Des guinéens et des maliens jugés pour terrorisme à Conakry : voici ce qu’a décidé le tribunal de Kaloum

Deux (2) guinéens et cinq (5) ressortissants maliens, jugés au tribunal de Kaloum, à Conakry, pour acte de terrorisme et faux en écriture publique, ont été tout simplement acquittés. Le verdict du tribunal criminel est tombé dans la journée d’hier, vendredi 08 mars 2024. Une décision qui vient suivre les réquisitions du parquet, qui avait demandé l’acquittement pur et simple des accusés, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Ces sept (7) accusés étaient poursuivis par le parquet du tribunal de première instance de Kaloum pour des relations présumées avec le Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans, dirigé par Iyad Ag Ghali. Cependant, tout au long du procès, ils ont tous plaidé non coupables des faits mis à leur charge. Il s’agit de : Alhassane Diakité, Moussa Sangaré, Boukary Diakité, Hamidou Sidibé, Issa Sangaré, Nounkè Camara et Alpha Diakité.

Selon nos informations, ils ont tous été tracés à travers leurs numéros de téléphone et interpellés par les services de renseignements. Se disant éleveurs, ils évoluent dans les préfectures de Mandiana, Siguiri et Kankan, en Haute Guinée, frontalière avec le Mali. Ils sont soupçonnés d’incitation aux actes de terrorisme en vue d’une insurrection générale en Guinée. Mis aux arrêts en Haute Guinée, ils sont transférés à Conakry et placés sous mandat de dépôt le 7 décembre 2022 à la maison centrale de Conakry.

 A l’occasion de la phase des réquisitions et plaidoiries, tenue ce vendredi 8 mars 2024, le parquet a requis leur acquittement des accusés. Après avoir longuement évoqué les faits, le parquet a estimé que les faits, « tels que narrés à l’enquête préliminaire, au cabinet d’instruction et à la barre, ne tiennent pas. Les accusés ont été renvoyés pour des actes de terrorisme, parce que le magistrat instructeur avait estimé qu’il y avait des charges. Mais nous n’avons pas de preuves à opposer à ces accusés pour actes de terrorisme. Les accusés n’ont pas commis d’actes de menaces de nature à troubler l’ordre public. Ils n’ont jamais posé un acte de nature à perturber le bon fonctionnement de l’Etat. De par leurs actes, de par leurs messages, ces accusés n’ont pas perturbé le bon fonctionnement de l’Etat. Donc, le ministère public, n’ayant pas de preuves, vous demande de les renvoyer des fins de la poursuite pour crime d’acte de terrorisme non établi à leur égard. Pour le cas de Nounké Camara, le ministère public vous demande de le retenir dans les liens de la prévention de faux et usage de faux, car il a utilisé une fausse pièce d’identité. Pour la répression, vous le condamnerez à 6 mois d’emprisonnement », a requis l’empereur des poursuites.

Surfant sur cette vague, la défense va plaider non coupable et demander au tribunal de suivre les réquisitions du parquet. « Le parquet a marché sur notre langue, en faisant mien par rapport aux actes de terrorisme. Seulement, le cas de Nounké Camara, qui a utilisé la pièce d’identité de son père. Où est le préjudice subi ? Qui souffre ? Dans ce cas, vous condamnerez quoi ? Donc, nous vous demandons de déclarer tous les accusés non coupables et de les renvoyer des fins de la poursuite », a plaidé maître Mohamed Abou Camara.

Dans sa décision, rendue sur siège, le tribunal a déclaré tous les accusés non coupables des faits mis à leur charge. Ils ont tous été acquittés des faits d’actes de terrorisme et de faux et usage de faux.

Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 620 589 527/664 413 227

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