CRIEF : le procès de l’ex-ministre des Finances Mamadi Camara repris devant la chambre de jugement 

Mamadi Camara, ex ministre de l’Economie et des Finances

Comme annoncé dans un de nos  précédents articles, le changement intervenu à la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF) a donné lieu à une recomposition, notamment de la Chambre de jugement de cette juridiction. Ce qui a pour conséquence la reprise des affaires qui étaient devant ladite Chambre. C’est dans ce cadre que le procès de Mamadi Camara, ex ministre de l’Economie et des Finances, poursuivi pour des faits présumés de détournement de deniers publics, blanchiment d’argent, corruption et enrichissement illicite par le ministère public et l’Etat guinéen, a repris ce lundi, 5 février 2024, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Mais interrogé par le nouveau président de la Cour, Mamadi Camara a nié les faits mis à sa charge.  Au cours de l’audience d’aujourd’hui dans cette affaire, les parties ne sont pas allées dans les débats au fond. Après son identification, la Cour est revenue sur le contenu de l’ordonnance de renvoi de l’ancien ministre d’Alpha Condé.

«Vous êtes poursuivi devant cette Cour pour avoir, au cours de l’année 2021, en tout cas depuis temps non couvert par la prescription, détourné, soustrait, ou tenté de détourner ou de soustraire des deniers, effets tenant lieu des pièces, titres de paiement, valeurs mobilières, dettes contenant ou opérant une obligation de décharge, effets immobiliers, denrées, œuvres d’art, ou objets quelconques au préjudice de l’État. Dans les mêmes circonstances de temps et de lieu, vous avez accepté directement ou indirectement un avantage indu pour vous-même afin de vous abstenir d’accomplir un acte dans l’exercice de vos fonctions ; d’avoir converti et transféré des fonds, sachant bien qu’ils proviennent d’une activité criminelle ou de participation à une activité criminelle, dans le but de cacher ou de dissimuler l’origine illicite desdits biens ou d’aider toute personne impliquée dans cette activité afin d’éviter les conséquences juridiques des actes qu’elle a commis. Et en votre qualité d’ex-ministre de l’Économie et des Finances, après cette mise en demeure, vous avez été dans l’incapacité de justifier l’origine licite de ces ressources qui vous permettent d’être en possession d’un patrimoine ou de mener un train de vie sans rapport avec les revenus légaux», a décliné Yagouba Conté, président de la chambre de jugement.

Après avoir rejeté en bloc les faits mis à charge, Mamadi Camara a décliné son parcours professionnel à la demande de la Cour.

«J’ai été nommé à la Banque Centrale de la République de Guinée où j’ai gravi tous les échelons jusqu’à devenir Chef de cabinet. Ensuite, j’ai été nommé conseiller spécial du gouverneur de la Banque Centrale de la République de Guinée. Par la suite, j’ai travaillé en tant que consultant à la Banque Africaine de Développement (BAD) à Tunis pendant 9 ans et demi. J’ai également travaillé à l’ONUSIDA. J’ai participé à un projet financé par la Fondation pour le Renforcement des Capacités en Afrique dont le siège se trouve à Harare. Ensuite, j’ai travaillé dans une société privée à Abidjan appelée TAS, financée par Monsieur Mansour Kaba, qui en est le PDG. J’ai été nommé, pendant que je travaillais à la BAD, ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République de Guinée en Afrique du Sud à Pretoria, où j’ai exercé mes fonctions pendant 4 ans et demi. Par la suite, j’ai été nommé ministre de l’Économie et des Finances en 2018, et mes fonctions à ce poste ont pris fin en 2021», a dit l’ex ministre.

Finalement la Cour renvoie l’affaire au 26 février 2024 pour la suite des débats.

Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com

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