Crimes du 28 septembre : l’audio où le Colonel Oumar Sanoh disculpe Dadis Camara « on l’a empêché d’aller au stade » (Procès)

« N’importe qui pouvait acheter les tenues militaires et les porter », a notamment argumenté le Colonel Oumar Sanoh face aux enquêteurs de la commission nationale créée par le Capitaine Moussa Dadis Camara au lendemain du massacre du 28 septembre 2009. Le chef d’état-major général des armées de l’époque, auditionné par les hommes parmi les proches du chef de la junte militaire de l’époque avait essayé de convaincre que la vue des militaires au stade ne signifie pas forcément que ce sont des militaires issus de l’armée régulière… 

Le procès du massacre du 28 septembre 2009, ouvert depuis 2022, se poursuit devant le tribunal criminel de Dixinn délocalisé à la Cour d’appel de Conakry. Ce mardi, 27 février 2024, sous les auspices de son Président, Ibrahima Sory 2 Tounkara, le tribunal partage avec les différentes parties au procès la lecture des audios de la Commission d’enquête nationale et du Chef d’Etat major général des forces armées, le Colonel Oumar Sanoh, a constaté l’équipe de Guineemmatin.com qui est sur place.

Pour ce qui est de la commission d’enquête nationale, l’audio revient sur les cas des viols estimés à 107. Selon les conclusions de la commission, il était difficile de mettre la lumière sur ces cas ne connaissant pas ni les victimes ni leurs identités.

Quant au 2ème audio, c’est le Chef d’Etat major général des forces armées d’alors, à l’époque Colonel Oumar Sanoh qui donne sa version des faits sur ces crimes perpétrés sur les pauvres citoyens.

Général Oumar Sanoh, ex chef d’état-major général des armées sous la junte du CNDD

L’officier supérieur est longuement revenu sur les tractations qui ont prévalu pour empêcher la marche. Ensuite, il est revenu sur le jour du massacre. Le Colonel Oumar Sanoh dit avoir été informé par le Directeur général de la police, Valentin Haba, du massacre qui a eu lieu au stade.

Également, le Général Oumar Sanoh a expliqué avoir dépêché sur les lieux le Chef d’Etat major de la gendarmerie d’alors, le Général Ibrahima Baldé, et d’autres pour se rendre au stade où ils ont trouvé la croix rouge en train de ramasser les corps.

Poursuivant, Oumar Sanoh a confirmé s’être rendu au camp Alpha Yaya Diallo pour rencontrer le Capitaine Moussa Dadis Camara et lui rendre compte. Devant la commission nationale ad-hoc, l’officier supérieur soutient que le Capitaine Moussa Dadis Camara a été empêché de se rendre au stade.

Dans cet audio d’une heure deux minutes, Oumar Sanoh a répondu à différentes questions liées à l’implication de l’armée mais également à l’identité des auteurs de ce massacre.

A rappeler que dans ce procès, 12 officiers de l’armée sont accusés dont le Capitaine Moussa Dadis Camara, ancien Chef de la junte militaire du CNDD. La FIDH, l’OGDH, l’Avipa et plusieurs autres organisations et personnes physiques sont constituées partie civile.

L’audience a été suspendue à 13 heures 15 pour reprendre dans l’après-midi.

Depuis la Cour d’appel Thierno Hamidou Barry et Abdallah BALDE pour Guineematin.com

Tél: 628089845

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