2 morts en marge de la grève des syndicats à Conakry : « C’est malheureux qu’on soit arrivé à ce point », déplore Dr Edouard Zoutomou

Dr Edouard Zoutomou Kpoghomou, président de l'UDRP

Le mouvement syndical guinéen a entamé hier, lundi 26 février 2024, une grève générale et illimitée pour exiger entre autres la libération de Sékou Jamal Pendessa (journaliste et secrétaire générale du SPPG) et la baisse des prix des denrées de première nécessité en Guinée. Cette grève concerne les travailleurs des secteurs publics, privé, mixte et informel. Et, elle paralyse toutes les activités du pays.

En marge de la première journée de ce débrayage, des violences ont éclaté dans certains quartiers de la haute banlieue de Conakry. Ces violences ont conduit à la mort de deux adolescents à Hamdallaye et à Sonfonia, dans la commune de Ratoma. Une situation que déplore fortement Dr Edouard Zoutomou Kpoghomou.

Dans un entretien accordé à Guineematin.com ce mardi, ce leader politique et membre de l’ANAD a déploré cette « posture » des forces de l’ordre qui consiste à « mâter » toutes les manifestations dans ce pays. Dr Edouard Zoutomou estime que les revendications du mouvement syndical sont fondées et légales. Et, c’est déplorable qu’il y ait « mort d’homme » dans des revendications purement sociales.

« C’est malheureux qu’on soit arrivé à ce point (les morts d’hommes). On aura dû l’éviter entièrement. Parce que dans les mouvements de grève, il y a beaucoup de tendances, il y a beaucoup de gens qui viennent pour diverses raisons. Même si les organisateurs ne demandent pas aux gens de sortir, il y en a qui vont profiter pour sortir et manifester. Sinon, je ne pense pas qu’il ait été demandé aux gens de sortir manifester, barricader les rues. C’est malheureux quand-même qu’on n’ait pas l’esprit et le professionnalisme nécessaire pour le contrôle des foules. En principe, quand les gens sortent, il faut faire en sorte qu’on les encadre. Les revendications du syndicat, nous nous avons dit que ce sont des revendications correctes, fondées et légales. C’est donc malheureux qu’on en soit arrivé à ce qu’il y ait mort d’hommes dans ces genres de revendications qui ne visent que l’amélioration des conditions de vie et de travail des travailleurs… Les problèmes, ce sont les systèmes qui sont à la tête de l’Etat. Parce que si vous avez un système qui est la prolongation d’un autre système, ça veut dire que les méthodes ne changeront pas… Ici (en Guinée), dès qu’on dit manifestation, tout de suite on se met dans la tête que ce sont des gens qui vont sortir pour aller commettre des délits ou détruire des biens et on perd complètement l’idée qu’il faut les encadrer parce que c’est des Guinéens qui réclament des droits. Donc, on se met dans la posture de les mâter. Et tant que c’est cela qu’on a dans l’esprit, on ne pourra pas nous en sortir », Dr Edouard Zoutomou.

Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com

Tel : 622 97 27 22

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