Vol de 34 cartons de produits cosmétiques au marché de Madina : plusieurs marchands jugés à Conakry

Mohamed Sanoussy Cissé, Ibrahima Sory Fadiga et 4 autres sont jugés au tribunal de première instance de Dixinn pour des faits de vol aggravé et recel au marché de Madina. Ils sont accusés d’avoir volé 34 cartons de produits cosmétiques appartenant à Ousmane Adama Baldé, commerçant de profession, partie civile dans cette affaire. A l’audience d’hier, lundi 12 février 2024, ils se sont expliqués dans cette affaire. Si Sanoussy Cissé a reconnu les faits, ce n’est pas le cas des cinq autres, qui nient tout en bloc, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Les 6 prévenus dans cette affaire croupissent à la maison centrale de Coronthie depuis le 26 décembre 2023. Il s’agit de Mohamed Sanoussy Cissé, Ibrahima Sory Fadiga, poursuivis pour des faits de vol aggravé ; Alpha Diallo, Aminata Camara, N’Touma Touré, Fatoumata Cissé, tous marchands de profession, poursuivis pour recel.

C’est à tour de rôle qu’ils ont fait leur déposition devant le juge audiencier Mory Bayo. Dans sa déposition faite à la barre, le présumé auteur principal dans cette procédure, Mohamed Sanoussy Cissé, n’a pas nié les faits. « Oui, j’ai soustrait les 34 cartons de produits cosmétiques au marché de Madina. Ces cartons appartenaient à Ousmane Adama Baldé.  Comme ma chambre est proche de leur magasin, quand ils ont fait sortir les cartons de leur magasin, le temps pour eux d’aller chercher un véhicule, j’ai profité pour prendre les cartons que j’ai remis à Aminata Camara. La première fois, j’ai pris 9 cartons ; la deuxième fois, 15 cartons ; et la troisième fois, j’ai pris 10 cartons pendant la journée avec Ibrahima Sory Fadiga. C’était pendant la journée.  Quand j’ai pris les cartons, je les ai remis à Aminata Camara. C’était à elle d’aller les revendre. Elle est ma voisine », a-t-il expliqué.

De son côté, le second prévenu, Ibrahima Sory Fadiga, a nié les faits mis à sa charge, arguant avoir aider son petit Sanoussy Cissé. « Cissé c’est mon petit. Un jour, il m’a appelé au téléphone. Quand je suis venu, je l’ai aidé à mettre des produits cosmétiques dans un véhicule. Ensuite, il est allé les distribuer ailleurs. Je ne savais pas que ces produits provenaient d’un vol. Les produits étaient stockés dans sa chambre. Je l’ai tout simplement aidé à les mettre dans le véhicule. Après le travail, il m’a donné un million de francs guinéens comme prix de l’eau », a-t-il expliqué.

Aussitôt, le procureur Lamine Touré a repris la parole pour parler de complicité. « Voilà, cela prouve que vous avez participé à cette opération.  Même les colporteurs de bagages à Madina, on leur donne 1000 francs, 2000 francs ou 10 000 francs guinéens. Vous, vous aidez quelqu’un à mettre des marchandises dans un véhicule, et après, il vous donne un million de francs guinéens comme prix de l’eau. Ça veut dire que vous avez participé à l’opération », a insisté le procureur.

Pour sa part, Alpha Diallo, marchand au marché de Sonfonia, dans la commune de Ratoma, dit avoir été indexé au hasard par dame N’Touma Touré. « Le jeudi 21 décembre, aux environs de 13 heures, N’Touma Touré est venue, accompagné de 5 agents, au marché de Sonfonia. Elle m’a indexé, en disant que c’est à moi qu’elle a revendu les produits cosmétiques. Or moi, je m’approvisionne au marché de Madina auprès des grands fournisseurs grossistes.  Même par hasard, je n’ai pas connu madame N’Touma Touré. Je n’ai jamais travaillé avec elle. Elle m’a indexé par hasard », a-t-il dit.

De son côté, la prévenue Aminata Camara marchande à Madina, a expliqué comment elle a acheté ces produits dans les mains de Sanoussy Cissé. « Cissé était mon voisin. Il était coiffeur de profession. Un jour, il m’a appelé. Il m’a dit qu’il a des produits à revendre. Je lui ai posé la question de savoir qui lui a remis ces produits. Il a dit que c’est un Peuhl qui les lui a remis. Mais sa mère est malade. Il m’a montré la photo d’une femme malade, en disant que c’est sa maman. Donc, il revend ces produits cosmétiques pour pouvoir soigner sa maman. Quand il m’a expliqué ça, j’ai eu pitié. J’ai expliqué ça à dame N’Touma et à Fatoumata Cissé ; et finalement, on a acheté les produits. Mais on ne savait pas que cela provenait de vol. Je ne l’ai jamais soupçonné d’être dans ces genre d’affaires… »

Même son de cloche pour les marchandes N’Touma Touré et Fatoumata Cissé. Elles disent qu’elles « ne savaient pas que les marchandises provenaient d’un vol ».

Au terme de ces différentes dépositions, la défense a demandé au tribunal d’accorder une mise en liberté aux prévenus. « Mettez nos clients à notre disposition à l’effet de se présenter avec eux à l’audience prochaine ».

Cependant, le ministère public s’y est opposé, estimant que la demande est prématurée et inopportune à cette phase de la procédure.

Après quelques échanges entre avocats de la défense et le ministère public, le tribunal a rejeté cette demande de mise en liberté avant de renvoyer l’affaire au 19 février 2024 pour la comparution de la partie civile.

Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com

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