Mamou : la Ziara de Timbo prend fin dans la satisfaction sur fond d’appel à l’unité nationale

La Ziara organisée à la grande mosquée de la commune rurale de Timbo, située à 55 kilomètres  de la ville de Mamou, a pris fin hier   vendredi, 16 février 2024. Pendant 3 jours, cette cérémonie religieuse a regroupé des fidèles musulmans, membres de la confrérie Tidjaniste, des membres de la famille de  Karamoko  Alpha mo Timbo, Almamy Sory Mawdô,  et plusieurs  croyants venus de diverses préfectures de la Guinée. Elle a été l’occasion pour les participants de lire le Coran, d’invoquer les noms du Créateur et du Prophète de l’Islam tout en invitant les guinéens à la fraternité et à la cohésion sociale, rapporte le correspondant de Guineematin.com basé  dans la préfecture.

La mosquée de Timbo  a refoulé du monde dans la journée de ce vendredi. Cette Zihara, qui a connu la présence de grands érudits du pays, notamment venus du Fouta, mais aussi des autorités administratives de Mamou, a commencé par la lecture du saint Coran, suivie d’invocations et de cantiques religieux.

Dans son discours,  Elhadj  Mamadou  Aliou Diallo,  imam râtib de la mosquée de Timbo, a dit toute sa joie de voir réunis tous ces érudits venus de divers horizons de la Guinée.

Elhadj Mamadou Aliou Diallo, imam râtib de la mosquée de Timbo

« Je suis très honoré  de  voir tout ce beau monde aujourd’hui à Timbo pour donner un éclat particulier à cette Zihara. Tous les sages et érudits de la Guinée sont là. Ils nous font revivre la tradition. Nos parents ont beaucoup fait pour la promotion de l’islam en Moyenne Guinée et dans le pays en général.  Et nous devons suivre leurs traces pour mieux pérenniser notre foi et notre religion. Je demande à Dieu de payer tout le monde par son Paradis alfirdaws », a dit le grand imam de Timbo.

Par ailleurs, Elhadj Mamadou Aliou Diallo a magnifié ses coreligionnaires qui ont renforcé leur foi à travers cette Zihara avant d’appeler les guinéens à la fraternité. «  Nous avons lu 7 fois le coran, nous sommes partis nous recueillir sur les tombes de nos ancêtres à Sokotoro. Nous avons fait des cantiques, nous avons formulé des bénédictions à l’endroit de nos aïeux, nos parents, les responsables du pays et l’ensemble des filles et fils du pays. Nous demandons aux guinéens d’être unis comme un seul homme. C’est dans la masse qu’on peut trouver  le poids. Un pays où  ses enfants sont unis réussira toujours à s’en sortir.  Dieu nous dit, le meilleur d’entre nous  est celui qui me craint le plus. Aucune ethnie n’est supérieure à une autre. Donc, soyons unis et solidaires », a martelé l’imam de Timbo.

De son côté, Elhadj Alseny Barry de Alphayah, a salué la mobilisation des fidèles musulmans à l’occasion de cette cérémonie. Selon lui, cette Zihara est une pratique initiée par les s aïeux et mérite d’être pérennisée.

Elhadj Alseny Barry, Alphayah

« Parlant de Karamokô Alpha mo Timbo, je trouve même qu’il est le précurseur de l’islam. Précurseur, Parceque  c’est lui qui a fait le rêve que Dieu a accordé et qu’il peut s’adresser à ses collègues pour faire le djihad. Et c’est ainsi qu’ils se sont retrouvés en 1699 à Talansan. Almamy Sory mawdô, c’est son frère,  Karamokô Alpha l’adorait et c’est son maître. Donc, on ne peut comparer les deux. C’est comme Aly et le prophète Mohammed (psl) », a-t-il expliqué.

Pour Sa part, Elhadj Amadou Oury Barry, membre du Haut conseil des anciens de Timbo, en même temps descendant de Ibrahima Sory mawdô,  a mis l’occasion à profit pour dégager  l’objectif de cette rencontre.

Elhadj Amadou Oury Barry, membre du haut conseil des anciens de Timbo

« C’est un devoir accompli. Ce devoir a commencé en 1995 par un grand sacrifice à Timbo ici. Aucours duquel on a dit, n’oublions pas notre passé. Revivons notre passé. Enseignons à nos enfants, nos coreligionnaires ainsi qu’aux citoyens ce qu’était notre passé. Donc, ce passé, si vous le prenez, vous avez eu de 1725  à 1896 ,14 Almamy qui se sont succédés. Dont 7 de Alphaya et 7 de Sorya. Donc, aujourd’hui le sentiment que j’ai, nous allons lentement mais sûrement. Nous devons accélérer cette prise de conscience. Le fait d’expliquer qui est Karamokô Alpha, qui est Almamy Ibrahima Sory sory Mawdô, c’est important pour les générations actuelles et futures », a-t-il lancé.

De son côté, Alpha Boubacar Diallo est revenu sur le rôle  des Tekouns dans le Fouta théocratique.

Elhadj Alpha Boubacar Barry, porte parole de Tekoun

« Les tekouns sont une partie déterminante dans le djihade  islamique pour l’islamisation du fouta en 1725. Il y avait 7 grandes familles à Timbo qui se complétaient et qui se distinguaient par leur compréhension de l’islam et vision de la pacification de la région. Les 7 grandes familles-là étaient composées de Karamoko Alpha et Almamy Sory. Les deux constituent les Tekouns mawdô. Et les Tekouns sont constitués de Mody Macka Mawdô, Thierno Macka Mawdô, Thierno Youssouf, et de Thierno Malal. Les uns s’occupaient de la planification de la guerre. Les autres de l’islamisation, de la fédération des marabouts, etc… Pendant cette guerre sainte qui s’est tenue en 1725, leur vision était de  Fédérer le Fouta  d’une  part, et Fouta  dans son ensemble. L’idée  était de fédérer tout le monde autour  d’un  idéal fondé  sur l’islam  comme religion d’État », a dit monsieur Diallo.

Présent  à cette 3ème édition de la Ziara, le Colonel Aly Badra Camara, Gouverneur de la région administrative de Mamou, a tout d’abord remercié  les organisateurs avant de transmettre  le message du président  de la transition.

Colonel Aly Badra Camara, Gouverneur de région administrative de Mamou

« Je remercie les organisateurs qui ont traduit leur foi en Dieu. Organiser cette Ziara, c’est encore traduire la foi qui parle de la paix. Et c’est ce que notre cher président nous demande. Voir  toutes ces filles et tous ces fils mobilisés autour de l’islam, partout dans les mosquées, dans les églises, c’est le même message. Il invite tous les enfants de la Guinée à l’unité, à la fraternité et à la concorde. Donc, il faut remercier les organisateurs pour la tenue de cette 3ème édition de Ziara à Timbo. Rien ne peut passer sans la paix. La consolidation de la paix et de la quiétude sociale sont des comportements que chaque guinéen doit adopter. Le président de la République nous demande d’être avec vous, près de vous pour connaître  les réalités, d’éviter  les considérations inutiles qui divisent les guinéens. Une fois encore, nous vous demandons  l’unité et l’amour du prochain », a lancé Aly Badra Camara, gouverneur de Mamou.

De retour de Timbo, Boubacar Ramadan Barry pour Guineematin.com

Tel:625698919/657343939

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