Conakry : une mère de famille et sa fille jugées pour coups et blessures volontaires, injures…

Mme Oury Bailo Barry et sa fille Djiba Kaba Diallo, jugées au tribunal de Dixinn pour coups et blessures volontaires (CBV) et injures publiques, sont situées sur leur sort. Si la première a été relaxée pour délit non constitué, la file Djiba Kaba Diallo a été reconnue coupable. Devant le désistement de Djamilatou Diallo, partie civile dans cette affaire, Djiba Kaba Diallo n’a écopé que de 16 jours de prison assortis de sursis et au paiement d’une amende. Le verdict est tombé dans la journée d’hier, lundi 11 mars 2024, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Les deux prévenues, qui comparaissent libres dans cette affaire, habitent dans la même concession que Djamilatou Diallo, au quartier Démoudoula, dans la commune de Ratoma. Devant le juge Mory Bayo, elles ont donné leur version des faits.

La première à s’expliquer est dame Oury Bailo Barry. La prévenue, qui est la tante de Djamilatou Diallo, a expliqué ce qui l’a opposée à sa nièce. « Djamilatou est la fille de ma sœur. Ce qui s’est passé, elle est venue débrancher le congélateur, le poste téléviseur. Elle a fait aussi rentrer la marmite. Elle a voulu faire rentrer la glacière où j’étais en train de mettre le riz. Je l’ai aussitôt attrapée pour lui dire que la glacière ne bouge pas. Elle ne m’a pas tapé et je ne l’ai pas tapé aussi », a-t-elle expliqué.

Pour sa part, Djiba Kaba Diallo, née en 1994, divorcée, mère de deux enfants, dit s’être défendue en giflant la partie civile. « J’étais couchée quand je les ai entendues. Je suis directement sortie pour chercher de l’aide. J’étais au dehors, et c’est là-bas qu’elle m’a trouvée pour se jeter sur moi. Elle a commencé à m’insulter. Au début, c’était avec ma mère. Si non, elle et moi, on ne s’est pas tiraillé. Elle s’est jetée sur moi et je l’ai giflée aussi pour me défendre », a déclaré Djiba Kaba Diallo.

Par contre, Djamilatou Diallo, la partie civile dans cette affaire, plaignante dans ce dossier, soutien avoir été rouée de coups par les deux prévenues. « Quand je suis rentrée ce jour-là, je suis venu la saluer. J’étais malade. Je suis allée au forage, j’ai laissé le réchaud branché, car j’avais besoin de l’eau chaude. A mon retour, j’ai trouvé que c’est débranché. Quelqu’un a enlevé ce que j’ai branché pour mettre du riz à la place. Quand je suis venue, j’ai débranché. Je suis sortie et j’ai vu la glacière et je l’ai prise pour la laver et la faire rentrer. Oury Bailo Barry m’a prise au collet. Elle m’a étranglée. J’étais faible. Elle disait que la glacière n’allait pas bouger. Et pourtant, c’est moi qui l’ai acheté. J’essayais de sortir pour aller chez le chef du secteur, je me suis croisée avec la fille aussi. Elle a pris une louche et m’a tapée sur la tête… Avant qu’on arrive ici, on avait demandé de retirer la plainte. Maintenant, je pardonne tout ce qui s’est passé entre nous… ».

Dans ses réquisitions, le représentant du ministère public, Lamine Touré, a rappelé qu’il s’agit d’une affaire de famille. « Djiba Kaba Diallo a porté des coups à la victime. Elle a commis une infraction. Il y a des gens qui ont perdu la vie à cause d’une gifle, soit dit en passant. Elle n’a pas de remords… Alors, vous la retiendrez dans les liens de la prévention. Pour la répression, vous la condamnerez avec sursis à 16 jours de prison et au paiement d’une amende de 500 000 GNF », a requis le procureur, qui va demander de relaxer purement et simplement Oury Bailo Barry.

Le tribunal, « après en avoir délibéré conformément à la loi », a déclaré la prévenue Oury Bailo Barry non coupable. Elle est renvoyée des fins de la poursuite pour délit non constitué. Par contre, le tribunal a condamné Djiba Kaba Diallo à 16 jours de prison, avec sursis, et au paiement d’une amende de 500 000 GNF. Sur l’action civile, le tribunal a réservé les intérêts de la partie civile.

Kadiatou Barry pour Guineematin.com

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