Sénégal : Macky Sall prêt à libérer son fauteuil, quitte à laisser son pays en « transition » !

Macky Sall, président sénégalais

C’est une position que le chef de l’Etat sénégalais a exprimée et a réitérée dans la soirée de ce jeudi, 22 février 2024, dans un entretien qu’il a accordé à une poignée de journalistes à Dakar. Macky Sall compte quitter le pouvoir le 2 avril prochain, même si son successeur n’a pas été élu. Ce dernier cas de figure ouvrira une période transitoire au Sénégal. Le fauteuil présidentiel ne pouvant pas être vacant, le président de l’assemblée nationale pourrait alors l’occuper (conformément à la constitution) en attendant l’organisation des élections pour permettre aux Sénégalais de choisir un nouveau président. Des élections qui devraient se tenir dans un délai de 90 jours.

Alors qu’il s’achemine inéluctablement vers la fin de son second et dernier mandat constitutionnel, le président Macky Sall subit une énorme pression pour l’organisation de l’élection présidentielle. Le chef de l’Etat a maints fois fait des déclarations de bonnes intentions sur sa détermination à céder le pouvoir le 2 avril prochain, mais ses détracteurs (des acteurs politiques et sociaux) s’emploient à troubler constamment son sommeil en lui prêtant l’intention de vouloir se cramponner au pouvoir au-delà de son mandat.

Aujourd’hui encore, le président sénégalais a tenu à étayer sa position et ses intentions par rapport à cette question qui a prolongé récemment son pays dans des affrontements meurtriers.

« Il ne peut y avoir de successeur tant qu’il n’y a pas d’élection. Il faut qu’il y ait une élection, que le processus électoral arrive à terme et qu’on élise un président de la république, qu’il entre en fonction, c’est-à-dire qu’il prête serment devant le Conseil constitutionnel. En ce moment, il fait la passation. Et ça, si c’est avant le 2 avril qu’on arrive à le faire avec des mécanismes qu’il faut trouver, puisqu’il y a quand-même le code électoral et un certain nombre de lois qui définissent des termes qu’il faut peut être trouver le mécanisme de passer outre, en ce moment il serait possible que moi je passe le témoin au président élu. Si le processus ne finit pas aussi [avant le 2 avril] et qu’il y a un second tour, le président élu prendra le témoin du président qui fera la transition entre le 2 avril et la date de l’élection et l’installation du nouveau président », a martelé Macky Sall d’un ton ferme.

Désormais, tous les regards sont tournés vers la concertation nationale où un consensus des acteurs pourrait conduire très rapidement à la fixation d’une date pour la tenue du scrutin présidentiel.

« Si on trouve ce consensus, moi je prendrais le décret immédiatement pour fixer la date », s’est engagé le chef de l’Etat sénégalais ce jeudi soir.

Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com

Tel : 622 97 27 22

 

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