Conakry : la Bourse de sous-traitance lance le programme de labellisation des PME

La Bourse de sous-traitance et de partenariats (BSTP) a procédé hier  vendredi, 2 février 2024, au lancement officiel du programme de labellisation des micros, petites et moyennes entreprises (MPME). Dénommé “Qualif PME”, ce dispositif de labellisation vise à renforcer la compétitivité des petites et moyennes entreprises en Guinée et favoriser leur accès rapide aux marchés et aux financements. La cérémonie de lancement a réuni les responsables de la BSTP, des entreprises concernées par la labellisation, sous la houlette la Directrice nationale des PME et du contenu local, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.

En donnant aux entreprises la possibilité de bénéficier d’une reconnaissance officielle de qualité, la Bourse de sous-traitance et des partenariats cherche à accroître la confiance des donneurs d’ordre et à ouvrir de nouvelles opportunités commerciales aux PME labellisées, disent les organisateurs. L’un des principaux objectifs de ce programme est d’améliorer la visibilité des PME sur le marché national et international.

Pour Saïfoullaye Baldé, Directeur exécutif de la Bourse de sous-traitance et des partenariats, ce dispositif permettra aux PME d’accéder aux marchés et aux financements.

Saifoulaye Barry, directeur exécutif de la bourse de sous-traitance et des partenariats

« Ce programme de labellisation va permettre aux entreprises, qu’elles soient minières, industrielles, ou les banquiers, d’être labellisées. Qu’est-ce qu’on veut dire par labelliser, c’est de nous rassurer que les compagnies qui vont sortir labellisées de ce programme aient un minimum, que ça soit au niveau administratif, au niveau conformité sociale et économique et également au niveau des capacités de mener à bien des projets et à avoir accès au financement. Donc, un programme qui a été mis en place grâce à l’appui de la Banque mondiale à travers le programme PRECOP est logé au ministère de l’industrie et des PME et nous a permis d’avoir 83 critères de labellisation. Avoir ce label permet aux entreprises de se dire, oui, nous sommes prêtes à avoir accès aux financements… Les entreprises qui ne seront pas labellisées ou labellisables, on va leur permettre de mettre en place un plan de communication pour pouvoir mettre à jour leurs capacités. La mise en place de ce programme vient du constat que les entreprises guinéennes n’étaient pas bien formalisées, bien structurées. Nous avons fait une étude pendant presque 6 mois avec toutes les parties prenantes : les banques, les miniers, les industriels pour comprendre leurs besoins. Si les PME veulent entrer dans la labellisation, il faut vraiment respecter un minimum de critères. C’est pourquoi nous avons initié ce programme pour pouvoir qualifier les PME à l’effet d’avoir plus de marchés et plus d’opportunités », a-t-il fait savoir.

Pour sa part, Alhassane Bah, gérant du Cabinet FIDUXIS, en charge de la mise en œuvre de ce projet, affirme que leur rôle était de rencontrer toutes les parties prenantes dans l’exécution de la première phase de ce programme.

Alhassane Bah, gérant du Cabinet FIDUXIS

« C’est une mission de mise en place d’un programme de labellisation des MPME locales avec pour objectif, de permettre à ces MPME de gagner en structuration, de gagner en compétitivité avec pour finalité, d’accéder à davantage de marchés auprès des grands donneurs d’ordre, notamment miniers, mais pas qu’eux. Et aussi, avec pour finalité, de permettre à ces MPME d’accéder à davantage de financement auprès des institutions financières, bancaires et autres. Notre rôle, en tant que consultant, était de rencontrer toutes les parties prenantes, tous les acteurs de l’écosystème, que ce soit au niveau des agences nationales, la BSTP, la DNPME, l’APIP… tous les acteurs intervenants et intéressés par le système des MPME. Il y a une étude qui a uni tout le monde, puisque l’un des enjeux, c’était d’avoir un dispositif inclusif. C’est-à-dire que les parties prenantes soient toutes consultées. Qu’on ait des échanges, qu’on recueille leurs attentes, leurs besoins, pour pouvoir refléter cela dans le dispositif que nous étions censés en train de proposer », a fait savoir ce consultant.

De son côté, Fanta Bérété, représentante de la ministre du Commerce, de l’Industrie et des PME à cette activité, a confié que ce programme vient en appui aux efforts du gouvernement et à la promotion du contenu local.

Mme Sangaré, Fanta Bérété, Directrice nationale des PME et du contenu local

« Ce programme permet de qualifier les capacités managériales, techniques et financières des PME, et ça arrive à point nommé parce qu’aujourd’hui, ça vient en appui aux efforts inlassables du gouvernement et en appui à la promotion du contenu local. C’est une opportunité parce que ça permet de rendre plus compétitif nos PME et de répondre aux attentes des donneurs d’ordre afin d’avoir des marchés. Nous, en tant que Direction nationale des PME, nous ne pouvons qu’apporter un grand soutien. Donc, c’est un grand pas pour nous, et ces PME pourront bénéficier de l’accompagnement de l’État », a-t-elle fait savoir.

Kadiatou Touré, gérante de DKatour BTP Sarl

Kadiatou Touré, gérante de DKatour BTP Sarl, qui a passé le test avec succès, a dit toute sa satisfaction. « En tant qu’entrepreneure depuis 13 ans, quand on a entendu parler du processus de labellisation, on s’est dit que c’était juste pour nous mettre de la poudre aux yeux. Mais ça a été très bon. C’est un processus plein de documentation. C’est-à-dire, qu’est-ce qui prouve que vous êtes une entreprise ? Est-ce que vous êtes à jour au niveau de l’Etat ? Est-ce que vous êtes enregistrés à la direction des Impôts ? Est-ce que vous payez vos impôts ? Et depuis combien de temps vous existez ? Est-ce que vous produisez vos états financiers ? Donc, tout ce qui a comme fondamentaux pour dire qu’on est une entreprise. En tant qu’entrepreneure, ce programme ouvre des portes. Parce que, imaginez, sur 100 entreprises, on a été 7 à être labellisées. Ce qui veut dire que le taux de labellisation pour chaque 100 entreprise est de 7%. Ce qui veut dire qu’il y a beaucoup d’entreprises, mais la structuration manque. Et cela ouvre des portes, parce que ça permet à des donneurs d’ordre comme les entreprises minières de pouvoir vous accepter dans leur base de données, ça permet à toutes grandes entreprises qui rentrent dans ce pays de regarder au Ministère, des PME par exemple et dire, j’ai besoin de travailler avec une entreprise structurée. Il y a déjà cette liste de labellisation qui nous offre toutes les opportunités pour pouvoir évoluer dans notre secteur », s’est réjouie Kadiatou Touré.

Les 7 entreprises labellisées sur 100 examinées ont été distinguées à travers une attestation pour leur engagement envers des normes élevées en matière de qualité, de durabilité et de responsabilité sociale.

Malick DIAKITE pour Guineematin.com

Tél : 626-66-29-27

 

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