La Guinée prendra part à la 5ème édition du week-end de la francophonie Yèbles, à travers la troupe Tanda de Foulamory. En préparation à la maison de jeunes de Kenyen, à Matam, dans la capitale guinéenne, cette troupe entend conquérir le cœur de la francophonie, les 23 et 23 mars prochain, à Paris (France).
Une équipe de Guineematin.com est allée à la rencontre du leader du groupe, Marwane Galissa qui parle de cette équipe. Celle qui va défendre à plusieurs milliers de kilomètres de la patrie, les couleurs nationales. Marwane Galissa, la trentaine bien sonnée, nous explique comment est fabriqué cet instrument musical appelé AKAHA qui fascine le monde musical et de la culture. AKAHA, un mot qui va sûrement enrichir le dictionnaire français, faute d’équivalent, jusqu’ici, dans la langue de Molière.
« Je suis Marwane Galissa. Notre équipe est composée des membres d’une même famille. Nous sommes tous jeunes et mariés. Moi j’ai entre 28 et 30 ans et je suis père de 3 enfants. Nous nous entendons bien et il n’y a pas de voix discordante dans le groupe. C’est ce qui fait notre force. Comme chez tout Tanda, si on dit noir, c’est noir. Notre groupe a été créé il y a bientôt deux ans. Nous utilisons un instrument musical traditionnel que nous appelons AKAHA. C’est du raphia sec, d’une longueur de 80 cm, percé tout au long d’un trou et autour, vous avez des figures en cercle. Nous faisons passer la dessus une tige en bois pour sortir un son authentique et très magnifique », a expliqué ce leader de la troupe.
Marwane Galissa insiste qu’avant d’aller chercher le raphia, ils ont lisent un secret pour identifier la bonne cible.
« Avant d’aller en brousse, nous avons des rites à faire. Et nous ne coupons pas n’importe quel raphia. D’avance, nos génies nous indiquent le bon plant. Il y a aussi nos masques. Tout cela est authentique. Nous ne faisons rien sans la permission des génies qui nous guident et nous montrent la voie à suivre pour la victoire. Parfois, ils nous composent la chanson à déclamer. Pour ce voyage, nous avons deux chansons bien rythmées. Dans la 1ère chanson, il est dit : tous les Guinéens parlent de nous sans nous voir. Nous voici tout souriants. L’autre chanson signifie que nous les artistes, nous sortons, faites-nous de la place, vous serez impressionnés », a expliqué Marwane qui dit n’avoir jamais monté dans l’avion.
« Nous montons dans l’avion pour la première fois. Mais nous souhaitons désormais le faire le plus régulièrement que possible. D’ailleurs, pour nous, notre visite à Paris c’est pour remporter le trophée. Nous nous préparons pour d’autres rencontres. Partout où il est question de défendre les couleurs nationales, nous sommes prêts à offrir nos services et convaincus qu’on va faire honneur au peuple de Guinée », a promis ce leader de la troupe Tanda.
A rappeler que cette équipe de 9 personnes comprend Nouhou N’diaye de la Direction préfectorale de la culture de Gaoual, Marwane Galissa, leader du groupe, Mamadou Mané, Sékou Mané, Baya Galissa, Tama Banaro, Hothia Galissa, Moussa Galissa et Abdoulaye Galissa. Le plus jeune a 28 ans et le plus âgé a 39 ans.
Dans cet entretien, Marwane Galissa a mis un accent sur la gastronomie de ce groupe musical. Il s’agit, sans surprise, du riz accompagné de viande, le plat préféré de l’écrasante majorité des Guinéens.
« Nous, nous sommes des cultivateurs et des chasseurs. Nous ne connaissons que le riz et la viande dans notre quotidien. Toute autre alimentation cause un problème. Souvent l’adaptation et les changements alimentaires ne sont pas faciles surtout pendant les déplacements », a insisté cet artiste à la voix saccadée.
Abdallah BALDE te Mohamed Lamine Touré pour Guineematin.com
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