Cheick Karamo Sankoun Diaby est une figure emblématique de la lutte anti coloniale dans la communauté Diakhanké à Touba, relevant de la préfecture de Gaoual. L’homme était reconnu pour sa connaissance de l’art islamique. Arrêté pour sa non-soumission à l’autorité coloniale française, le résistant de la région de Touba a été déporté à Port-Etienne, en Mauritanie, en 1911, avant de revenir au bercail 7 ans après. Pour lui rendre hommage, les descendants de cet érudit célèbre la date anniversaire marquant son retour triomphal dans son Touba natal.
Dans un entretien accordé à un reporter de Guineematin.com, Elhadj Oumouna Sankoun Guirassy, porte-parole de la famille Sankoun, a annoncé les couleurs de cette célébration qui se tiendra du 5 au 7 mars 2024 à Touba.
D’entrée, notre interlocuteur rappelle qui est le vénérable Karamoko. « Karamo Sankoun Diaby est le fondateur de la ville sainte de Touba, il était est un résistant dévolu. Il a fait sa résistance dans la plume et le savoir intellectuel islamique de son époque. Sa notoriété a dépassé les frontières guinéennes. À l’époque, tous les intellectuels islamiques du Fouta l’ont connu de par sa bravoure et sa connaissance de l’art islamique. Mieux, sa réputation est allée jusqu’au Sénégal, en Gambie, en Sierra Leone, et même en France. Donc, ce grand homme, au cours de sa résistance, a été arrêté, comme ce fut le cas pour la plupart de nos résistants, puis déporté en Mauritanie, où il a passé 7 ans de captivité, avant de regagner son pays », a expliqué Elhadj Oumouna Sankoun Guirassy.
La célébration du retour du fondateur de la ville sainte de Touba est récente et plusieurs actions sont prévues. « Depuis 4 ans maintenant, nous commémorons au mois de mars son retour d’exil. Nous commémorons ce retour pour remercier le tout puissant Allah de lui avoir donné la chance de retourner et de retrouver les siens. Parce qu’à l’époque, presque tous les résistants déportés n’ont pas eu la chance de revenir. Mais lui, a pu s’en sortir, et Ahmed Bamba du Sénégal aussi. On n’a pas eu la chance de revoir Alpha Yaya Diallo et Almamy Samory Touré après leur déportation. Donc, c’est une fierté pour nous et pour toute la Guinée. Pour la commémoration de cette année, nous invitons les Guinéens du 5 au 7 mars prochain à Touba (Gaoual). La cérémonie sera ponctuée par la lecture du saint coran pour la bénédiction de notre pays. Nous invitons donc tous les guinéens qui peuvent venir à Touba. Touba est une ville sainte, Touba a servi la Guinée et l’Afrique à travers sa notoriété en art islamique et son Doua. Ensuite, on animera une conférence en sa mémoire. On a appelé tous intellectuels coraniques. Il y aura aussi des ateliers pour faire promouvoir tout ce que Karamo Sankoun dans sa société Diakhanké. Parce que l’histoire de Karamo Sankoun ne mérite pas d’être mise aux oubliettes », a laissé entendre Elhadj Guirassy.
En outre, Elhadj Guirassy que cette commémoration qui vise à valoriser leur ancêtre est l’initiative de son oncle Elhadj Maimouna Bourema Diaby, petit-fils de l’érudit Karamo Sankoun, qui a voulu faire du retour de son grand-père un évènement inoubliable. Il a décidé de sortir son histoire des tiroirs à l’effet de montrer à la face du monde qui il était, ce qu’il a fait pour la Guinée et pour l’humanité…
Malick DIAKITE pour Guineematin.com
Tél : 626-66-29-27
