Alors que les Guinéens attendent la nomination d’un nouveau Premier ministre et la composition de son équipe gouvernementale, Abdoul Sacko estime que cela n’est pas la priorité du moment. Pour le coordinateur du Forum des Forces Sociales de Guinée (FFSG), il y a des préalables à régler d’abord, si on veut éviter les problèmes qui ont conduit à la dissolution du gouvernement Bernard Goumou. Il l’a dit dans un entretien accordé à Guineematin.com, ce vendredi 23 février 2024.
« À notre niveau, nous estimons que vouloir mettre le focus sur les personnes, sur le gouvernement, comme si tout le problème de la transition était au niveau du gouvernement, alors que ce n’est qu’un maillon du système de gouvernance, c’est de mettre la charrue avant les bœufs. Pour nous, ce qu’il faut faire, c’est de commencer d’abord par un véritable dialogue au sens réel du terme, c’est-à-dire qui va identifier quels sont les problèmes auxquels la transition est confrontée, quels sont les différends entre le CNRD et les acteurs sociopolitiques du pays, sur quoi ils ne s’entendent pas.
Après cela, il faudra trouver quelqu’un de consensuel qui peut aider les parties à se comprendre. Donc, on fait ce dialogue en tenant compte de tout ce qu’on a comme acquis, comme problèmes, comme menaces et comme opportunités. Ensuite, on va définir maintenant les orientations de la transition, les chantiers de la transition, dans l’esprit d’être dans le calendrier convenu avec la CEDEAO, c’est-à-dire le retour à l’ordre constitutionnel au plus tard, le 31 décembre 2024″, a indiqué l’activiste de la société civile.
Il ajoute que c’est après ce travail qu’il faudra nommer un nouveau gouvernement, avec pour mission d’exécuter les activités déjà identifiées.
« Une fois les chantiers définis, la deuxième partie du dialogue définira maintenant quel type d’organe il faut mettre en place, qui sont les personnes à désigner pour conduire ces chantiers définis consensuellement pour le respect du calendrier du retour à l’ordre constitutionnel. Mais c’est une erreur de mette en place un gouvernement de transition sans définir les chantiers qu’il va mener par rapport au retour à l’ordre constitutionnel. C’est-à-dire, on doit pas mettre en place les hommes et chercher maintenant à identifier ce qu’ils doivent faire. Il faut connaître d’abord ce qui doit être fait et savoir quels sont les critères d’objectivité pour choisir les hommes et les femmes qui doivent exécuter ces tâches », estime Abdoul Sacko.
Cet avis du coordinateur des Forces Sociales de Guinée sera-t-il pris en compte par les autorités de la transition? Les prochains jours nous édifierons.
Alpha Diallo pour Guineematin.com
