », demande Houssaïnatou Cissé.

Zenab Camara, manifestante

 De son côté, Zenab Camara, pointe du doigt le dysfonctionnement dans la distribution du riz. « Le riz qu’ils ont amené c’est pour Coronthie, beaucoup de choses sont venues pour Coronthie qu’on a jamais vu, sauf des sachets d’eau et des sandwichs qu’ils donnent aux enfants. Aujourd’hui, nous exigeons qu’ils réparent nos maisons, nos enfants ne vont pas à l’école le lycée 28 septembre est gâté jusqu’à présent ils sont incapables de réparer le lycée », dénonce-t-elle.

Mamaïsta Camara, manifestante

Agée d’une soixantaine d’années, Mamaïssata Camara abonde dans le même sens, et fustige le « mépris » de la gouverneure de la ville de Conakry à l’égard des sinistrés.

 « Avant-hier on était chez la gouverneure, elle nous dit que les habitants de Coronthie sont insatiables.  Même un sac de riz on n’a pas eu ici avec tout le riz que les bonnes personnes ont donné. Où est le riz? Ils ont mis le riz dans des voitures qu’ils amènent en banlieue. La gouverneure nous dit qu’on n’a pas honte, comme on n’a pas honte c’est pour cela que nous sommes sorties. Nous sommes sorties pour  que le président sache ce qui se passe à Coronthie. On passe la nuit dehors, la saison des pluies arrive, on n’a pas où dormir, on a faim », affirme-t-elle.

Jusqu’au moment où nous mettons cet article en ligne, les rues de Cronthie restent barricadées et l’accès à Kaloum, centre administratif de Conakry, demeure encore difficile. Pour l’heure, il n’y a aucun tir de gaz lacrymogène, encore moins d’interpellations de manifestantes.

 Amadou Lama Diallo pour Guineematin.com 

Tel: 669681561

 

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