L’humanité va célébrer le 8 mars prochain la journée internationale des droits des femmes. En Guinée, de nombreuses femmes exercent des métiers réservés aux hommes dans un contexte de difficultés économiques sans précédent. Au centre de formation professionnelle (CFP) Camara Laye de Donka, les hommes ne sont plus les seuls à apprendre les métiers de chaudronnerie, de plomberie, de menuiserie, de l’électricité. C’est le cas de Mamadama Camara, étudiante en 3ème année de Plomberie sanitaire. Dans une interview accordée à un reporter de Guineematin.com, la jeune étudiante a expliqué les raisons de son choix et raconté les difficultés qu’elle rencontre dans sa formation.
Mamadama Camara, jeune dame âgée d’une vingtaine d’années, se dit fière de pratiquer le métier de la plomberie et explique les raisons de son choix. « J’ai choisi la plomberie, premièrement pour être une femme indépendante, ne pas être à la merci des hommes et être utile aussi à ma nation », dit-elle laconiquement.
Toutefois, de nombreuses difficultés se dressent sur son chemin. « Lorsqu’on faisait la première année, on rencontrait beaucoup de difficultés, surtout que c’était notre première fois de pratiquer. On creusait le mur, on saignait, et ce n’était pas facile pour les filles… »
Mais, grâce à la rigueur des encadreurs, elle a su relever les défis, explique Mamadama Camara. « Nos encadreurs nous forçaient à pratiquer parce qu’on parlait de l’égalité entre les hommes et les femmes. Donc, tout ce que les hommes faisaient, nous aussi, on nous donnait à faire. C’était les difficultés, mais ce n’était pas trop. Au fur et à mesure, on a commencé à s’habituer ; et maintenant, c’est déjà passé », assure-t-elle.
Consciente de l’opportunité que ce métier peut apporter, mademoiselle Camara conseille les jeunes filles à s’intéresser aux métiers techniques. « J’interpelle les autres filles à venir au sein de l’enseignement technique, parce que si hier l’enseignement technique n’était pas considéré ; aujourd’hui, ce n’est plus le cas. L’enseignement technique est valorisé. Donc, je les appelle à pratiquer un métier pour être utile non seulement à soi-même mais aussi à la nation… Beaucoup pensaient que la plomberie était un métier pratiqué par les hommes, mais les filles aussi ont de l’avantage dedans. Parce que c’est un métier, si on arrive à bien le maîtriser, il est rentable non seulement pour l’apprenant, mais aussi pour l’État », indique-t-elle.
Grâce à son engagement et à son dévouement, Mamadama Camara est devenue un exemple du Centre de formation professionnelle Camara Laye de Donka.
Boubacar Diallo pour Guineematin.com
