Célébration du 8 mars : les femmes du RPG-AEC se désolidarisent des propos tenus à Kindia

La célébration de la journée internationale des droits des femmes hier vendredi, 8 mars 2024, à Kindia, suscite une désapprobation croissante au sein des femmes du RPG-arc-en-ciel. Les critiques portent sur divers aspects de l’événement. Les femmes présentes à cette cérémonie dans le Kania, sont accusées par celles du parti d’Alpha Condé d’avoir exprimé leur volonté de voir le président de la transition rester à vie au pouvoir au grand dam des principes démocratiques.

Réunies en assemblée générale du RPG ce samedi, 9 mars 2024, au siège du parti à l’aéroport, elles se sont farouchement démarquées des discours prononcés par certaines femmes à Kindia. Mieux, elles réclament le départ du président du CNRD par l’organisation des élections, a constaté un reporter de Guineematin.com.

En prenant la parole, Salématou Sylla, membre du bureau du RPG Kindia, n’est pas passé par le dos de la cuillère. Selon elle, les femmes ne sont pas sorties hier.

« Nous femmes demandons à Mamadi Doumbouya qu’il organise les élections et qu’il parte. Un coup d’Etat n’avance pas un pays. Que Dieu accorde la paix à notre pays. Que Mamadi Doumbouya organise les élections et qu’il quitte, qu’il libère nos militants détenus. Que Dieu nous apporte la quiétude dans ce pays. Nous ne sommes pas habitués à cette situation, nous ne connaissions pas ça. Les femmes de la Guinée ne connaissent pas ça. Et pour le 8 mars qui est passé là, le départ du président pour Kindia n’était pas de notre volonté, mais quand quelqu’un vient de force à toi et que tu ne puisses rien contre la personne, tu te contentes de l’observer. Mais on a tous vu comment ça s’est passé à Kindia. Ils ont ramassé des gens à Conakry pour les amener à Kindia. Les femmes de Kindia ne sont pas sorties. Kindia n’est pas sorti, je vous dis ça aujourd’hui. C’est Mamadi qui a payé les gens, on les a ramassés ici pour les amener à Kindia. Vivement le retour à l’ordre constitutionnel. Les élections maintenant ! », a-t-elle réclamé.

Pour sa part, Saran Condé, militante du RPG-ARC-EN-CIEL, jure que ces femmes n’ont fait que dire leur avis et non l’avis de toutes les femmes de Guinée.

Saran Condé, militante du RPG Conakry

« Dieu seul sait la difficulté que les femmes endure aujourd’hui. Nous prions Dieu de nous sortir de cette situation. Ce que nous demandons c’est le retour du Pr Alpha Condé. Nous souhaitons d’ailleurs qu’il nous trouve ici en bonne santé. Sinon nous avons souffert. Moi je n’ai pas trop vécu mais c’est la première fois de voir un gouvernement lui-même prendre une décision pour augmenter le prix du riz. Le gouvernement diminue les prix mais augmenter c’est la première fois. Dieu nous préserve d’un tel drame. Ce que nous voulons, c’est l’organisation des élections par Mamadi Doumbouya. Qu’il parte, nous ne voulons pas de lui. Au temps d’Alpha Condé, à l’occasion de la célébration du 8 mars, les femmes étaient mises dans toutes les conditions. C’est l’argent qui a été distribué aux femmes hier pour qu’elles aillent dire “Mamadi Doumbouya Koudè” ce qui signifie Mamadi Doumbouya à vie. Les femmes qui ont tenu ce propos n’ont fait que dire leur avis ce n’est pas celui de toutes les femmes de la Guinée. Nous, nous ne sommes pas d’accord. Qu’il s’en aille, personne ne l’a nommé, c’est lui qui s’est autoproclamé président », a dit cette militante engagée.

Cette polémique née du discours de certaines femmes lors de la célébration du 8  mars à Kindia soulève des questions sur la diversité des opinions au sein de la gent féminine quant à la conduite de la transition.

Malick DIAKITE et Fatoumata Bah pour Guineematin.com 

Tél : 626-66-29-27 

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