Fête du 8 mars : Hadja Djiba Issiagha Diallo, ex sous-préfète, encourage les filles à « bien étudier »

La journée internationale des droits des femmes a été commémorée ce vendredi, 8 mars 2024, en Guinée. Et, à l’occasion de cette célébration qui consiste à promouvoir la femme, une équipe de reportage de Guineematin.com est allée à la rencontre de Hadja Djiba Issiagha Diallo, ancienne sous-préfète de Gougoudjé et Brouwal (dans la préfecture de Télimélé). Cette administratrice territoriale -qui est aujourd’hui à la retraite- estime que la célébration de cette fête ne doit pas se résumer à de simples cérémonies ponctuées de discours et de danses.

« Cette fête est célébrée en Guinée depuis notre temps, quand on était élève. Avant, on ne travaillait pas le 8 mars, tout le monde (hommes et femmes) célébrait cette fête ensemble. Et toute la journée, c’était la joie. Cela a permis de faire avancer beaucoup de choses sur les droits des femmes. Parce que ce n’était pas simplement aller danser. Le 8 mars, on allait visiter les jardins, les femmes se déplaçaient d’une localité à une autre pour aller voir le travail des autres. Par exemple, les femmes de Télimélé partaient à Gaoual et les femmes de Gaoual venaient à Télimélé pour voir le travail des femmes sur place », a-t-elle expliqué.

Actuellement, les femmes sont dans toutes les sphères de l’administration en Guinée. Il y a même des quotas qui leur sont attribués par endroits (à l’Assemblée nationale, dans les partis politiques, etc.) pour leur permettre d’occuper des postes de responsabilité dans les instances de décision. Hadja Djiba Issiagha Diallo estime que les femmes doivent encore lutter pour se défaire des préjugés et résister à la pression des hommes qui tenteraient de les déstabiliser pour freiner leur ascension. Et pour ce faire, elle encourage les filles à « bien étudier » pour avoir un excellent niveau. Mais, déjà, elle se réjouit de savoir que les filles sont scolarisées normalement (comme les garçons) en Guinée.

Hadja Djiba Issiagha Diallo, ex sous-préfète de Gougoudjé et Brouwal (Télimélé)

« J’ai été sous-préfète pendant 17 ans à Gougoudjé et à Brouwal (dans la préfecture de Télimélé). J’ai toujours travaillé avec des hommes ; mais, tout le monde prenait l’exemple sur moi. Vous savez que ce n’est pas toujours facile de commander des hommes. Moi, Dieu m’a toujours aidée à très bien collaborer avec les hommes dans le respect mutuel. A notre temps, ce n’était pas facile qu’une femme étudie ; mais, moi, j’ai fait l’école primaire et le secondaire à Télimélé. Et quand je me suis mariée, je suis allée à Bamako où j’ai continué mes études dans une école de secrétariat. C’est mon mari qui avait payé les frais et c’est lui qui m’a toujours poussée et aidée pour que j’ai une carrière. De retour en Guinée en 1969 avec mes enfants. Je suis mère de six enfants. Tous ces enfants ont étudié avec moi. Sous le régime de Sékou Touré, je travaillais à la fédération qu’on appelait permanence nationale de Conakry, puis à la fédération de Télimélé. Après le décès de Sékou Touré, j’ai été reprise dans l’administration de Lansana Conté où j’ai été nommée secrétaire particulière à la préfecture de Télimélé. En 1999, j’ai été nommée sous-préfète de Gougoudjé, puis à Brouwal… Maintenant, on voit beaucoup de filles à l’école. Nous, à notre temps, il n’y avait pas assez de filles à l’école. Par exemple, dans toute la sous-préfecture de Sarékaly, il n’y avait que trois filles. Donc, j’encourage les filles à bien étudier. Je vois que beaucoup de femmes aujourd’hui sont des fonctionnaires. Et, vous savez, quand tu travailles, en tant que femme, tu travailles pour toi-même, tes enfants, ton mari, ta famille, ta belle-famille. Donc, je félicite et encourage les filles pour le courage. Et je dis : bonne fête à toutes les femmes »…

Guineematin.com souhaite la santé, la longévité et de très nombreuses fêtes à Hadja Djiba Diallo et à toutes les braves femmes de Guinée.

Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com

Tel : 622 97 27 22

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